Bien que la transformation technologique soit bien entamée, l’intégration des technologies par les entreprises manufacturières représente encore un défi au Québec, surtout pour les petites entreprises. De plus, bien que la pénurie de main-d’œuvre soit une des grandes motivations pour l’implantation de la robotisation et l’automatisation, elle représente tout autant un frein à cette transformation, à cause des coûts et du manque de travailleurs qualifiés.
C’est notamment ce que révèle un sondage mené par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) en collaboration avec Desjardins auprès de 104 entreprises, ayant pour objectif de brosser un portrait spécifique de l’intégration des technologies dans le secteur manufacturier.
Des défis importants pour les petites entreprises
La transformation numérique est généralement entamée, avec seulement 8% des entreprises qui n’ont pas encore planifié ou débuté leur transformation. De plus, 68% des entreprises planifient investir dans des technologies de fabrication avancées au cours des dernières années.
Cependant, le sondage démontre que les petites entreprises sont plus réfractaires à entamer le virage de la transformation technologique. En effet, 49% des petites entreprises ne souhaitent pas ou sont indécises à investir dans des technologies de fabrication avancées au cours des trois prochaines années. Elles ont également une moins bonne connaissance que la moyenne des solutions à leur disposition, alors que 63% qualifient leurs connaissances de mauvaises ou acceptables.
Rappelons que sur les 14 000 entreprises manufacturières québécoises, près de 13 000 sont des entreprises de moins de 100 employés, et ce sont ces petites entreprises qui font face aux plus grands défis en ce qui a trait à la transformation numérique.
Frein et motivateurs à l’implantation de nouvelles technologies
La pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le secteur manufacturier depuis plusieurs années a certainement agi de motivation pour plusieurs entreprises à s’automatiser et se robotiser, mais a également un effet de frein à la modernisation, étant donné le manque de travailleurs capables d’opérer ces nouveaux appareils technologiques. De plus, les difficultés d’intégrer les technologies avancées dans les systèmes et les processus existants représentent un frein pour les entreprises.
« Une transformation technologique demande souvent des investissements importants. La forte inflation actuelle représente un réel obstacle à ces investissements. Si on ajoute la possibilité de ne trouver aucun travailleur qualifié pour opérer les nouvelles technologies mises en place, il est certain que ça peut retarder ou même annuler ces projets d’envergure », mentionne Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.
Un autre motivateur à l’intégration de la modernisation est l’environnement. La grande majorité des entreprises affirment utiliser les technologies pour diminuer leur impact environnemental, notamment en réduisant leur consommation d’énergie, leur production de matières résiduelles, leurs émissions de GES ou leurs besoins en matières premières.
Une nécessité d’améliorer l’accès au financement
Ce sont 54% des entreprises qui ont qualifié de très facile ou facile leurs démarches pour obtenir du financement afin d’entreprendre une transformation technologique. De plus, 70% des entreprises ont financé leur projet en tout ou en partie avec l’aide du gouvernement du Québec. Parmi celles-ci, une grande majorité (77%) ont trouvé leur expérience positive.
Cela dit, une proportion significative (46%) ont trouvé l’accès au financement difficile ou très difficile. Afin d’être mieux accompagnées, les entreprises ont ciblé trois pistes de solutions : un meilleur arrimage dans les politiques en matière d’immigration aux besoins de main-œuvre, davantage de financement direct pour encourager les investissements dans les technologies ainsi que davantage de financement direct pour soutenir la formation de la main-d’œuvre par les employeurs.
« Le secteur manufacturier est l’un des secteurs prioritaires pour Desjardins, car c’est sur lui que repose la plus grande partie de notre économie et par lui qu’on exporte le savoir-faire québécois à travers le monde. Les défis auxquels font face les entreprises manufacturières pour amorcer ou accélérer leur transformation numérique nous préoccupent particulièrement, mais nous avons tout ce qu’il faut pour assurer leur succès », a fait valoir Jean-Yves Bourgeois, premier vice-président, Services aux entreprises chez Desjardins.
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