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L’uranium au Québec Loin de faire l’unanimité!

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La plupart des MRC et municipalités de la Côte-Nord ont fait front commun pour adopter des résolutions interdisant l’activité uranifère sur leur territoire.

En 2012, des sociétés minières qui avaient déjà engagé des sommes importantes à l’exploration ont tout simplement plié bagage face à l’opposition sociale et au doute environnemental généré par leur activité. Des sociétés comme Uracan, qui s’impliquaient socialement et commanditaient des événements locaux, ont déclaré forfait et quitté le secteur.

« Des dizaines de municipalités ont déclaré unanimement ne pas vouloir d’activité uranifère sur leur territoire. Ici, à la MRC de la Minganie, d’un commun accord avec huit municipalités de la région, nous avons mis de l’avant une résolution interdisant toute activité liée à l’uranium sur une bande de 50 km s’étalant du littoral jusqu’à l’intérieur des terres.

Au-delà de cette limite, l’activité uranifère est permise, sous certaines conditions, à savoir que le projet soit prouvé comme économiquement rentable, qu’il soit accepté socialement, que ses retombées environnementales soient négligeables, qu’il ait une durée de vie acceptable et, finalement, qu’il génère des emplois durables pour plusieurs générations », explique en substance le préfet de la MRC, Julien Boudreau.

De plus, et bien que le ministère du Développement économique ait déclaré, études à l’appui, que l’activité uranifère était sans risque, la MRC et ses partenaires demeurent sur leur position.

Toutefois, comme le petit village gaulois face à César, une seule entreprise résiste : Ressources Strateco. Présidée par Guy Hébert, Strateco est néanmoins aux prises avec le gouvernement québécois dans un bras de fer interminable.

« Malgré l’approbation du projet Matoush, dans le secteur des monts Otish au nord de Chibougamau, par la Commission canadienne de sûreté nucléaire et par la nation crie, le gouvernement a déposé un moratoire sur toute activité uranifère sur son territoire en avril dernier. Nous encourons des frais quotidiens pour seulement assurer une surveillance des lieux au camp Matoush. Combinés aux coûts d’exploration et de mise en valeur, Strateco perd une somme colossale. C’est pourquoi nous avons intenté une poursuite de 16 M $ contre le gouvernement », nous explique Guy Hébert.

Bizarrement, le gouvernement finance, à raison de plus de 300 M $, la construction d’un tronçon de route (167) menant d’Albanel au secteur des monts Otish, tronçon de plus de 250 kilomètres. Ce prolongement de route devrait être complété en 2015 et est réalisé en collaboration avec la société minière Stornoway Diamonds, qui détient un gisement de diamants dans le même secteur.

Des teneurs exceptionnelles

Toujours selon Guy Hébert, les teneurs en uranium du gisement Matoush dépassent de loin les moyennes mondiales.

« La teneur moyenne d’uranium au Québec est d’environ 10 000 ppm (parties par million). Il s’agit donc d’un des gisements les plus riches au monde, à l’exception de celui de la Saskatchewan dont la teneur est pratiquement 20 fois plus élevée. À l’échelle mondiale, la teneur moyenne observée est d’environ 800 ppm. »

Bien que l’uranium ne semble pas avoir la cote, il n’en demeure pas moins que cette richesse naturelle trouve une foule d’applications dans notre quotidien.

Elle entre, notamment, dans les traitements contre le cancer, un fléau sans doute plus dommageable, ou encore dans la fabrication des détecteurs de fumée qui, en bout ligne, peuvent sauver de nombreuses vies. C’est ce que Guy Hébert a tenu à préciser en guise de conclusion.

SAVIEZ-VOUS QUE?

  • Le Québec enregistre la deuxième plus forte teneur en uranium au monde?
  • Outre les traitements contre le cancer, l’uranium est nécessaire dans la fabrication des détecteurs de fumée?

Lien vidéo:

  1. http://www.dailymotion.com/video/x10b0wy_uranium-p-q-p2_news
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