1
Jun

L’industrie bioalimentaire enregistre une croissance de 1 milliard $

Partager :
Auteur:  

Malgré les soubresauts de certains secteurs de cette industrie, le produit intérieur brut (PIB) du bioalimentaire a passé de 13,4 milliards $ qu’il était en 2001 à 14,3 milliards $ en 2004. Il s’agit d’une croissance annuelle moyenne de 2,1 %, ce qui est légèrement en dessous de l’économie générale au Québec, laquelle se situe à 2,5 %.

Trois secteurs positifs

Grâce à la restauration et les débits de boisson, au commerce de détail des aliments et au secteur de la production des aliments, l’industrie bioalimentaire a pu enregistrer des gains notables. C’est du moins ce que note une étude menée conjointement par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

Au chapitre de la restauration et des débits de boisson, la croissance enregistrée fut de 391,6 M $ entre 2001-2004. La fréquentation de plus en plus assidue des consommateurs dans ces lieux publics explique en bonne partie ce résultat. Une proportion grandissante des gens consacre une portion importante de leur revenu à des sorties aux restaurants et de débits de boisson.

En 2005, l’étude démontre aussi que les Québécois ont dépensé davantage dans la restauration que l’ensemble des Canadiens, soit environ 25 %.

Toujours dans la restauration, les revenus ont grimpé à un rythme annuel de 4,2 % pour atteindre les 7,6 milliards $ en 2004.

Pour ce qui est du commerce du détail des aliments, un autre montant de 291,7 M $ a été ajouté. Ses recettes ont ainsi grimpé à 16,2 milliards $ en 2004, ce qui donne lieu à une croissance annuelle de 3,3 %. Selon l’étude conjointe, le Québec vit une croissance soutenue de la demande intérieure de produits alimentaires.

Finalement, dans le secteur de la fabrication des aliments, les résultats ont augmenté de 291 M $ en 2004.

Deux secteurs négatifs

Deux secteurs ont ralenti les ardeurs de l’industrie bioalimentaire. Il s’agit de la fabrication des boissons et du tabac qui a rapporté une perte de 86,6 M $ durant cette période. Un autre secteur qui a mal tourné est celui de l’élevage des bovins et des porcins. Sa croissance fut de 28,4 M $, ce qui est nettement sous les prévisions anticipées.

Exportations à la hausse

Lentement mais sûrement, le Québec prend sa place sur le marché des exportations. De 1994 à 2004, le secteur a grimpé en flèche passant de 1,7 milliard $ à 3,8 milliards $, ce qui représente une hausse de 124 %. Seulement au cours des années 2001-2004, les exportations québécoises ont atteint le cap des 3,8 milliards $, en hausse de 500 millions $ par rapport à 2001.

Investissements

Au chapitre des investissements, ce sont les services de la restauration et des débits de boisson qui ont mené la croisade avec une hausse de 28,9 %, tandis que le commerce de gros y est allé avec un 13,7 %.

Comme il fallait s’y attendre, les agriculteurs ont investi quelque 725 M $, alors que le commerce au détail vient en deuxième position avec près de 500 M $ et le secteur des aliments et des boissons y a consacré des montants d’environ 480 M $.

Au total, entre 2001 et 2004, l’industrie bioalimentaire aura investi quelque 2,2 milliard $ dans l’économie québécoise.

Centre-du-Québec : un moteur économique

À elle seule, la région du Centre-du-Québec générait un produit intérieur brut de 680 M $ en 2002, c’est-à-dire 4,9 % de la province. Région laitière de première importance, le Centre-du-Québec compte quelque 1 600 entreprises et un cheptel de 71 000 vaches. La production annuelle de lait atteint les 457 700 kilolitres ou 16 % de la production québécoise.

L’élevage de veaux, de bovins et de porcs est en croissance dans quelque 1 200 entreprises.

La transformation alimentaire représente aussi un apport économique majeur pour la région avec plus de 3 800 emplois répartis dans 334 entreprises, dont 90 sont spécialisées. Dans le commerce alimentaire de détail, son chiffre d’affaires était de 490 M $ en 2002 et procurait de l’emploi à 3 700 personnes.

Et finalement pour ce qui est de la restauration, ce secteur génère 4 300 emplois, c’est-à-dire 22 % de tous les emplois de l’industrie bioalimentaire régionale.

Industrie majeure

L’industrie bioalimentaire emploie quelque 440 000 travailleurs au Québec. Dans un document publié en 2005 L’industrie bioalimentaire au Québec : richesse, savoir-faire et innovation, l’ouvrage démontre que ce secteur d’activité a les assises nécessaires pour réussir au XXIe siècle.

« La présence de quatre des 19 stations de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada amène au Québec une expertise de pointe en transformation des aliments, en horticulture, en grandes cultures et en production bovine laitière et porcine. »

Fortement intégrée en milieu rural, l’industrie bioalimentaire représente un apport économique indéniable en procurant 10 % des emplois dans 14 des 17 régions du Québec.

Et cela ne tient pas compte des emplois indirects. « L’industrie des aliments et boissons figure, à elle seule, comme l’une des deux premières activités manufacturières dans presque la moitié des régions de la province. »

Selon les auteurs de l’étude, l’économie bioalimentaire régionale compte tout particulièrement sur la diversification des productions, les marchés de créneau, la transformation des produits en région, l’identité régionale des produits ainsi que l’agrotourisme et la gastronomie. Ces derniers précisent qu’un important réseau de R&D et de transfert technologique soutient l’industrie bioalimentaire du Québec et en pave les voies d’avenir.

Pour eux, il est clair que l’industrie dispose de tous les moyens ou presque pour s’améliorer sans cesse, devenir plus concurrentielle et se distinguer sur les marchés de l’exportation en occupant une plus grande place au fil des ans.

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs