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Les analystes et les experts sont unanimes : l’Accord économique et commercial global (le nom officiel de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe) ne nous permettra peut-être pas de remplacer les USA par l’Europe comme principal partenaire commercial du Canada, mais il peut à tout le moins permettre de réduire notre hyper-dépendance économique face aux États-Unis. Et sous l’ère Trump, c’est un avantage indéniable.

L’Europe, c’est un marché d’un demi-milliard de consommateurs. Mais c’est aussi un partenaire économique déjà bien en place en sol québécois. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il semble s’accélérer depuis l’approbation par le parlement européen en février dernier de l’accord de libre-échange. Dans la seule région de Montréal, ce sont plus de 800 filiales d’entreprises européennes qui ont choisi le Québec comme fer de lance pour leurs activités nord-américaines. Et les exemples ailleurs au Québec ne manquent pas non plus.

En mai, dans le cadre du Congrès de l’Union internationale des transports publics, la société italienne MIOS Elettronica, spécialisée dans les dispositifs électroniques pour l’automatisation des trains, choisissait la ville de Longueuil pour y implanter son centre de développement des affaires pour le marché nord-américain. Un investissement de 2,5 millions de dollars, avec 25 emplois à la clé.

Les grandes entreprises européennes choisissent le Québec pour plusieurs raisons ; le caractère bilingue, notre côté plus européen que le reste du Canada ou les États-Unis, la proximité avec tout le réseau de logistique de la Côte-Est américaine, le taux de change, bref, nous avons visiblement de quoi leur plaire. Pas étonnant que tant Montréal International que Québec International déploient des efforts considérables pour conseiller et attirer les entreprises européennes ici.

En plus de créer de l’emploi au Québec, ces filiales canadiennes peuvent devenir un partenaire intéressant pour les entreprises manufacturières d’ici. Non seulement doit-on y voir une clientèle de choix pour nos produits et services pour desservir ces filiales en sol québécois, mais elles peuvent aussi devenir un tremplin important pour toute entreprise qui souhaite exporter en Europe. Pourquoi en effet se limiter au statut de fournisseur pour la filiale québécoise quand on peut lorgner vers la maison-mère pour des commandes encore plus alléchantes ?

Les entreprises québécoises seraient bien mal avisées de ne pas chercher à profiter de cet engouement des sociétés européennes qui investissent ici. Elles doivent aussi s’inspirer de leur expérience, comme fournisseur de ces filiales, pour mieux comprendre le marché européen, ses façons de faire et ses règles commerciales.

Plus que jamais, le Québec constitue, et dans les deux sens, un véritable pont entre le vieux continent et le Nouveau-monde. Avec l’accord de libre-échange Canada-Europe, la table est mise. Saurez-vous en profiter ?

Par Claude Boucher

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