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Les avantages de s’établir dans une ville connectée

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Faciliter la fluidité de la communication par le biais de services en ligne

Votre entreprise a grandi et doit construire une nouvelle usine plus vaste et plus moderne. Lors de votre magasinage immobilier, vous avez identifié quelques sites potentiellement intéressants.

Le zonage est-il industriel ou à tout le moins adéquat pour votre type d’activité? Combien coûtent les permis de construction et comment les obtenir? Quel type d’enseigne corporative serez-vous autorisé à installer? Quelles sont taux de taxes foncières? Comment mesurer le niveau d’acceptabilité sociale de votre projet?

On oublie souvent à quel point les entreprises sont appelées à faire affaire avec la municipalité où elles sont établies. Ces démarches peuvent être fastidieuses (« votre appel est important pour nous ») ou encore exiger des déplacements à l’Hôtel de Ville pour remplir des formulaires variés, du temps que vos employés auraient pu consacrer à des tâches plus productives.

Adam Kettani s’est donné pour mission de mettre de l’ordre dans le chaos et avec l’entreprise Modellium dont il est le vice-président, permet à de plus en plus de villes de devenir connectées, facilitant l’interaction et la communication avec les citoyens et les entreprises, notamment par le biais de services en ligne.

À l’occasion d’une entrevue au magazine MCI, M. Kettani décrit l’essence d’une ville connectée comme étant une ville qui est à l’écoute de ses citoyens et est prête à les informer efficacement.

Comme on l’a vu en ouverture, ce flot harmonisé de communication peut être avantageux dans la gestion de nombreux aspects d’une entreprise, mais, selon M. Kettani, la meilleure qualité de vie dans les villes connectées peut également être un facteur d’attraction et de rétention du personnel, en cette ère de pénurie de main-d’œuvre généralisée et de télétravail. « Déplacer un bureau, c’est beaucoup plus complexe que de faire affaire avec un service en ligne », dit-il.

« Si une ville offre un service de gestion de permis en ligne, ça va être un avantage pour les employés aussi lorsque, eux sur une base personnelle, vont faire affaire avec la ville », ajoute notre invité.

D’ailleurs selon lui, les attentes des gens et des entreprises sont désormais plus élevées en matière de fluidité de communication puisqu’ils se sont habitués à certains standards de qualité.

« Les villes connectées, ce n’est pas le futur c’est le présent », déclare M. Kettani pour illustrer la multiplication du phénomène.

Et ce ne sont pas que les citoyens de grandes villes comme Montréal ou Québec qui peuvent bénéficier de l’interaction Web optimisée avec leurs services municipaux. « Ça permet aussi à des villes de taille plus modeste d’offrir des services qui se comparent avantageusement aux services que les grandes villes offrent », souligne le vice-président de Modellium.

D’ailleurs, avec un peu plus de 7 000 habitants, Chibougamau n’est pas précisément une mégapole. C’est pourtant une ville connectée.

Pour M. Kettani, ce n’est pas tant la taille que le message sous-jacent qui importent. « C’est le reflet d’une certaine philosophie adoptée à l’intérieur de la ville, du type de réception qu’on va avoir lorsqu’on va traiter avec la ville », dit-il, ajoutant : « Presque par définition, plus une ville va être connectée, plus il va y avoir des services en ligne, plus ils vont être à l’écoute des citoyens et des entreprises par des moyens technologiques. »

Et le compte de taxes?

Mais tous ces investissements en technologie ne vont-ils pas finir par grever le budget d’une municipalité qui refilera la facture aux contribuables par une hausse des taxes?

Pas du tout, apparemment. « Si je parle pour nos municipalités clientes, c’est exactement l’inverse qui se produit généralement. On investit dans un système informatique qui va énormément réduire les frais d’exploitation », dit M. Kettani pour illustrer que les villes ont alors moins besoin d’embaucher des gens qui vont saisir manuellement des données provenant de formulaires papier, puisque les citoyens l’auront déjà fait en ligne.

Sans compter qu’on diminue le volume d’appels de citoyens qui ont des questions, donc aussi le nombre de fonctionnaires affectés à y répondre.

« Tous ces investissements sont un gain massif en termes de productivité », constate l’expert.

Consultation et services d’urgence

Nous avons évoqué plus tôt la notion d’acceptabilité sociale, qui est d’une importance cruciale pour le bon voisinage entre industries et citoyens. Là encore, les entreprises établies dans une ville connectée partent avec une longueur d’avance.

« De plus en plus, les villes mettent en place pour leurs citoyens des plateformes de consultation publique. Ils vont créer une page avec toute l’information relative au sujet, permettre aux gens de proposer leurs idées, de poser des questions, d’afficher sur une carte les enjeux du projet. Ils vont permettre aux gens de voter sur le projet », dit M. Kettani pour illustrer que les citoyens et les entreprises ont ainsi une bien meilleure emprise sur la gestion de leur milieu.

Même les services d’urgence sont généralement plus efficaces dans une ville connectée, par exemple avec des avis électroniques de fermeture de route, d’inondation ou d’incendie.

« Mieux vaut prévenir que guérir. Lorsqu’on annonce un événement rapidement lorsqu’il se produit, qu’on propage une nouvelle, on évite par la suite à travailler à réparer les pots cassés », estime celui qui, à 32 ans, affirme fièrement n’avoir jamais envoyé un fax de sa vie.

« Ce qui me motive personnellement, c’est d’enlever le plus possible la friction dans la communication, l’accès aux services pour les citoyens et les entreprises lorsqu’ils communiquent avec leur ville », conclut M. Kettani, ajoutant être emballé par tout l’aspect participatif que permet une ville connectée.

Par Eric Bérard

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