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Aug

Le textile technique sort ses griffes

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Cette nouvelle industrie en pleine croissance est encore très peu connue du grand public. « Même s’il croît très rapidement, le secteur des textiles techniques ne représente encore qu’un peu plus de 3 % du volume de la production mondiale », indique le Comité sectoriel de la main-d’œuvre de l’industrie du textile de Québec (CSMO Textile).

Du textile et des industries

Pourtant les textiles techniques sont présents dans plusieurs de nos objets quotidiens comme un maillot de bain, un filtre à air, un coussin gonflable ou encore un tapis roulant.

Dans l’industrie du vêtement par exemple, les entoilages, fils pour les coutures, ouatines, etc. font déjà l’objet d’une technologie élaborée. De même que l’industrie de la pêche qui se sert depuis longtemps des matériaux textiles pour préserver, regrouper et emmagasiner leurs produits. Ce ne sont là que quelques exemples. Le textile technique offre de nouvelles avenues qui ne demandent qu’à être explorées. En matière de construction par exemple, les nouveaux textiles combinant solidité, faible poids et flexibilité servant déjà à remplacer certains matériaux traditionnels dans les constructions permanentes seront peut-être intégrés un jour dans les constructions anti-sismiques.

Ces multiples champs d’applications font du textile technique une voie d’avenir. « Les textiles techniques les plus porteurs de croissance sont les non-tissés et les tissus enduits. Ce créneau a rapidement évolué pour devenir un domaine d’activité autonome qui répond aux besoins d’une grande variété de marchés industriels, » mentionne le CSMO textile qui recense environ 75 établissements textiles au Québec qui se sont diversifiés dans le secteur des textiles techniques, donnant de l’emploi à près de 8 000 personnes. Des entreprises novatrices, dont certaines sont déjà des joueurs majeurs sur l’échiquier mondial.

L’électro-textile de Bennett Fleet

C’est le cas de Bennett Fleet, entreprise basée à Québec, jadis reconnue dans les industries de la chaussure et du vêtement et reconvertie avec succès dans le contrecollage de matériaux textiles.

Une technique qui consiste à assembler des matériaux souples (tissus, tricots, non-tissés, membranes, solvants…) pour réaliser des vêtements de protection intelligents destinés aux travailleurs à risque (militaires, pompiers, soudeurs, opérateurs de machines industrielles) mais aussi aux athlètes.

L’entreprise québécoise est devenue un des leaders mondiaux dans son domaine et travaille avec des grands noms comme Adidas.

Aujourd’hui, elle va plus loin en incorporant de l’électronique au textile. Truffé de puces et de capteurs, le vêtement du futur ne sera plus seulement esthétique, mais nous permettra aussi de communiquer avec notre environnement. À ce stade, on ne parle plus de textile pur et simple mais de matériaux textiles intelligents utilisés pour lutter contre les brûlures, le feu, le froid, les risques de perforation ou la projection de produits dangereux.

Un créneau porteur qui n’en est qu’à ses balbutiements selon Gaétan Demers, membre très actif du Comité Exécutif au sein de Bennett Fleet et auteur d’un mémoire sur le sujet intitulé « L’art des Électrotextiles en 2009 ». « Même si la recherche est déjà bien entamée avec au bout de réels débouchés commerciaux, il y a encore très peu de solutions électrotextiles sur le marché, insiste t-il. Le degré de maturité de ces technologies est à 50 % de la phase de développement du secteur. Ce n’est donc qu’en 2015 que l’on commencera à voir des solutions électroniques dans le textile ».

M. Demers pense que l’électrotextile sera un passage obligé dans les années à venir. « Ce qui va accélérer la demande, c’est cette nouvelle génération de jeunes branchés aux ordinateurs et autres IPod », affirme t-il.

La carte routière technologique

Le Québec déjà très bien positionné dans ce créneau textile technique dispose désormais d’une carte routière dont le but est d’aider les entreprises du secteur à se donner des moyens communs de promotion. « Grâce à cette carte, on veut se positionner dans la Chaîne d’approvisionnement Mondiale. Notre travail consiste à faire comprendre, autant au niveau du citoyen qu’aux différents paliers gouvernementaux, que l’industrie du textile primaire et de la confection, sont deux secteurs complètement différents. Le secteur des textiles primaires demande une plus grande capitalisation au niveau des actifs et des investissements que le secteur de la confection. La diversité des technologies et des compétences y sont beaucoup plus présentes et requiert une approche plus concertée auprès des différentes institutions disponibles pour son développement », conclut Gaétan Demers également Président du sous-comité Recherche et Développement Innovation au sein de la carte routière technologique.

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