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Le textile technique et à valeur ajoutée: la voie de l’avenir

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Le Groupe CTT, qui joue un rôle de premier plan dans le développement des entreprises textiles, géosynthétiques et para-textiles, regroupe quelque 100 industriels. Son mandat est d’innover, de stimuler la prochaine vague et de mettre sur pied d’autres stratégies pour contrecarrer la menace chinoise.

Textile technique

Le Québec compte 46 entreprises oeuvrant dans le textile technique. Ce qui est le cas pour Stedfast, une entreprise de Granby qui développe une gamme de tissus pour des vêtements de protection dédiés aux pompiers, militaires, policiers, monteurs de ligne, chirurgiens et autres.

«Pour mettre un frein à la menace chinoise, nous avons mis sur pied un bureau d’exportation de tissus canadiens en Chine. Là-bas, ils ont besoin de produits à haute valeur ajoutée parce que le pays n’en fabrique pas encore. Certes, nous savons que le pays peut recourir à cette technologie, mais nous n’y pouvons rien. Toutefois, grâce à l’innovation et à la possibilité de commercialiser avec une nouvelle vague de produits, nous sommes à l’abri», explique Jacek Mylnarek.

Textile intelligent

Voilà une autre voie d’avenir. Des chercheurs du Groupe CTT poursuivent leurs travaux pour mettre au point deux types de textile intelligent: l’un, chimique et le second, microélectronique. Dans le premier cas, il s’agit d’un textile qui pourra détecter la température corporelle d’un individu, à un endroit précis, où il y a problème quelconque de santé.

Dans le deuxième exemple, la structure même du textile sera composée d’éléments microélectroniques capables de déterminer diverses fonctions du corps dont celle de la fréquence du pouls. «Ce qui sera très utile dans le secteur de la santé. À l’heure actuelle, nous développons également un textile antibactérien pour protéger les usagers et travailleurs en milieu hospitalier».

Période sombre

Durant les années 90, l’industrie du textile a connu une période sombre de son histoire avec des milliers de mises à pied au pays et tout particulièrement au Québec. Ce sont les entreprises spécialisées dans le textile vestimentaire qui ont le plus souffert. «Il y a eu une forte cure d’amaigrissement et les entreprises qui ont réussi à poursuivre leurs activités, sont celles qui se portent le mieux aujourd’hui. Je dirais même qu’elles sont en meilleure santé que dans les années 90», indique Mathieu Rodrigue.

Le textile vestimentaire est en déclin du fait qu’il est intimement lié aux opérations d’assemblage et à la couture. L’industrie traditionnelle du vêtement s’est déplacée dans les pays émergents en raison des faibles coûts de main-d’œuvre. «Nous pouvons dire que l’épuration est complétée. Il y a même des entreprises qui sont en croissance depuis 2000».

Selon les dernières statistiques de l’industrie en 2005, les activités du textile se divisent en quatre segments à parts égales de 25%: un premier, qui regroupe des entreprises de l’industrie vestimentaire est en décroissance. Le second segment est voué au textile technique. En croissance de 3% à 4% par année, il s’agit de matériaux souples qu’on retrouve un peu partout comme dans les véhicules et les panneaux de portes. Pour ce qui est des deux autres segments, les textiles de tapis et de maisons, ils sont relativement stables.

Carte routière

Pour assurer de maintenir un pas en avant à ses membres devant la concurrence chinoise, le Groupe CTT et certains de ses partenaires mettent au point ce qu’ils appellent une carte routière pour indiquer aux industriels les tendances, les marchés et les concurrences mondiales à surveiller.

«Nous développons ce projet depuis un an. L’industrie n’a pas de vision stratégique à court, moyen et long terme. Cette carte va lui permettre de se diriger dans son développement pour trouver des niches spécialisées et mieux se positionner», conclut M. Mlynarek.

Le textile procure plus ou moins 40 000 emplois à travers quelque 250 entreprises québécoises.

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