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Manufacturiers : perte de ventes de plus de 8,3 milliards due aux chaînes d’approvisionnement

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Les résultats d’un nouveau sondage mené auprès de 300 manufacturiers québécois du 8 au 28 février 2022 par l’association des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) annoncent que les perturbations des chaînes d’approvisionnement ont causé des pertes de ventes de plus de 8,3 milliards de dollars aux entreprises manufacturières.

En effet, 90 % des manufacturiers québécois déclarent subir des perturbations liées à leur chaîne d’approvisionnement, dont 60 % les qualifient de majeures ou de sévères.

« Depuis deux ans, les manufacturiers sont continuellement frappés par de nouvelles perturbations dans leurs chaînes d’approvisionnement. Les grèves au Port de Montréal, les inondations en Colombie-Britannique, le blocus ferroviaire, la situation avec les camionneurs et, bien sûr, la pandémie, ne sont que quelques exemples qui ont compliqué l’accès aux produits. Les entreprises font des pieds et des mains pour trouver les composantes et les biens dont elles ont besoin. Et, en plus, la situation n’est pas près de se résorber », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Les obstacles dans la chaîne d’approvisionnement

Les trois principaux obstacles dans la chaîne d’approvisionnement auxquels sont confrontés les manufacturiers sont :

  • Les problèmes de production en raison de la pénurie de main-d’œuvre et de l’absentéisme (60 % des répondants)
  • La hausse des coûts de transport (46 %)
  • L’accès aux composants critiques provenant de fournisseurs étrangers (41 %).

Dans ce contexte, 80 % des manufacturiers confrontés à des problèmes de chaîne d’approvisionnement ont été contraints de retarder l’exécution des commandes des clients et d’augmenter les prix.

De plus, afin d’essayer de contrer cette difficulté, 78 % des répondants ont l’intention d’augmenter leurs stocks de produits critiques, alors que seulement 18 % favoriseront la production locale.

La pénurie de main-d’œuvre : un frein pour augmenter la production locale

De plus, seulement un manufacturier sur cinq prévoit augmenter son volume d’approvisionnement au Canada et bon nombre d’entre eux attribuent cette situation au fait qu’il n’y a pas de fournisseurs canadiens de leurs intrants essentiels, ou du moins qu’ils n’en connaissent pas.

Par ailleurs, 90 % des entreprises sondées sont d’avis que la disponibilité de la main-d’œuvre représente un défi pour augmenter leur production au Canada.

Des solutions concrètes pour atténuer les impacts

Alors que le gouvernement du Québec et celui du Canada déposeront leur budget sous peu, MEQ demande aux gouvernements de :

  • Augmenter le nombre d’immigrants économiques et de travailleurs étrangers temporaires dans le but d’accroître le bassin de main-d’œuvre disponible à travailler dans le secteur manufacturier.
  • Mettre en place des mesures fiscales fortes et des programmes de subventions visant à faciliter le passage à l’action des entreprises en matière d’automatisation et de robotisation.
  • Cartographier la chaîne d’approvisionnement en matière de biens manufacturés d’importance stratégique afin de mieux identifier les besoins en matière d’investissement.
  • Protéger et investir dans les infrastructures économiques essentielles qui facilitent le commerce et le développement industriel afin d’améliorer la résilience et l’efficacité de nos chaînes d’approvisionnement.

« Si nous voulons fabriquer plus de produits au Québec, il faut mettre en place des mesures spécifiques au secteur manufacturier pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et s’assurer que nos chaînes d’approvisionnement soient plus résilientes et efficaces », conclut Mme Proulx.

Une situation qui durera

Bien que des entreprises aient trouvé des arrangements et que les problématiques des chaînes d’approvisionnement semblent se régler lentement, l’augmentation de stockage des entreprises risque de faire durer la situation. De plus, n’oublions pas que le transport de marchandises n’est pas à l’abri de nouvelles perturbations.

Il faut cependant rester optimiste, tel que le mentionnait Mme Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins, interrogée à ce propos lors d’une entrevue sur les perspectives économiques de 2022 : « Au niveau de la réception, ça s’est passablement amélioré parce que là on a identifié les problèmes formellement », en ajoutant : « On n’est pas à l’abri complètement de perturbations, sauf qu’on commence à être plus habiles dans les façons de les régler. On a appris ».

C’est une opinion que semblent partager 63 % des entreprises répondant au sondage de MEQ, en indiquant ne rien vouloir changer dans leur habitude d’approvisionnement. Notons cependant que 45 % des répondants n’ont pas de fournisseur canadien de leurs intrants essentiels.

Consultez les résultats complets de ce sondage.

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