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C’est du moins ce que le fabricant a annoncé lors du Sommet international des Nations Unies sur le climat à Copenhague en décembre 2009. On remplacerait l’isoprène, un butyle largement utilisé dans la fabrication des pneus et issu d’hydrocarbures, par le bioIsoprène, qui lui est issu de matières premières renouvelables, et représente une avancée technique importante pour l’industrie biochimique et du caoutchouc.

« Le développement du bioIsoprène nous aidera à réduire l’impact de notre industrie sur l’environnement en utilisant des matières premières renouvelables dans nos processus de fabrication, tout en devenant moins dépendant des dérivés pétroliers », a indiqué Jesse Roeck, Directeur Monde Science des Matériaux de Goodyear, lors de la présentation du produit au Sommet.

Les fabricants de pneumatiques sont, comme d’autres, de plus en plus engagés dans l’effort de réduction de la consommation de carburant et donc de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La part d’un pneumatique dans la consommation d’un véhicule est relativement importante : de 20 à 30 % de la consommation totale d’une voiture selon les estimations.

En effet, en roulant, un pneu se déforme, s’échauffe, et entraîne une résistance au roulement qui gaspille de l’énergie. Si ces économies peuvent être réalisées sur un véhicule de tourisme, il est tout aussi possible d’économiser sur les poids lourds.

L’industrie du camionnage a donc vu apparaître récemment un produit qui pourrait grandement l’aider face à la montée du coût de l’essence : le pneu double largeur. Ce dernier vient remplacer les pneus doubles sur les tracteurs et remorques, diminuant ainsi les coûts du transporteur. Sans être exactement deux fois plus large, ce pneu permet des économies de carburant appréciables. Toutefois, les flottes de camions et remorques doivent être adaptées en conséquence. En éliminant certaines jantes et pièces connexes, on diminuera les coûts d’entretien des flottes, ce qui viendra, à court ou moyen terme, compenser les coûts de modification du matériel roulant.

D’autres avancées

Certains manufacturiers ont amené depuis peu d’autres composants biologiques afin de remplacer graduellement les hydrocarbures dans la fabrication du pneu. Ainsi, les ingénieurs de Yokohama ont cherché à produire des pneumatiques à partir de caoutchouc naturel, qui n’intègrent plus que 20 % de matières tirées du pétrole.

Une huile tirée de la peau d’orange sert d’additif lors de la fabrication des pneumatiques, pour obtenir les propriétés d’élasticité désirées, améliorer l’étanchéité à l’air du pneu et renforcer l’adhésion au bitume sans augmenter la résistance au roulement. Le fabricant affirme que son pneu, qui est déjà vendu depuis 2007 au Japon, « roule 11 % à 22 % de mieux que certains produits haut de gamme de la concurrence ».

Les Européens devant !

Le Parlement européen a voté, fin novembre 2009, une nouvelle réglementation concernant les pneumatiques. Désormais les qualités environnementales des pneus devront être affichées : dès 2012, les pneus seront donc évalués comme l’est l’électroménager par exemple.

Parmi les informations pneus obligatoires, il y a : la qualité de l’adhérence par temps de pluie, le bruit dû aux pneus et la consommation d’essence due aux pneus. Déjà, le Japon et les États-Unis ont indiqué qu’ils adopteraient des lois similaires sous peu. Nul doute que le Canada, de par sa proximité et pour l’importance du transport routier vers nos voisins du Sud, se dotera d’une réglementation semblable dans des délais assez courts.

Liens utiles :

Michelin Canada La fabrication d’un pneu (en anglais, source Michelin Canada) Explication pneu versus température

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