Partager :
Auteur:  

Toutes les questions entourant l’environnement et sa protection sont, à prime abord, de compétence provinciale. Le gouvernement du Québec a donc obligation de se doter de lois et procédures afin que les industries se conforment à un code environnemental qui couvre plusieurs secteurs.

Parmi ceux-ci, l’assainissement des eaux et le recyclage des déchets figurent assurément en tête de liste. Nous sommes donc allés à la source, auprès du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MDDELCC) pour en savoir davantage.

Selon Clément Falardeau, relationniste à la Direction des communications du MDDELCC, les entreprises sont surveillées de près. « Plusieurs activités industrielles génèrent des rejets d’eaux usées dans l’environnement et il appartient aux entreprises de s’assurer du traitement adéquat de celles-ci et de respecter la législation et la réglementation en la matière. »

À cet effet, c’est la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), dont la version principale date de 1972, qui fait foi de tout. « Les activités industrielles susceptibles de contaminer l’environnement sont encadrées par des certificats d’autorisation (CA), émis par le Ministère en vertu de la LQE. Les entreprises doivent, selon le cas, respecter les exigences de rejet établies dans la réglementation ou les exigences établies dans les CA, qui ont même force de loi », poursuit Clément Falardeau.

Au jour le jour

On le constate donc, les entreprises, peu importe leur secteur d’activités, doivent suivre des règles environnementales strictes. Comment tout cela se traduit-il au quotidien ?

« Les entreprises visées par un CA doivent réaliser un suivi environnemental régulier des effluents rejetés dans l’environnement. Les résultats d’analyse sont transmis au Ministère. En cas de non-conformité, différentes actions peuvent être prises par le MDDELCC afin que l’entreprise apporte les correctifs nécessaires dans les plus brefs délais », nous explique Clément Falardeau.

Annuellement, le Ministère produit un bilan de conformité environnementale pour certains secteurs industriels, compte tenu de l’importance de leurs rejets. Les secteurs les plus ciblés sont les raffineries de pétrole, le secteur minier et le secteur des pâtes et papiers.

Ces bilans permettent d’identifier les différents dépassements des normes observés ou, si les entreprises font leurs devoirs, de constater leur taux de conformité.

Le résidu ultime

À l’instar de sa politique sur l’assainissement des eaux, le gouvernement québécois a mis en place diverses réglementations afin que les entreprises, tous secteurs d’activité confondus, voient à réduire de façon significative leur empreinte sur l’environnement.

Ainsi, par la politique québécoise de gestion des matières résiduelles et le plan d’action qui en découle, d’importants objectifs de réduction de la quantité de matières résiduelles sont fixés. Fondamentalement, cette politique a comme objectif l’élimination d’une seule matière : le résidu ultime, celui qui ne peut être réduit à la source, réemployé, recyclé ou valorisé. Parmi les importants objectifs fixés par cette politique, on note :

  • L’élimination du papier, du carton, du bois et de la matière organique
  • Le recyclage ou la valorisation de 80 % des résidus de béton, de brique et d’asphalte
  • Le triage à la source ou l’acheminement vers un centre de tri de 70 % des résidus de construction, de rénovation
  • et de démolition
  • Le recyclage de 70 % du plastique, du verre et du métal

Ainsi chez Ébénisterie Debonville (Salaberry-de-Valleyfield) l’automatisation des procédés et des opérations visant en optimiser la coupe du bois, réduire les pertes et diminuer les coûts en matières premières, réalisée il y a une dizaine d’années, a permis des économies annuelles importantes.

Des exemples québécois inspirants:

« Nous visions l’économie mais aussi la planète. Le logiciel de coupe implanté permet d’utiliser au maximum les pièces de bois. Nous récupérons même les bandes latérales (edges) pour les repeindre », de nous dire son président, Denis Debonville.

Chez Recyc PHP (Drummondville), on a mis en place un procédé permettant de récupérer la fibre et la matière absorbante des couches pour bébés et adultes.

« Nous séparons la matière afin de revendre ce qui est réutilisable. La matière absorbante peut servir à la confection de sacs destinés aux inondations alors que la fibre, que l’on rend la plus vierge possible, est réutilisée dans les industries des pâtes et papiers et du plastique », nous a expliqué brièvement l’adjointe administrative de l’entreprise, Sylvie Huet.

Réduction à la source, réemploi, recyclage et valorisation des matières résiduelles constituent donc les prémisses de cette politique, et ce avant même de songer à l’élimination. Connue sous le nom de la hiérarchie des 3RV-E, cette politique nous invite donc à nous demander s’il est possible d’éviter de produire une matière résiduelle, en lui donnant une seconde vie. Un questionnement que toute entreprise devrait amorcer, si ce n’est déjà fait.

Saviez-vous que ?

  • La politique de gestion des matières résiduelles exige que 70% du verre, du métal et du plastique soit recycle.

Liens internet:

  1. Bilan de conformité environnementale des effluents liquides du secteur des raffineries de pétrole − 2011-2012
  2. Raffineries de pétrole – Enjeux environnementaux et réglementation pour les rejets liquides
  3. Bilan annuel de conformité environnementale du secteur minier − 2011
  4. Secteur minier – Enjeux environnementaux et cadre normatif pour les rejets liquides
  5. Bilan annuel de conformité environnementale du secteur des pâtes et papiers − 2012
  6. Les fabriques de pâtes et papiers au Québec – Procédés, rejets et réglementation
  7. Liste des déclarations de culpabilité 2011-2012 (jusqu’au 3 novembre)
Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs