Selon un communiqué de presse émis par le gouvernement du Québec, le processus formel de mise en vente de l’usine de Fortress à Thurso, lancé en octobre 2019 par Investissement Québec, n’a pas permis de trouver un repreneur potentiel à court terme. L’entreprise a donc décidé de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
Malgré les efforts déployés pour trouver un investisseur stratégique afin de relancer les actifs de l’usine de Fortress à Thurso, Fortress vient de se placer à l’abri de ses créanciers. Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, M. Pierre Fitzgibbon, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Pierre Dufour, et le député de Papineau, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de l’Outaouais, M. Mathieu Lacombe, en ont fait l’annonce aujourd’hui. Ils ont toutefois insisté sur l’importance de poursuivre les efforts afin de préserver les emplois qui y sont associés, et d’assurer ainsi la pérennité de l’écosystème forestier dans la région de l’Outaouais.
« Il importe pour notre gouvernement de redoubler d’ardeur pour trouver des solutions durables à cette situation. Nous ne ménageons aucun effort afin de créer un environnement d’affaires favorable, qui permettra d’assurer la poursuite de l’ensemble des activités forestières et de sciage. Nous avons déjà posé des gestes concrets pour soutenir l’économie et l’industrie forestière de la région, et nous allons continuer à travailler avec l’ensemble des intervenants régionaux en ce sens afin de définir des solutions à long terme. La création d’une cellule d’intervention sur la vitalité de l’industrie forestière dans les régions de l’Outaouais et des Laurentides, une initiative que nous avons annoncée le 29 novembre dernier et que nous mettrons en place prochainement, rejoint pleinement cet objectif », affirme M. Pierre Dufour.
Rappelons qu’en 2010, la société Fortress Cellulose Spécialisée a acquis l’usine de pâte kraft située à Thurso, en Outaouais. L’usine était alors fermée et Fortress projetait de la convertir à la production de pâte dissolvante. L’établissement d’une usine de cogénération de 24 mégawatts était aussi prévu.
Le gouvernement du Québec a participé au financement de ce projet en consentant un prêt de 102 millions de dollars sur un coût total projeté de 175 millions de dollars. Le coût final du projet a toutefois atteint 300 millions de dollars, soit un dépassement de 125 millions de dollars, ce qui a nui à la performance de Fortress. Le gouvernement du Québec a accepté, en mai 2019, de modifier le décret existant afin de prolonger le moratoire sur le remboursement du prêt de 102 millions de dollars jusqu’au 31 mars 2022.
En août 2019, le gouvernement du Québec a consenti un prêt de 5 millions de dollars pour renflouer le fonds de roulement de l’entreprise. En octobre dernier, il a également attribué un prêt de 8 millions de dollars afin de mettre en place des mesures de conservation des actifs et de compléter le processus de sollicitation de vente.