1
Aug

L’industrie des produits électriques devrait redémarrer cet automne.

Partager :
Auteur:  

C’est du moins ce que croit fermement le directeur des ventes chez le distributeur de contrôles électriques et électroniques Besco, Yvon Mathieu. «Depuis quelques mois, l’industrie est dans le creux de la vague.

Toutefois, ce phénomène devrait prendre fin cet automne avec des investissements qui sont à venir et l’octroi de contrats gouvernementaux. Les élus politiques n’ont pas d’autres choix que de donner le feu vert à l’endroit de nouveaux projets tels la réfection des routes et des systèmes d’éclairage. Pour les distributeurs, ce sont des décisions qui nous touchent directement».

Un des premiers gouvernements à emboîter le pas dans cette direction est le comité exécutif de la Ville de Montréal. Au cours de sa séance de mai dernier, les élus ont entériné des ententes cadres d’une durée de 24 mois, pour la fourniture de composantes, pièces et accessoires d’éclairage urbain avec les firmes Nedco Québec, Lumca inc., Westburne Electric, Industries Précision Plus inc., Guillevin International cie, Lumen div. de Sonepar Canada inc., Franklin Empire inc., Systèmes & Contrôles Proneq division de 9158-8509 Québec inc., Lampadaires Feralux inc., et Métal Pôle-Lite inc.

Dans un communiqué, on indique que «la conclusion de ces ententes cadres permettra aux requérants de procéder à l’acquisition des marchandises requises tout en réduisant les délais et les coûts rattachés au lancement d’appels d’offres répétitifs. Les achats seront effectués sur demande par les arrondissements et les services corporatifs».

Clé du succès : innovation

Selon M. Mathieu, l’époque où les entreprises réalisaient d’importants profits est révolue. L’industrie doit s’ajuster et faire preuve d’imagination fertile pour conserver ses parts de marché. Autrement, les entreprises, dit-il, ne pourront pas survivre très longtemps.

«Depuis les cinq à six dernières années, l’industrie a été témoin de plusieurs acquisitions et d’autres sont à prévoir. Pour conserver sa place, une entreprise doit déployer de multiples efforts et c’est la raison pour laquelle des petits joueurs acceptent des offres proposées par les majeurs. De plus, des entreprises de l’Ouest canadien démontrent de plus en plus un intérêt marqué pour le Québec en vue d’acquérir une part de marché».

Bien que l’ensemble des activités tourne plutôt au ralenti, c’est loin d’être le cas pour les mines. Un secteur qui con naît une forte croissance et l’industrie des produits électriques et électroniques prend les moyens pour obtenir sa juste part. Ce qui a été le cas pour Opsens, une entreprise de Québec liée au développement, à la fabrication et à la commercialisation de capteurs à fibre optique.

Après avoir décroché un premier contrat en Alberta pour le design et l’installation de capteurs conventionnels au sein de trois puits d’observation, voilà maintenant que l’entreprise pourrait connaître un success stories grâce à son produit vedette. Ce capteur à fibre optique OPP-W permet la mesure continue de la pression et de la température allant jusqu’à 300 degrés C au sein de la technologie commerciale Steam Assisted Gravity Drainage (SAGD).

L’objectif est de contrôler l’injection de vapeur et la production de fluides, des informations cruciales pour l’optimisation du taux de récupération de bitume, le contrôle des coûts, la gestion de la croissance de la chambre de combustion et la gestion de sécurité d’injection sous pression. Si tout se déroule bien, ce capteur représentera une véritable révolution dans le secteur de l’extraction pétrolière, selon Pierre Carrier, président et chef de la direction d’Opsens.

Diversification

En attendant que les décideurs donnent suite à la réalisation de gros projets comme dans le secteur de l’aluminerie, les entreprises doivent développer de nouvelles niches et exporter vers d’autres marchés, estime Yvon Mathieu.

«Nos activités sont principalement dans le secteur des fabricants de panneaux à contrôle numérique. Ces produits sont essentiels pour faire opérer les cuves des alumineries. Bien que les projets soient pour la plupart finalisés au chapitre de l’ingénierie, ils n’ont pas encore abouti à l’étape de la réalisation. Ce qui a pour effet de bloquer nos livraisons. Pour assurer le bon déroulement des activités, il faut donc que les distributeurs se diversifient. C’est le secret de la réussite et pour passer à travers le changement dans l’industrie. Chez Besco, nous avons commencé à nous orienter dans cette direction tout en élargissant notre clientèle».

Selon Statistique Canada, l’industrie des produits électriques et électroniques s’est beaucoup consacrée sur les marchés d’exportation au cours des deux dernières décennies.

«Les marchés internationaux revêtent une grande importance pour les fabricants canadiens, étant donné qu’ils leur permettent d’exploiter un créneau où ils peuvent profiter des économies d’échelle nécessaires pour que leurs produits soient concurrentiels au niveau international».

Toutefois, ces faits ont quelque peu changé ces derniers temps. Les deux principaux facteurs étant la faiblesse de l’économie américaine et la valeur du dollar canadien qui se négocie au même taux que la devise américaine, l’industrie a dû réajuster son tir.

«Lorsque le dollar canadien était à 0,80$ américain, les fabricants et les distributeurs avaient une marge de manoeuvre de 20%. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les prix subissent une pression à la baisse. Il faut travailler conjointement avec nos fournisseurs», précise M. Mathieu.

Pour M. Mathieu, la mondialisation des marchés est un autre facteur déterminant. Cependant, l’industrie n’a pas à craindre pour l’avenir. Yvon Mathieu indique que le Québec aura toujours sa place sur l’échiquier mondial. «Au chapitre de l’ingénierie, nous sommes très forts. Nous avons les connaissances et l’expertise pour réussir. On n’a qu’à observer des firmes comme SNC-Lavalin qui réalise de gros contrats à l’étranger. De plus, nous disposons de la matière première en abondance».

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs