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L’énergie solaire rayonne faiblement au Québec

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Pourtant, elle permettrait de satisfaire aux besoins de chauffage de nombreux industriels et même de plusieurs villes québécoises, et ce, tout au long de notre long hiver.

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer le retard dans le développement de cette énergie propre. La présence de l’hydroélectricité à faible coût ralentirait les élans de ceux qui voudraient investir dans cette ressource. Ce constat désole plusieurs personnes qui gravitent dans ce milieu.

C’est le cas de Brian Wilkinson, président d’énergie Matrix, l’une des 70 entreprises québécoises qui installe et fournit de l’équipement solaire.

« Il faut arrêter de penser à construire des barrages. Il y a une limite à ce que l’on peut faire avec l’hydroélectricité. L’énergie solaire, au contraire, permettrait d’exporter notre savoir.»

Selon Benoit Perron, d’Énergie solaire Québec, un organisme sans but lucratif qui promet l’utilisation de l’énergie solaire, ce n’est pas un manque d’intérêt de la part des entreprises et du secteur corporatif qui ralentit l’émergence de l’énergie solaire, mais un manque de volonté politique. Depuis mai 2009, bon nombre d’entreprises ont choisi de s’installer dans la province voisine parce qu’elle offre un programme de rachat d’énergie qui a été mis en place à la suite de l’adoption du Green Energy Act.

« À voir ce qui se passe en Ontario, ça donne le goût de déménager parce que l’on voit bien que c’est plus facile là-bas pour les gens de l’industrie du solaire. En ce qui nous concerne, une chance que nous avons un marché extérieur au Québec parce que les affaires seraient bien plus difficiles », mentionne Brian Wilkinson.

Christian Vachon, président d’Énerconcept Technologies, ne croit pas que les subventions gouvernementales soient l’ultime solution pour faire avancer ce secteur. « Le gouvernement fédéral s’est déjà impliqué à la fin des années 1980, mais quand il s’est retiré, le marché s’est effondré. C’est tant mieux si on peut avoir des subventions, mais il ne faut pas compter absolument sur cela. Ce qu’il faudrait, c’est mettre en place un mécanisme, comme pour l’éolien, de rachat d’énergie. »

Une industrie en manque de lustre

Pour Christian Vachon, le problème de l’industrie n’est pas tant le manque de soutien du gouvernement que son manque de rayonnement. « Des entreprises qui investissent dans le solaire, il y en a. Juste cette année, nous avons 60 projets, mais cela n’est pas diffusé. » Même constat de la part de Brian Wilkinson qui soutient que très peu de gens savent qu’il existe deux manières de tirer profit de l’énergie solaire.

La première méthode, plus dispendieuse et plus connue, capte l’énergie du soleil grâce aux fameux panneaux solaires. Composés de cellules photovoltaïques, ces panneaux convertissent l’énergie en électricité. Ce qui est moins populaire est la deuxième manière, soit le solaire thermique. Elle sert à chauffer l’air et l’eau, c’est ce qu’on utilise, entre autres, pour le chauffage des piscines.

« La technologie est encore très dispendieuse. Nous devrions obtenir la parité avec le réseau électrique d’ici 15 à 20 ans. En ce moment, son développement est limité aux chalets et aux territoires éloignés où le raccordement au réseau d’électricité est inexistant ou particulièrement élevé », souligne Yves Poissant de CanmetÉNERGIE.

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