La bonne nouvelle, c’est que ce secteur souffre moins des conséquences néfastes de la présence asiatique, contrairement à l’ameublement résidentiel.
Selon le président-directeur général de l’Association des fabricants de meubles du Québec (AFMQ), les raisons sont multiples. «Les réseaux de distribution ne sont pas les mêmes et ce secteur jouit d’une excellente vigueur des investissements institutionnels et commerciaux en Amérique du Nord. Les entreprises souffrent moins de la concurrence asiatique du fait qu’elles personnalisent plus leurs produits, qu’elles doivent répondre à des goûts et à des critères particuliers de leurs clients. Et en ce sens, il est plus difficile de faire affaire avec des manufacturiers asiatiques avec de telles exigences. Voilà ce qui explique en bonne partie la raison pour laquelle l’industrie de l’ameublement de bureau est un peu plus à l’abri».
La grande région de Montréal-Laval peut envoyer un soupir de soulagement. Bien que le secteur de l’ameublement de bureau soit très concentré entre quelques gros joueurs, tel Artopex, l’assemblage des composantes devrait continuer de se poursuivre ici. «Les fabricants détiennent une forte part de marché et se sont établis un peu partout dans le monde».
Toujours selon M. Michaud, ces fabricants produisent leurs composantes dans les pays asiatiques en raison des nombreux avantages qu’ils reçoivent. C’est le cas notamment des coûts de main-d’œuvre peu élevés, de l’absence de réglementation et de taxation et de l’aide qu’ils obtiennent pour exporter leurs produits.
«Ce qui se développe en Chine est là pour demeurer. Mais à long terme, c’est appelé à disparaître. Ici, nous apprenons à composer avec ce phénomène et à se retirer des marchés ou sous-marchés où il est uniquement possible de concurrencer sur les prix. L’industrie du bureau est moins exposée que le reste du secteur aux conséquences asiatiques».
La région de Montréal-Laval regroupe une concentration plus élevée de manufacturiers de meubles rembourrés comparativement au reste de la province. Et pour réussir à tirer leur épingle du jeu devant le géant chinois, les fabricants doivent maintenant faire preuve d’une grande créativité afin d’offrir des produits novateurs et attrayants. Au cours du dernier Salon annuel canadien de l’ameublement résidentiel, qui s’est déroulé près de Toronto en janvier dernier, les 400 exposants ont fait preuve d’une imagination débordante.
«Les produits sont beaucoup plus personnalisés et offerts dans un choix varié de tissus. Le consommateur y trouve son compte. De plus, les fabricants ont déployé des efforts considérables pour livrer leurs meubles dans un délai beaucoup plus court, – de deux à quatre semaines – au lieu de douze semaines comme c’était le cas».
Selon l’AFMQ, la proximité du marché américain favorise les fabricants québécois, dont ceux de Montréal-Laval tout particulièrement. «Des avantages qui commencent à se faire sentir sérieusement et sur lesquels la concurrence asiatique ne sera jamais capable d’y parvenir en raison de la distance qui la sépare de l’Amérique du Nord».
En 2007, la personnalisation, la polyvalence et la flexibilité des produits sont les trois nouvelles tendances recherchées par les consommateurs nord-américains. Les fabricants proposent à présent une gamme variée de couleurs, de tissus, de bois et de dimensions. L’AFMQ indique finalement que les «consommateurs rechercheront moins de perfection et de luxe dans leur habitat mais plus de qualité, de connexion personnelle avec les produits de leur maison, de polyvalence et d’art».