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L’Estrie, une région forestière à fort potentiel

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À ces trois industries s’ajoute l’exploitation forestière, qui détient un statut particulier dans la région, notamment en raison de la présence massive des forêts privées. «La filière est composée essentiellement de PME appartenant à des intérêts locaux, explique Catherine Letendre, chargée de veille au Service intégré du bois de l’Estrie. En 2008, celle-ci comprenait 180 entreprises qui employaient près de 10 000 personnes, soit le quart de la main-d’oeuvre manufacturière régionale».

L’industrie des première et seconde transformations du bois d’apparence et composites est le noyau dur de la filière estrienne des produits de la forêt. On y trouve d’ailleurs approximativement les trois quarts des entreprises et des emplois. Chef de file en la matière et première au Québec pour la production de bois de sciage de feuillus durs, l’Estrie est loin de se trouver entre l’arbre et l’écorce.

«Il faut dire que 76% du territoire est sous couvert forestier et qu’on y trouve notamment la plus grande usine de production de panneaux de particules en Amérique du Nord».

L’industrie de la seconde transformation, quant à elle, compte sur la diversité de ses entreprises pour affronter la crise actuelle, qui s’explique en partie par la concurrence des pays en émergence, l’augmentation des coûts de transport ainsi que la hausse de la devise canadienne. «Les industries des armoires de cuisine et de salles de bains, de l’ameublement, des portes et fenêtres ainsi que des composants sont néanmoins bien représentées en région et génèrent la majorité des emplois de la filière».

Un créneau qui fait flèche de tout bois

D’ici 2011, l’industrie du bois d’apparence et composites de l’Estrie sera reconnue comme étant porteuse d’innovation en matière de produits et de procédés, mais aussi en ce qui a trait à la gestion participative, privilégiant le réseautage en vue d’assurer sa croissance. Le plan de développement stratégique du créneau prévoit une série d’actions et de moyens visant à accroître la productivité et la flexibilité des entreprises ainsi que leur capacité à développer de nouveaux produits et marchés.

«Notre but est d’offrir des occasions d’affaires à nos industriels, notamment en Europe, où les produits sont fortement réglementés sur le plan écologique et où les produits de finition aqueuse, entre autres, s’avèrent très bien développés. Les Européens possèdent de cinq à 10 ans d’avance sur nous en matière environnementale, d’où l’importance pour nos industriels de s’intégrer à ce marché qui, pour l’instant, est encore émergent ici. Lorsque ceux-ci seront prêts à développer ce marché au Québec, voir aux États-Unis, ils auront une belle avance concurrentielle. Dans un autre ordre d’idée, les recommandations formulées dans le rapport produit dans le cadre du plan de qualification de la main-d’oeuvre seront mises en oeuvre dès le début de l’année 2009».

La différenciation de l’offre, l’exemplarité du service à la clientèle, les brefs délais de production, la qualité et le design des produits ainsi que la personnalisation de masse confèrent aussi à l’Estrie une place des plus avantageuses sur le marché.

«Afin de lui permettre de poursuivre sur sa lancée, le Service intégré du bois de l’Estrie mise sur l’arrimage du réseau de soutien à l’innovation aux besoins de l’industrie, l’établissement d’un Centre régional de soutien en productivité et en flexibilité ainsi que sur son Centre de veille sectorielle. De plus, nous développons présentement une image de marque pour la région, par l’entremise d’un projet de certification du bois appelé FSC (Forest Stewardship Council), qui vise à assurer la gestion durable des forêts. Nous travaillons donc de concert avec nos industriels de manière à les aider à obtenir cette certification. Actuellement, des 11 entreprises faisant partie du projet, six sont certifiées et cinq autres sont sur le point de l’être, ce qui représente un taux de certification supérieur à tout le reste du Québec».

De même, en facilitant l’accès à des fonds de capital de risque ainsi qu’à un service d’aide à la commercialisation et à l’exportation, l’industrie possédera tous les outils requis pour assurer sa pérennité.

Enfin, en raison de la grande diversité des entreprises locales, l’Estrie ne risque pas d’être tapie dans l’ombre de la récession qui se profile à l’horizon chez nos voisins du Sud.

«La région sera effectivement moins touchée, puisque la récession frappera le secteur de la construction, alors que nos entreprises se spécialisent principalement dans la transformation du bois d’apparence et composites et non dans le bois d’oeuvre», conclut-elle sur un ton des plus rassurants.

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