Malgré les efforts de la CSST et d’autres organismes indépendants, on constate encore aujourd’hui que des accidents autant mineurs que graves auraient facilement pu être évités par l’application d’une méthode de sécurisation avant d’accomplir les travaux.
La CSST définit le programme de cadenassage comme étant « un moyen de prévention qui a pour but d’éviter la libération d’énergie accidentelle d’une machine pendant des travaux de maintenance, de réparation ou de déblocage dans une zone dangereuse ».
Plus qu’une simple définition, le programme de cadenassage est une obligation légale des employeurs au Québec. Il est bien important de comprendre que de cadenasser ne se résume pas à apposer un simple cadenas sur le démarreur d’un équipement !
On parle plutôt de « procédures de cadenassage » qui sont la résultante d’une analyse rigoureuse des équipements, et qui peuvent être conçues par une équipe multidisciplinaire. De plus, dans l’élaboration des fiches de cadenassage, il est aussi essentiel d’identifier aussi les sources d’énergies avoisinantes qui ne sont pas directement reliées à l’équipement étudié.
Des modifications dans les procédés de fabrication, des déplacements d’équipements ou autres améliorations peuvent avoir un effet sur la fiche de cadenassage de l’équipement ciblé, mais peuvent aussi entraîner des modifications sur la méthode de sécurisation des équipements environnants.
Si toutes ces modifications ne sont pas identifiées, le travailleur peut se retrouver en situation dangereuse, croyant pouvoir exécuter ses travaux en toute sécurité alors que les informations de sa procédure sont erronées.
Dans certains cas, posséder une mauvaise information est tout aussi dangereux sinon plus que de ne pas avoir d’information du tout. C’est pourquoi, il est important d’instaurer une bonne politique de gestion de cadenassage, mais il est impératif de s’assurer de la mise à jour des procédures établies.
Plusieurs options s’offrent aux entreprises qui veulent informatiser leurs fiches de cadenassage. Il en découlera ainsi différentes méthodes qui peuvent être considérées pour effectuer un bon travail. L’essentielle, toutefois, demeure que le travailleur puisse avoir facilement accès à ces informations au moment d’effectuer son travail. Des logiciels de maintenance offrent la possibilité d’attacher des fichiers contenant l’information, mais certains intègrent aussi la fonction de création et de gestion des procédures de cadenassage à même la gestion des fiches des équipements.
Ce mariage de fonctions donne la possibilité d’imprimer automatiquement les procédures de cadenassage au moment de l’impression de bons de travail, mais aide aussi à la gestion des changements. Le fait de désapprouver une procédure sur un équipement ou de modifier une source d’énergie, entraîne automatiquement la désapprobation de procédures de cadenassage des autres équipements à proximité.
À partir du moment que le travail est à risque à cause d’une modification au niveau des équipements, l’entreprise a la responsabilité de signifier sur la procédure de cadenassage que l’information qu’elle contient n’est pas validée et que le travail ne peut être exécuté sans risque avant que celle-ci n’ait été revalidée.
Il faut toujours garder à l’esprit qu’une information potentiellement fausse peut engendrer des conséquences graves. Il faut donc se prémunir des accidents en ayant les outils adéquats. Les travailleurs sont les ressources les plus importantes de nos entreprises, et il importe de leur donner les éléments nécessaires leur permettant de travailler en toute tranquillité d’esprit.
Yves Gagnon Conception Interal inc. 2327, boul. du Versant-Nord Québec, Qc G1N 4C2 info@interal.com http://www.interal.com