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Portrait de la Capitale Nationale

Selon les plus récentes données du CRIQ (Centre industriel de recherche de Québec) de novembre 2008 fournies par le Comité sectoriel de la main-d’œuvre dans la fabrication métallique industrielle (CSMOFMI), la fabrication métallique industrielle dans la région de Québec représente 232 entreprises dont 143 en produits métalliques, 59 en machineries et une trentaine en matériels de transport.

Une cinquantaine d’entre elles oeuvrent dans la charpente et les structures métalliques, 36 en ateliers d’usinage et une quinzaine dans le revêtement métallique. Ce qui situe la Capitale Nationale au 4e rang de l’ensemble des entreprises au Québec, sachant que la concentration de cette industrie se trouve en Montérégie et à Montréal.

La fabrication sur mesure: une spécificité québécoise

La fabrication sur mesure est ce qui caractérise l’industrie québécoise. «Nous pouvons même dire que c’est cette particularité qui lui permet de survivre face à de gros producteurs en série comme la Chine», affirme Raymond Langevin, sociologue et chargé de projet au CSMOFMI. Si les Asiatiques représentent une réelle menace, «il ne faut pas non plus dramatiser», estime M. Langevin.

La fabrication sur mesure exige une proximité avec le client et un service rapide que le marché chinois n’est pas en mesure d’offrir. L’investissement dans des petites productions n’est pas rentable pour ce pays axé sur les grands volumes, à moins de venir sur place, ce qui n’est pas si simple. La Chine a également perdu de son prestige en raison des nombreux scandales survenus sur la mauvaise qualité de leurs produits». La fabrication sur mesure qui consiste à produire des pièces complexes nécessitera toujours des opérateurs spécialisés pour contrôler le travail, permettant ainsi à l’industrie métallique québécoise de demeurer compétitive.

Les problèmes majeurs

Selon lui, c’est le protectionnisme américain qui est problématique actuellement pour les entreprises exportant aux États-Unis. En raison de la crise, ces dernières fonctionnent au ralenti. Depuis le début de l’année, la tendance est à la mise à pied des jeunes travailleurs dans certaines sociétés en difficulté qui préfèrent avoir recours au travail à temps partagé, pour tenter de garder en réserve la main-d’œuvre spécialisée toujours difficile à rejoindre.

Malgré les nombreuses campagnes de promotion menées auprès des jeunes pour changer la mauvaise image qu’ils ont des métiers liés à ce secteur, le taux d’inscription dans les différents programmes reste faible.

«Les jeunes pensent à tort que ces métiers sont trop physiques, salissants et peu rémunérés. C’est une mauvaise perception», déplore M. Langevin qui explique que les offres d’emploi dans cette industrie sont pourtant très variées, les salaires avantageux et des perspectives de carrières valorisantes.

Un soudeur ou assembleur-soudeur est payé entre 12$ et 21$ de l’heure. Le détenteur d’un DEP en tôlerie de précision par exemple, peut être amené à travailler dans l’aéronautique et suivre un baccalauréat en ingénierie qui va le faire voyager à l’étranger.

La stratégie de RMH Industries

Ces dernières années, des partenariats entre entreprises et écoles de formation se mettent en place pour attirer les jeunes. La stratégie semble fonctionner. «Il y a deux ans, nous avions effectivement du mal à rejoindre la main-d’œuvre. Aujourd’hui, le bassin de candidats est plus intéressant. Nous travaillons en étroite collaboration avec certains centres de formation professionnels en prévision de recrutement dans trois ans, après la relance économique», confirme Tommy Roy, directeur de la formation et adjoint à la production chez RMH industries, entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures spécialisée dans le recouvrement anti-usure, l’usinage, la réparation et la fabrication hydraulique et mécanique.

Comme la plupart des compagnies qui oeuvrent dans le domaine de la réparation, RMH Industries tire bien son épingle du jeu en cette période de crise. Grâce notamment à ses nombreuses spécialités, comme la réparation de composantes de bateaux pour le secteur maritime, un département en pleine croissance.

«Avant, nous étions axés sur l’industrie du bois. La crise forestière nous a quelque peu affectés et nous avons cherché de nouveaux débouchés. Le domaine maritime nous offrait une belle opportunité que nous avons saisie», explique Claude Régnier, co-propriétaire ainsi que directeur financier et administratif. Rechercher de la valeur ajoutée est ce que l’entreprise fait de mieux aujourd’hui et, grâce à cette stratégie, elle est en avance au niveau de ses ventes, malgré le ralentissement économique.

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