Malgré tout, Lanaudière se démarque par quelques histoires à succès l’amenant à se démarquer au niveau mondial.La plupart des entreprises qui oeuvrent dans ce créneau se spécialisent dans le développement des produits et les équipements de contrôle d’autres machines.
«Il y a beaucoup de systèmes pour contrôler des environnements, pour la sécurité et pour automatiser et contrôler la machinerie industrielle. Ce sont des systèmes d’économie d’énergie et qui réduisent la main-d’oeuvre. On parle, par exemple, de systèmes de contrôle pour le chauffage d’un poulailler», mentionne Jean-François Hénault, du Centre local de développement Joliette.
Le fait que ce secteur ne soit pas plus dynamique s’expliquerait par le fait que la région se trouve à proximité de Montréal. Elle serait, par conséquent, moins concurrentielle.
«Il faut beaucoup de travailleurs diplômés pour démarrer dans ce domaine et les bassins de travailleurs sont en général dans la région métropolitaine. D’ailleurs, c’est facile d’oeuvrer dans ce domaine à Montréal», commente M. Hénault.
Il est donc peu probable que la situation change dans un horizon à court terme. D’autant plus qu’il n’y aurait pas de volonté politique de développer ce secteur dans un proche avenir.
Un autre phénomène qu’observe M. Hénault est le manque de connaissance du marché de la part des entrepreneurs. «Les gens vont travailler un an dans leur sous-sol avant de venir nous voir.
Ils croient avoir une bonne idée, mais dans les faits, elle n’est pas vraiment commercialisable. Dans ce secteur, il faut un bon flair pour détecter les besoins du marché, mais les gens attendent trop longtemps avant de chercher de l’aide». M. Hénault donne l’exemple d’un entrepreneur qui a développé un prototype d’une bicyclette à patins. Malheureusement, son invention ne pouvait être utilisée que sur une grande surface glacée. Élément que l’on ne retrouve qu’à quelques endroits au Québec. «J’étais navré pour cet homme, mais j’ai défait ses illusions parce que son produit, même après avoir déboursé des milliers de dollars, n’avait pas de potentiel commercial».
Même si l’industrie électrique et électronique n’est pas le domaine le plus dynamique dans la région, certaines entreprises ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de Triotech Amusement, Daktronics Canada et Électrolux. Cette dernière entreprise se classe d’ailleurs dans une catégorie à part. Elle est le plus gros joueur de la région de cette industrie. Elle compte 1 560 employés et elle se spécialise dans les cuisinières électriques et à gaz, dans les fours à encastrer et les tables de cuisson. «Électrolux est la seule qui fait dans le volume. C’est la seule entreprise du genre dans la région», commente M. Hénault.
Du côté de Triotech et de Daktronics, le fait d’être situés dans la région n’a aucune incidence à proprement parler sur leurs marchés. Ce sont plutôt des histoires d’amour avec la région qui expliqueraient leur situation géographique. «On vient du coin. Pour nous, c’était un avantage de rester chez nous», raconte David Lachance, l’un des deux actionnaires de Triotech Amusement, qui se spécialise dans la fabrication et la conception de jeux d’arcades de luxe. Même son de cloche chez Daktronics.
L’entreprise, qui se situe à Lachenaie, a été fondée par un Lanaudois, Jean-Louis Legault. Par la suite, elle a été acquise par Daktronics, une entreprise qui se spécialise dans l’affichage numérique et les panneaux de signalisation. «Daktronics a acheté l’entreprise à Jean-Louis qui est originaire de la région et qui est très impliqué dans la communauté. Donc, c’était tout naturel de continuer les opérations ici», raconte Ghislain Brûlé, responsable de la production chez Daktronics.
Les concurrents de ces deux entreprises sont d’ailleurs loin d’être Lanaudois. Ils se trouvent à travers le monde. C’est la raison pour laquelle ces deux entreprises se doivent d’innover en développant de nouveaux produits. Elles se doivent de proposer des produits uniques et de qualité. La force du dollar canadien n’a d’ailleurs pas facilité la tâche à ces deux joueurs mondiaux, surtout que leurs marchés principaux se situent hors frontières. Ils ont donc remanié leur façon de faire afin d’être plus concurrentiels. «Nous avons filmé toutes les étapes de fabrication afin de savoir où l’on pouvait réduire notre temps de production. Nous avons aussi refait le design de nos machines pour réduire nos coûts de fabrication». Triotech a fait le même travail pour réduire ses coûts.
Une chose est sûre, la plupart des clients, qui font affaire avec ces deux entreprises, le font en raison de la qualité et de l’innovation de leurs produits et non pas en raison des coûts.