Tout juste après le déclenchement de la campagne électorale québécoise, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) dévoilent une étude exclusive qui révèle que la contribution économique au produit intérieur brut (PIB) canadien générée par l’acériculture québécoise s’élevait à 979 millions de dollars en 2020.
Réalisée par Maurice Doyon, professeur et directeur du département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, Stéphane Bergeron, professionnel de recherche à l’Université Laval, et Ecotec Consultant, l’analyse démontre également que le sirop d’érable a permis la création et le soutien de 10 878 emplois équivalent temps plein en plus d’injecter 200 millions de dollars dans les coffres des gouvernements québécois et canadiens.
« Le sirop d’érable est bien plus qu’un produit apprécié des Québécoises et des Québécois, c’est un or blond qui enrichit nos régions. Sa production et sa transformation créent des milliers d’emplois, contribuent à l’économie et permettent d’importantes entrées d’argent pour les gouvernements. Avec cette étude, il ne fait aucun doute que l’acériculture est un secteur d’activité qui mérite l’attention lors de la campagne électorale », explique Luc Goulet, président des PPAQ.
Les estimations pour l’année 2022 sont encore plus réjouissantes pour l’industrie. Considérant la récolte record de 211 millions de livres de sirop d’érable, l’acériculture représenterait 12 582 emplois équivalent temps plein, contribuerait au PIB à la hauteur de 1,133 milliards de dollars et engendrerait des revenus de taxation de 235 millions de dollars pour le Québec et le Canada.
Le sirop d’érable est très rentable pour la forêt publique
Les retombées économiques du secteur acéricole se démarquent particulièrement lorsqu’elles sont mises en perspective avec les autres activités, comme la foresterie. Par exemple, selon les calculs des PPAQ fondés sur la comparaison des retombées économiques du secteur de l’acériculture et de l’industrie forestière, pour les mêmes 100 hectares d’érablières exploitées en forêt publique, la production de sirop d’érable permet la création de 16 fois plus d’emplois, 9 fois plus de croissance économique en PIB et 26 fois plus de revenus en taxes et impôts que la récolte de feuillus durs.
« Les décideurs publics ont pour mandat de maximiser les bénéfices économiques et sociaux des ressources naturelles appartenant à tous les Québécois et toutes les Québécoises. En privilégiant l’acériculture à la coupe d’érables sur certaines superficies de forêt publique, on créera plus de richesses en plus de préserver la biodiversité et de soutenir le développement des communautés rurales, tout en permettant une bonne cohabitation entre les usagers des terres publiques », soutient monsieur Goulet.
Pour les PPAQ, la démonstration est donc faite que l’industrie acéricole est en pleine croissance et doit avoir plus d’opportunités pour se développer au cours des prochaines décennies. « La balle est maintenant dans le camp du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, qui doit rapidement s’engager à protéger200 000 hectares de forêt publique afin de préserver le potentiel acéricole du Québec et d’y permettre une mixité des usages. C’est également une occasion pour les partis politiques de prendre des engagements sur le sujet dans les prochaines semaines », conclut monsieur Goulet qui rappelle que la demande des PPAQ ne représente, pour les 60 prochaines années, qu’environ 6 % des besoins en feuillus durs identifiés par l’industrie forestière.
Basée sur les données de production recueillies auprès de l’industrie et les coûts de production calculés par le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA), l’étude estime les retombées économiques de l’acériculture à l’aide de simulations du modèle intersectoriel de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) ainsi qu’avec les modèles développés par EcoTec Consultants. La production et la transformation des produits d’érable ainsi que la restauration (cabanes à sucre) ont été étudiées. L’étude complète peut être consultée sur le site Internet des PPAQ.