« C’est un mal nécessaire qui a un impact majeur sur la productivité et la satisfaction du client », souligne d’emblée Simon Prévost, président de Manufacturiers et exportateurs du Québec. Si voir la manutention complètement disparaître relève de l’utopie, il n’en demeure pas moins que l’objectif est de tendre vers son utilisation au minimum. La solution pour y arriver : l’automatisation et sa structuration optimale.
« Les entreprises doivent repenser à leur setup, c’est-à-dire qu’elles doivent organiser leur production pour qu’il y ait le moins de gens possibles qui perdent du temps à cette tâche et pour qu’il y ait moins de déplacements. Pour ça, elles doivent revoir l’emplacement de leurs lignes de production, l’endroit où arrivent les matières premières, etc. », suggère M. Prévost.
Certains voient dans l’automatisation la perte d’emplois ou encore mettent l’accent sur l’investissement important qu’elle requiert. D’autres ne sont toutefois pas du même avis. Ils concluent plutôt que l’automatisation est une façon de rendre plus compétitives leurs entreprises, qu’elle ouvre la possibilité de réaffecter des employés à d’autres tâches auxquelles ils seront plus utiles et plus valorisés et qu’elle réduit les accidents de travail.
Ces derniers sont toutefois peu nombreux à partager cette vision, comme le mentionne M. Prévost : « Selon les chiffres du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), seulement 15 à 16 % des entreprises dans le secteur de l’assemblage et de la manutention sont automatisées. » Pourtant, selon le CRIQ, les technologies d’automatisation évoluent et deviennent plus flexibles, plus faciles à utiliser, plus intelligentes et donc plus accessibles.
En termes de manutention, il est vrai que de nouvelles technologies ne manquent pas. Que ce soit du côté des chariots élévateurs où on trouve maintenant des élévateurs autoguidés ou semi-automatiques et même électriques, ou encore des ponts roulants, des systèmes de levage par gravité zéro, etc. En ce moment, la mode est de plus en plus aux équipements électriques en hauteur, car la largeur des allées des entrepôts, faute d’espace et des coûts, est réduite et on entrepose maintenant en hauteur.
Il est important pour les entreprises, maintenant de plus en plus grosses et possédant des entrepôts gigantesques, d’être structurées et de pouvoir trouver rapidement le matériel demandé. Le développement de systèmes informatiques performants est une amélioration sur laquelle les entrepreneurs ont pu compter ces dernières années. « En anglais, on nomme cela le warehouse management system (WMS) (système de gestion d’entrepôts).
Cela désigne une catégorie de logiciels destinés à gérer les opérations d’un entrepôt. En gros, le WMS prend en compte les commandes et en optimise la préparation. Il détermine où placer les choses, et de la bonne façon, pour qu’il ne reste plus qu’à les cueillir, ce que l’on peut faire ensuite avec de l’équipement de plus en plus sophistiqué, comme des convoyeurs et des carrousels », commente Michel Lauzon, vice-président chez Hewitt Équipement, secteur de la manutention Québec/Ontario.
Une chose est certaine, c’est que, peu importe le choix de la machine ou de la technologie, les employés doivent être partie prenante du choix qui sera effectué. « Ce sont eux qui travailleront avec ces outils. S’ils ne conviennent pas, les employés ne les utiliseront pas.
Ce sont eux qui sont sur le terrain et connaissent le travail qu’il y a à faire. Une machine ne doit pas leur compliquer la tâche. C’est important d’observer, d’analyser et d’innover avant de choisir les changements à mettre en place. », mentionne Alain Lajoie, directeur de Via Prévention.
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