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Les priorités du budget d’Ottawa selon le CPQ

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Le Conseil du patronat du Québec a fait connaître sa vision des priorités du budget fédéral par voix d’un communiqué de presse le 5 avril. Voici les grandes lignes du mémoire dans son intégralité.

À quelques jours du dévoilement du deuxième budget Freeland, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) considère que s’attaquer aux enjeux du capital humain, accélérer la transition verte de l’économie et rattraper le retard en matière de productivité et des investissements en innovation doivent faire partie des priorités du gouvernement du Canada.

« L’exercice budgétaire doit aussi rester prudent pour tenir compte des effets de la guerre en Ukraine, de l’évolution de la pandémie et du contexte inflationniste. À cela s’ajoute la pénurie de main-d’œuvre qui peut présager un ralentissement économique. Pour l’éviter, le budget devrait contenir des incitatifs pour encourager les investissements en productivité, en innovation et en robotisation. Cela passe aussi par l’immigration permanente et temporaire pour résorber en partie la pression sur le marché du travail », déclare M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Capital humain

Avec un marché du travail en pleine transformation, la disponibilité et la gestion des ressources humaines demeurent au cœur des préoccupations des employeurs et représentent un frein à leur croissance. L’accent devrait donc être mis sur le développement des compétences, l’accélération du traitement des dossiers d’immigration, la rétention et le retour des travailleurs d’expérience à l’emploi.

Le CPQ s’attend aussi à une réforme en profondeur de l’assurance-emploi. Dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière, le CPQ a exprimé, notamment, la nécessité d’y insérer des mesures en formation et d’inclure la participation financière du gouvernement fédéral.

Innovation et la productivité : le nerf de la guerre

Un autre enjeu de taille auquel il faut s’attaquer est le déficit d’investissements, en particulier en innovation et en intégration technologiques. Intimement lié à la productivité, le Canada accuse un retard par rapport aux autres économies développées.

« Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle dans le positionnement des entreprises dans la nouvelle économie. Il nous faut renforcer les incitatifs en faveur de l’investissement en innovation et encourager les employeurs dans leur commercialisation », justifie M. Blackburn.

Une fiscalité compétitive demeure un impératif incontournable pour favoriser l’investissement privé et la transformation technologique en cours. Le gouvernement devrait considérer rendre tous les actifs amortissables à 100 %, afin, notamment, d’encourager la transformation technologique et écologique. Dans la même veine, la fiscalité doit être propice à l’innovation et la prise de risque, à la croissance des entreprises et au repreneuriat notamment entre les membres d’une même famille.

Intensifier les initiatives pour une économie verte

Le CPQ sera également attentif aux mesures consacrées à la lutte aux changements climatiques. Déjà, le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre présenté la semaine dernière prévoit de nouveaux investissements de l’ordre de 9,1 G$. Plusieurs de nos recommandations s’y retrouvent dont 850 M$ en investissements dans des projets d’énergie propre comme l’énergie solaire et éolienne. Le plan du ministre Steven Guilbeault a aussi prévu des sommes pour accélérer l’électrification des transports, dont l’installation de bornes de recharge.

Les efforts pour verdir l’économie doivent néanmoins se poursuivre. Le CPQ espère qu’on prévoit des sommes pour revitaliser le transport collectif et des initiatives en économie circulaire. Il faudrait notamment s’assurer que les mesures du Plan soient efficaces, prévisibles, adaptées et accessibles pour les entreprises pour les soutenir dans leurs projets d’investissements pour la réduction de leur empreinte carbone.

Parmi les autres recommandations du CPQ, on retrouve :

  • Moduler les transferts en santé aux provinces en fonction de la démographie pour les aider à répondre aux besoins croissants;
  • Prolonger certains programmes d’aide pour les entreprises durement affectées par la pandémie;
  • Améliorer le financement des logements sociaux et abordables pour augmenter l’offre;
  • Reconnaître les ports comme infrastructures essentielles pour éviter des ruptures des chaînes d’approvisionnement.

Il serait ainsi important de planifier, dès à présent, le retour à l’équilibre budgétaire et entamer une réflexion sur des mécanismes de contrôle des déficits et du poids de la dette publique comme il en existe au Québec.

Consultez l’ensemble des recommandations du CPQ dans son mémoire déposé lors des consultations prébudgétaires.

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