Quand on pense chantier de construction, la chimie n’est pas nécessairement la première sphère d’activité qui nous vient en tête. Pourtant, elle est essentielle à la matérialisation des projets qui nous entourent. Mapei, et sa filiale Mapei Canada, en ont fait leur spécialisation depuis 1937.
Plus récemment, en septembre dernier, Mapei Canada a procédé à l’inauguration d’une toute nouvelle usine à Laval, un investissement de 30 millions $.
Cela permettra d’agrandir de 40 % la superficie des installations lavalloises de l’entreprise, qui s’y est établie en 1978. On y produit de la poudre et des adjuvants pour le milieu de la construction.
Ces poudres sont destinées à des usages multiples, explique Mick Kopis, directeur du marketing de Mapei Canada, à l’occasion d’une entrevue au magazine MCI.
« Ça peut entrer dans la pose de carrés de pierre, le renforcement structurel, la réfection de béton. Ça entre dans plusieurs catégories », dit-il, précisant que ces poudres peuvent servir d’adhésifs ou d’adjuvants ajoutés au béton pour en renforcer les propriétés.
Parce que la fabrication du béton évolue au fil du temps. « On peut chimiquement l’adapter, donc on peut ajouter des propriétés pour, par exemple, que le béton sèche plus rapidement, qu’il soit plus maniable ou qu’il soit plus résistant par exemple », explique M. Kopis.
Un séchage plus rapide peut être une grande valeur ajoutée dans le béton d’une infrastructure routière dont on veut que la construction ou la réparation entrave le moins longtemps possible la circulation des véhicules, par exemple.
Avant même de produire du béton toutefois, il faut s’assurer de travailler avec du ciment de qualité, le ciment étant en quelque sorte la « farine » qui compose le « pain » qu’est le béton.
Et pas plus qu’on aime les grumeaux de farine lorsqu’on cuisine, il importe que le ciment ne s’agglomère pas pendant la fabrication du béton. C’est là qu’entrent en jeu les agents de mouture de Mapei.
« Les agents de mouture fonctionnent principalement en dispersant les particules de ciment pour éviter l’agglomération, permettant d’augmenter la production. Dans les broyeurs verticaux, les agents de mouture peuvent aussi être utilisés pour réduire les vibrations et la quantité d’eau à injecter, améliorant ainsi la qualité du béton », indique notre expert invité.
Les agents de mouture de l’entreprise auraient permis d’éviter la production de 4 millions de tonnes de CO2 lors de la fabrication de ciment.
L’expertise de Mapei va au-delà de la chimie du béton. Ses chercheurs ont également mis au point différents types de revêtements de sols pouvant rendre de grands services au secteur manufacturier.
Certains de ces enduits sont conçus pour le secteur de la transformation alimentaire, d’autres répondent aux exigences des milieux pharmaceutiques ou encore aux rudes conditions de circulation des centres de distribution.
Les réalisations auxquelles Mapei Canada a contribué sont multiples. On pense notamment au campus MIL de l’Université de Montréal, pour lequel l’entreprise a fourni les matériaux permettant la création d’une installation artistique de carreaux.
Le travail consistait à donner vie à la vision de l’artiste Alain Paiement par l’intermédiaire d’une œuvre intitulée Ondes croisées. Celle-ci consiste en un extérieur de 650 m² (7 000 pi²) conceptualisé par un motif de carreaux de céramique multicolores.
« Ces carreaux étant exposés à la pluie et aux conditions de gel/dégel, il était important d’employer un ciment-colle ainsi qu’un coulis qui résisteraient aux intempéries et à l’épreuve du temps », explique François Croteau, représentant commercial de Mapei affecté au projet.
Pour les amateurs de hockey, sachez que le Centre Slush Puppie, là où évoluent les Olympiques de Gatineau de la LHJMQ, porte également la marque de Mapei.
Les visiteurs de l’entrée communautaire du Centre et de l’entrée de l’amphithéâtre (pour l’aréna principal) sont accueillis par un épandage de flocons de vinyle décoratifs qui sont clairement visibles à travers la couche de scellement et le liant à base de résine époxyde.
L’entreprise a également fourni les revêtements de sol des aires d’entretien de l’aréna.
Du côté des infrastructures, Mapei a également obtenu du gouvernement du Québec le mandat de réparer et d’imperméabiliser le béton du tunnel de drainage du barrage Choinière, à Granby, qui présentait des fissures et des joints défaillants après 40 ans de service.
« L’ingénieure Grazia Toma nous a demandé de trouver un produit polyuréthane présentant une bonne résistance à la traction et des propriétés d’imperméabilisation pour les joints », explique Hamza Ouziame, représentant commercial en ingénierie et architecture pour Mapei.
L’environnement exigeait par ailleurs l’utilisation de produits pouvant résister aux grands froids hivernaux et à la pression expansive naturelle de l’eau lorsqu’elle gèle.
« Le défi reposait dans l’injection de résines polyuréthanes à prise rapide afin d’arrêter les différentes infiltrations d’eau à travers le tunnel de drainage d’environ 3,05 m (10 pi) de diamètre et 161 m (528 pi) de longueur », remarque de son côté Michel Lafortune, représentant commercial pour la construction souterraine de Mapei.
Fondée en 1937 à Milan en Italie, Mapei dispose de 102 filiales exerçant leurs activités dans 57 pays et 90 usines de fabrication dans 35 nations.
L’entreprise emploie 11 900 personnes à travers le monde, dont 300 au Canada. Sa présence chez nous remonte aux Jeux Olympiques de Montréal de 1976.
« Nous avons été appelés à fournir des produits pour l’installation des pistes d’athlétisme olympiques. Nous avons eu un effet tellement positif au pays que nous avons décidé en 1978 d’investir et d’ouvrir, ici même à Laval, notre première usine hors de l’Italie », ont déclaré Marco et Veronica Squinzi, PDG du Groupe Mapei lors de l’inauguration de la nouvelle usine en sol lavallois.
Par Eric Bérard
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