Malgré le peu de place que prend cette industrie, il faut réaliser tout le potentiel qu’elle aurait à offrir dans la région.
Ramtex est une entreprise de Sainte-Julienne, qui confectionne des costumes de bain pour le fabricant mondial Baltex. On y fabrique entre 10 000 et 15 000 costumes de bain par semaine, qui sont vendus sur le marché américain. Après 37 années de travail dans l’industrie du vêtement de la région lanaudoise, Alain Roy, président de Ramtex, est inquiet.
«On a du travail, mais jusqu’à quand, on ne le sait pas. Le gouvernement n’encourage pas l’industrie du textile et du vêtement, c’est un secteur mou de l’économie pour eux». Selon lui, les usines de vêtements tombent comme des mouches, ce qui illustre bien le taux de croissance annuel moyen régional qui est de -2% pour le secteur du textile.
«L’industrie du vêtement dans le textile est en décroissance, mais cela dit, les autres secteurs où l’on retrouve le textile vont très bien» explique Mme Linda Cyrenne, chargée de projets et responsable des communications au Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du textile du Québec (CSMO Textile).
Comme le souligne Mme Cyrenne, l’industrie du textile n’est pas seulement liée à celle du vêtement, mais également aux secteurs de la construction, du mobilier, du transport, de l’emballage, de l’agriculture, de la médecine, du sport, de la sécurité et de l’industriel.
«On n’y pense pas, mais le textile fait partie de notre vie. Il est partout, en tout». rajoute-t-elle. Par exemple, lorsqu’on pense à une automobile, le textile est utilisé, entre autres, pour les pneus, les coussins gonflables, les courroies, les filtres à huile et les ceintures de sécurité, ce qui démontre la polyvalence du secteur textile.
Pour Mme Cyrenne et M. Roy, la chute du nombre d’entreprises dans le domaine du vêtement est sans aucun doute due à la mondialisation. «Si les Québécois continuent d’acheter des maillots de bain chinois à la place de maillots canadiens, pharmacieprincipale24 les manufacturiers vont continuer à les faire en Chine au dixième du prix que ça coûte ici. La seule chose que ça change ici, c’est qu’on perd des emplois et que le chômage est en hausse», souligne M. Roy.
On assiste alors à la délocalisation des usines vers des pays sous-développés, où l’on retrouve une main-d’œuvre peu qualifiée à faible coût.
Selon le CSMO Textile, ce phénomène serait amplifié au Québec car la moitié des actifs des usines de textiles et de produits textiles appartiennent à des investisseurs étrangers, principalement des américains et des européens. «Les décisions importantes concernant les usines sont prises à l’étranger. On décide donc de fermer celles du Québec avant de fermer celles se trouvant dans son propre pays», explique Mme Cyrenne.
Dans Lanaudière, il y a 14 entreprises d’autres produits textiles, mais elles n’embauchent au total que 150 employés, ce qui ne représente pas beaucoup d’emplois. Pour l’ensemble de la région, l’avantage d’accueillir de nouvelles industries du textile serait non seulement de créer des emplois, mais également de fournir les autres entreprises lanaudoises en textile. Ainsi, au lieu d’acheter ailleurs au Québec ou au Canada, ou même à l’étranger, des entreprises lanaudoises pourraient elles-mêmes fournir le textile nécessaire à la région.
Selon Mme Cyrenne, on ne peut pas dire que l’industrie du textile n’est pas favorisée dans la région de Lanaudière. Ce serait plutôt la perception qu’ont les gens de cette industrie qui est à revoir. «Il faut faire de la sensibilisation avec les médias. Il faut expliquer ce qu’est le textile et dire qu’est-ce que ça apporte», souligne Mme Cyrenne.
Il y a beaucoup d’applications textiles, comme le textile technique qui s’associe à la technologie, ce qui fait de ce secteur un secteur d’avenir. De plus, les besoins mondiaux en textile vont en augmentant. Il y a donc une très grande variété de composantes à faire et à concevoir et il y a de la place et de la main-d’œuvre pour le faire dans la région de Lanaudière.