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C’est du moins ce qui ressort de notre entretien avec Suzanne Proulx, directrice générale du Comité sectoriel de la main-d’œuvre de la métallurgie du Québec (CSMO Métallurgie). « Dans le secteur primaire, la pénurie se fait sentir depuis le milieu de la décennie 2000. Bon nombre d’entreprises ont un besoin urgent d’opérateurs mais aussi d’électriciens, de mécaniciens, de techniciens en laboratoire et d’ingénieurs en métallurgie.

« La relève est si peu abondante que nous devons nous tourner vers les diplômés étrangers et les immigrants. »

Suzanne Proulx, d.g. CSMO Métallurgie

Plusieurs facteurs sont en cause dont évidemment la retraite des premiers baby-boomers, mais aussi la méconnaissance de l’industrie par la relève potentielle. Les jeunes connaissent peu ou pas le domaine métallurgique. Nous devons donc, en tant qu’industrie, redoubler d’efforts afin d’informer ceux-ci sur les nombreuses possibilités de carrière. Il nous faut éliminer les préjugés qui font en sorte que cette pénurie persiste.

Du côté des alumineries toutefois, le phénomène n’est pas encore palpable, sans doute dû au fait notamment que ce secteur soit plus jeune que celui de l’acier et des fonderies. Nous anticipons cependant un mouvement similaire d’ici les cinq prochaines années. » Une étude, dont les résultats seront publiés à l’automne, est présentement en cours afin d’établir les besoins réels en termes de main-d’œuvre journalière et spécialisée pour les cinq prochaines années.

Offensive

Face à cette pénurie, l’industrie métallurgique a donc mis en place une stratégie de partenariat avec les différents milieux d’enseignement. « Certains métiers ne requièrent qu’une formation de niveau secondaire, couplée à une formation professionnelle. C’est le cas notamment pour les électriciens et mécaniciens. Les emplois de techniciens en laboratoire et d’ingénieurs exigent évidemment une formation collégiale et universitaire mais offrent de nombreuses possibilités de carrière.

Actuellement, la relève est si peu abondante que nous devons nous tourner vers les diplômés étrangers et les immigrants. Ces derniers sont plus ouverts à la possibilité d’éloignement, eux qui ont déjà quitté leur pays d’origine. Faire huit heures de route pour se rendre à Baie-Comeau par exemple ne constituent pas une barrière pour eux, contrairement à une main-d’œuvre locale », poursuit Suzanne Proulx.

Ainsi donc, entreprises, organisations et intervenants divers de l’industrie ont lancé récemment une offensive, de concert avec différentes institutions d’enseignement afin de démystifier et de valoriser les différentes carrières qui s’offrent au sein de cet important secteur de notre économie.

C’est le cas entre autres de la région de Sorel-Tracy où des entreprises telles Rio Tinto Fer et Titane, XSTRATA, la Commission scolaire et les différents centres de formation professionnelle aux adultes travaillent à l’unisson pour promouvoir les différentes carrières de l’industrie. Il en va de même dans sept autres régions administratives du Québec, où l’activité métallurgique est très présente.

Machinistes et soudeurs

À l’instar du secteur primaire, la fabrication métallique industrielle (FMI), secteur tertiaire de l’industrie, ressent des besoins urgents de main-d’œuvre. Toutefois moins généralisés, on note cependant un besoin majeur de machinistes et de soudeurs. La FMI, composée de plus de 3 700 entreprises de toutes sortes, emploie plus de 93 700 travailleurs et génère un chiffre d’affaires frôlant les 14,8 G$, d’où son importance économique.

Selon Raymond Langevin, chargé de projets et responsable des analyses statistiques au Comité sectoriel de la main-d’œuvre dans la fabrication métallique industrielle (CSMO-FMI), le nombre de professionnels formés est en chute libre depuis 10 ans. «Alors que 1 100 machinistes et soudeurs étaient formés au début des années 2000, nous ne comptons aujourd’hui que 428 machinistes et 800 soudeurs qui sortent de la formation professionnelle. Les entreprises se tournent davantage vers les carnets d’apprentissage en milieu de travail qui permettent une formation plus structurée», explique ce dernier.

Bien que pour les autres métiers, les besoins soient moins marqués, l’industrie n’en demeure pas moins en quête d’une relève qualifiée pour les prochaines années.

SAVIEZ-VOUS QUE:

  • L’industrie métallurgique tertiaire emploie plus de 93 700 travailleurs et génère un chiffre d’affaires de 14,8 G$?

LIENS INTERNET

  1. www.metallurgie.ca
  2. www.csmofmi.com
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