« Cette annonce est une véritable musique à nos oreilles » estime-t-elle. Cet accord, en plus de permettre à la région de Chaudière-Appalaches de bénéficier davantage de l’apport de l’immigration, donne un nouvel élan aux partenariats déjà établis en soutenant des projets concrets pour attirer et retenir une main- d’œuvre spécialisée nécessaire au développement de la région. « Il faut savoir que 85% des immigrants du Québec demeurent et travaillent à Montréal. Les actions entreprises par la région visent à séduire ces immigrants, et non à attirer des immigrants à l’international. Ils sont donc déjà bien acclimatés au style de vie québécois » estime-t-elle.
Des secteurs à combler Parmi les principaux secteurs de la région en manque de main-d’œuvre et qui auraient tout intérêt à bénéficier des avantages de cette entente, on compte: – Transformation agroalimentaire; – Assurances et finances; – Plasturgie; – Transformation des métaux; – Transformation du bois, si l’essor le permet note Mme Lagacé; – Design, conception; – Métallurgie (soudure principalement); – Tourisme et commerce au détail.
« C’est une annonce extrêmement positive pour notre région, note Line Lagacé. La restructuration chez Desjardins, cette année, modérera encore les gains du côté des services financiers et d’assurances. Cette entente sera probablement très avantageuse pour eux » ajoute-t-elle. « Mais le principal défi, selon la vice-présidente, Soutien à la croissance des entreprises au Pôle Québec – Chaudière-Appalaches, est de sensibiliser les employeurs locaux afin qu’ils misent davantage sur l’immigration pour combler leur manque de main-d’œuvre. »
L’investissement de l’ensemble des partenaires représente une somme de 814 000$ répartie sur trois ans. Cette entente provient du gouvernement du Québec, des municipalités et d’établissements d’enseignement. Cinq objectifs principaux sont visés par cet accord:
1. Reconnaître l’immigration comme un facteur de développement économique, social et culturel essentiel à la région, notamment en mettant en place une table de concertation en immigration;
2. Sensibiliser les différents milieux à l’apport de l’immigration (surtout les employeurs locaux, selon Line Lagacé, un défi de taille);
3. Faire connaître la région de Chaudière-Appalaches afin de favoriser l’attrait des personnes immigrantes et des futurs immigrants;
4. Faciliter l’arrimage entre les besoins réels du marché du travail et les compétences des personnes immigrantes;
5. Doter la région d’infrastructures d’accueil et d’intégration qui correspondent aux réalités des personnes immigrantes et à celles de la région afin d’améliorer la rétention des personnes immigrantes et celle des étudiants étrangers.
Au niveau de l’immigration, le solde migratoire international était nul en 2008 dans Chaudière-Appalaches. La région a dénombré autant de sortants pour l’étranger que de nouveaux immigrants internationaux. Quant au marché du travail, la région a connu une hausse de 0,7% de 2008 à 2009, avec la création de 1 400 emplois. On y retrouve 5,4% des travailleurs québécois.
Plus de 6 600 emplois ont été créés l’an dernier dans le secteur des services, commercial, services administratifs et l’enseignement. La région a connu la perte de 3 000 emplois dans le secteur manufacturier, comme bien d’autres régions dans la province.
Toutefois, le niveau d’emploi est demeuré en hausse dans la fabrication de produits en bois et de produits en caoutchouc et plastique. Les gains en services professionnels, scientifiques et techniques s’observeront plus particulièrement en 2011 et après la suite de la création de l’Innoparc. Le développement de Lévis est favorable à l’expansion du secteur commercial et de l’ajout de services de restauration. Le secteur de la construction profitera surtout du développement de l’Innoparc. Par contre, l’incertitude entourant le secteur manufacturier modérera les projets d’expansion industrielle.
Line Lagacé soutient que les perspectives économiques pour l’année 2010, dans la région de Chaudière-Appalaches, sont modérées. « La relance encore modérée de la reprise économique mondiale, combinée à la faible reprise des stocks, modérera la création d’emplois dans le secteur manufacturier en 2010. Des gains pourraient survenir en 2e moitié de 2011 ou en 2012 » conclut-elle.