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Les entreprises du Québec peinent à recruter des ingénieurs

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Au mois de février 2021, la plateforme spécialisée en affichage d’emplois et en recrutement Génie-inc avait annoncé publiquement qu’un nombre record de postes était à combler dans le secteur du génie au Québec. Or, un an plus tard, elle affiche toujours près de 3000 annonces, en plus de voir son équipe de recruteurs faire face à de plus en plus de demandes en recrutement assisté et en chasse de têtes.

La pénurie de professionnels en génie touche particulièrement les PME du Québec, dont les assises financières et les avantages sociaux sont moindres que dans des grandes entreprises et des firmes de génie. Pourtant, les besoins sont concrets dans de nombreuses spécialités, comme le génie de la construction, le génie électrique, le génie mécanique, le génie informatique, le génie civil et le génie de l’environnement.

« Il est devenu compliqué de trouver des ingénieurs ou même des techniciens en génie dans plusieurs domaines, indique Mme Souad Mallouh, directrice du département Acquisition de Talents de Génie-inc. Par exemple, pour un poste de technicien en génie du bâtiment, nous parvenons à trouver seulement 200 candidats potentiels, contre 10 000 dans des spécialités plus communes. »

La rareté des travailleurs dans certaines branches du génie, qui pousse les entreprises à lorgner vers un recrutement international complexifié par les équivalences de diplômes, ne constitue pas le seul frein à l’embauche. Mme Mallouh constate que les PME du Québec n’ont souvent pas conscience des normes salariales ni des attentes personnelles des candidats.

« Certaines entreprises cherchent des candidats pendant un an, sans en trouver, parce qu’elles refusent d’y mettre le prix et n’offrent aucun avantage qui les distingue de la concurrence. Pourtant, en donnant par exemple un salaire annuel de 5000 dollars de plus que prévu ou, si on se trouve en région, en défrayant les frais de déménagement du candidat, ces sociétés auraient plus de chances de recruter à long terme une personne spécialisée et compétente. »

La spécialiste insiste d’ailleurs sur l’importance que revêt le salaire pour attirer des ingénieurs. « Ils connaissent leur valeur sur le marché », précise-t-elle avant d’ajouter que c’est ce salaire, ainsi que la nature des projets qui motivent les ingénieurs à accepter telle ou telle offre.

Or, ces salaires ce situent bien au-delà de ce qu’ils représentaient il y a encore cinq ans. « Nous trouvions à l’époque des ingénieurs électriques pour 60 000 dollars par an. Mais aujourd’hui, il est impossible d’embaucher des juniors à moins de 75 000 dollars », explique Souad Mallouh.

Les chiffres donnent raison à l’experte. Selon la grille des salaires médians en génie au Québec pour l’année 2022, on remarque que les professions les moins qualifiantes dans ce secteur, comme les dessinateurs en mécanique et les inspecteurs en assurance-qualité, gagnent désormais plus de 50 000 dollars en début de carrière. Les techniciens, selon les spécialités, commencent à des salaires autour de 60 000 dollars et peuvent atteindre les six chiffres. Quant aux ingénieurs, hormis en mécanique du bâtiment, ils touchent des salaires rarement inférieurs à 70 000 dollars en débutant, et atteignent les 120 000 dollars (ingénieurs en automatisation, ingénieurs mécaniques et industriels, etc.), les 130 000 dollars (ingénieurs chimistes, ingénieurs de projets, etc.) ou même les 140 000 dollars en génie électrique et en gestion de projets.

Il ne faut donc pas s’étonner que les entreprises, qui ignorent ces normes, aient autant de mal à recruter des professionnels. « Elles ne savent pas non plus comment les séduire, un élément devenu crucial pour attirer des candidats, ajoute Mme Mallouh. Une simple annonce ne suffit plus à présent. Nous faisons des vidéos, du sourcing poussé, des messages ultrapersonnalisés et même des entrevues en soirée pour trouver des candidats intéressants. »

Faire appel à des recruteurs spécialisés, épaulés par une équipe de marketing comme c’est le cas à Génie-inc, est par conséquent une solution de plus en plus prisée par les PME québécoises qui peinent à trouver des ingénieurs. Cette opération de grande séduction se poursuivra-t-elle dans les années à venir ? Souad Mallouh et son équipe en sont convaincues.

Source : Génie-inc

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