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Le travail de bureau est un travail de type statique, c’est-à-dire stationnaire.Lors d’un travail de bureau ou statique, les muscles sont exposés à une certaine fatigue et donc, autant à risque de lésion que lors d’un travail impliquant des mouvements de type dynamique. Outre le travail de bureau, l’arrivée de l’automatisation dans les usines a également contribué à ce que les travailleurs aient à exécuter un travail plus statique qu’auparavant.

Définition

Il faut comprendre que les muscles sont le moteur du corps, ils exercent sa mobilité, certes, mais ils agissent également en stabilité. Pour fonctionner, les muscles ont besoin d’énergie, d’oxygène, de sang et de nutriments. En position statique prolongée, les muscles sont en contraction continue, réduisant par le fait même la possibilité d’échange sanguin ; un peu comme une éponge qu’on maintiendrait pressée, empêchant du coup l’eau d’y pénétrer.

Sans une circulation sanguine adéquate, le corps n’est plus en mesure de fournir ces apports énergétiques, ce qui résulte en une fatigue musculaire. Avec cette fatigue, le travailleur peut ressentir des sensations de brûlure et les muscles mettront un certains temps pour récupérer. À long terme, ces situations peuvent créer de l’inflammation.

Si, en plus, ce travail statique doit être accompli en posture contraignante, les risques de lésions sont amplifiés. Ces lésions peuvent se traduire par l’apparition de troubles musculosquelettiques comme des tendinites, des bursites, des syndromes du tunnel carpien et autres.

Prévention

Différentes avenues peuvent contribuer à réduire les risques associés au travail statique ; l’entreprise et le travailleur ont leur part de responsabilité. A prime abord, lorsque l’on parle de prévention en ergonomie, il faut privilégier l’aménagement d’un poste ergonomique, ce qui permettra de réduire les risques de lésions et d’accentuer la partie plus dynamique du travail. La conception d’un poste ergonomique est la démarche la plus prometteuse pour réduire les troubles musculosquelettiques.

L’ergonome prendra en compte, notamment, la hauteur de la tâche, les zones d’atteintes, la variabilité dans les tâches et des mouvements, les forces exercées et l’exigence de la tâche, le respect de l’alignement articulaire ainsi que la disponibilité des outils adaptés et bien entretenus. À cet effet, plusieurs normes et règlements existent afin d’assurer un espace de travail adapté et sécuritaire.

Une fois le poste aménagé ergonomiquement, l’organisation du travail permet aussi d’éviter un travail statique et contraignant. L’attention portée à la séquence de travail, les rotations de poste ainsi que l’alternance des tâches sont toutes des solutions pouvant permettre de réduire la monotonie des tâches et d’accorder une récupération des membres sollicités sur un poste.

Par contre, il est important de prendre en compte l’exigence de la tâche et l’expertise du travailleur tout en assurant qu’il y ait une variation significative des tâches et que la formation adéquate soit offerte aux travailleurs.

Prévention par le travailleur

Les travailleurs ont eux aussi des responsabilités pour éviter de ressentir des inconforts reliés au travail statique. Cela passe, entre autres, par la sensibilisation. Il faut que le travailleur soit en mesure de respecter sa capacité au travail, d’être sensible au patron moteur qu’il adopte et d’identifier les irritants pour pouvoir mieux s’en prémunir.

De plus, le travailleur peut adopter l’habitude de prendre des micro-pauses tout au long de la journée de travail, ceci permet de briser le travail statique et d’activer la circulation sanguine. Pour que les micro-pauses soient bénéfiques, des exercices d’étirements ou d’activation des membres sollicités dans les tâches doivent y être combinés.

Il ne faut donc pas confondre travail statique avec travail non-exigeant. Ainsi, ce qui est souhaité en ergonomie, c’est la combinaison travail statique et dynamique, qui permettra aux travailleurs et à l’entreprise d’être sécuritaire, de limiter les blessures et d’accroître la productivité.

Maggie Lambert, B.Sc. Kinésiologue, consultante Synetik mlambert@synetik-di.com

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