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Qui plus est, ces dernières arrivent même à passer du temps de qualité en famille une fois le week-end venu… Car, oui, cela est bel et bien possible et ce modèle existerait plus que jamais.

Ruth Vachon dirige le Réseau des Femmes d’affaires du Québec (RFAQ) depuis presque cinq ans, un mandat qu’on lui a gentiment vendu comme « un beau petit sideline ».

Il y a 28 ans, alors qu’elle rentrait d’un congé de maternité et gagnait déjà très bien sa vie chez Alcan, Ruth Vachon a décidé de laisser tomber sa carrière pour se lancer en affaires.

D’abord, en ouvrant son centre de location pour tenir des réceptions et ensuite un centre de distribution canadien qu’elle opérait depuis son Saguenay natal, qu’elle déménagea ensuite dans le parc industriel de Boucherville.

Les années sont passées, les affaires ont été bonnes, puis vint le temps d’embrasser un autre défi : faire du redressement en entreprise et de l’accompagnement d’équipes de vente.

Que ce soit en personne ou au bout du fil, Mme Vachon côtoie des femmes d’affaires inspirantes tous les jours. Elle se demande d’ailleurs comment peut-on rester impassible devant les curriculum vitae des Dominique Anglade et des Monique Leroux… pour ne nommer que celles-ci.

Et que dire de Pascale Pageau, cette jeune avocate qui n’a toujours pas 40 ans et qui a fondé en 2005 un cabinet d’avocats volants à Montréal, qui regroupe aujourd’hui une vingtaine de professionnels; cette femme qui, par-dessus le marché, a quatre enfants, habite la banlieue et vient travailler en train tous les jours.

« Cette jeune professionnelle a une idée extraordinaire de la conciliation famille-travail ! » Nancy Venneman est également une jeune entrepreneure qui l’impressionne. À la tête d’une grosse firme d’ingénierie, cette dernière viendrait de mettre la main sur une entreprise manufacturière dans le domaine de l’aéronautique.

« Devenir entrepreneure, c’est acheter sa liberté. Il y a un besoin criant pour les femmes de se retrouver entre elles et de faire propulser ensemble leurs entreprises, explique la PDG, en rappelant que le RFAQ tend à rendre les femmes encore plus autonomes du point de vue économique. Pour nous les femmes, le secret pour réussir en affaires c’est la passion. Les femmes doivent aimer ce qu’elles font avant d’être riches… On ne se dit pas en se levant le matin que cela va être payant, mais plutôt que l’on va aimer ça.»

Quand l’équilibre est un gage de performance

Noémie Dupuy est un éminent exemple de la femme d’affaires d’aujourd’hui. Co-CEO/fondatrice de Budge Studios, Noémie Dupuy,

Dupuy

cumule depuis quelque temps les nominations comme personnalité d’affaires féminine.

En plus de figurer au huitième rang du W100 ranking of Canada’s Top Female Entrepreneurs pour l’année 2014 et au premier rang pour le Québec selon le magazine Profit, Canadian Business et Châtelaine, la jeune femme d’affaires ambitieuse ainsi que ses deux partenaires d’affaires et complices, Messieurs Michael Elman et David Lipes étaient nommés, à la fin octobre, finalistes au Grand Prix de l’Entrepreneur Ernst & Young Global Limited 2014 au Québec, dans la catégorie « Entrepreneur en émergence ».

Il s’agit du plus prestigieux prix du monde des affaires, lequel reconnaît la contribution des entrepreneurs en tant que source d’inspiration grâce à leur vision, leur leadership et leurs réalisations.

Voici l’entrevue question-réponses avec Noémie Dupuy.

V. R. C. : Comment vous décrit-on comme entrepreneure ?

N. D. : On me dit équilibrée, c’est une de mes forces. Autant je suis efficace dans la gestion multiprojets, autant je suis zen comme personne. Je ne suis pas obnubilée par mon travail, j’arrive à trouver un équilibre dans toutes les sphères de ma vie. Par exemple, plusieurs femmes entrepreneures pensent qu’elles doivent faire un choix entre le travail et la vie familiale. Pour ma part, cela fait 13 ans que je suis en affaires et j’arrive toujours à faire mon 9 h à 17 h sans pour autant devoir travailler la fin de semaine et en plus, je prends des vacances ! Bref, je prends le temps de mettre mes limites…

V. R. C. : Qui t’inspire le plus dans le monde des affaires parmi les modèles féminins ?

N. D. : Dans le domaine techno, il n’y a pas beaucoup de femmes [rires], alors je vais devoir répondre avec un homme : Alexandre Thabet, le président de Ludia Games, une entreprise de création de jeux également basée à Montréal, m’a beaucoup aidée et il continue de m’inspirer. Je prends ce qu’il me dit au sérieux.

À bien y penser, une femme d’affaires qui m’inspire, mais de loin, c’est Sheryl Sandberg, directrice des opérations (COO) pour Facebook. Cette femme arrive à rentrer chez elle à 17 h le soir, malgré la notoriété et la charge de travail de son emploi du temps ! J’aime beaucoup sa philosophie de travail et j’ai regardé tous ses TED talks. C’est d’ailleurs la première femme que j’ai entendu dire fièrement qu’elle rentrait du boulot à 17 h.

V. R. C. : En quoi vous démarquez-vous comme modèle d’affaires féminin ?

N. D. : Je sais prendre des risques, mais tout le monde en affaires doit en prendre un jour ou l’autre… Alors, je dirais que je me démarque avec ma vision internationale. Par exemple, 80 % de notre marché provient de l’extérieur. J’ai beaucoup voyagé donc cela m’aura aidée à adopter cette vision-là.

J’exerce dans un milieu d’hommes, geeks et technos et je sais pour l’avoir entendu qu’on me reconnait pour mon franc-parler. Je ne suis pas de règles, je suis autodidacte, street smart, j’ai toujours été une très bonne travaillante. Quand Budge Studios en était à ses débuts, j’étais toujours au bureau à 9 h, même si nous n’avions pas encore de projets ni même de clients…

J’ai une bonne éthique de travail. Tous les jours, je me fixe un objectif, qu’il soit petit ou grand. Je suis toujours dans l’action et je prends des décisions rapidement, d’où l’expansion rapide de la compagnie. Je suis de nature positive et j’arrive à résoudre beaucoup de problèmes. Je n’ai pas peur d’échouer et de devoir me relever… Je suis confiante.

V. R. C. : Qu’est-ce qui vous le rend le plus fière de ce que vous avez accompli à ce jour ?

N. D. : Le fait que Budge Studios est une entreprise privée à 100 %. Nous avons 60 employés et ensemble, nous arrivons à faire un chiffre d’affaires intéressant. On a commencé avec des investissements personnels, même que ma maison était en garantie.

On a évolué de manière organique, c’est-à-dire qu’à chaque succès, on réinvestissait dans la compagnie 10 000 $, 20 000 $, 30 000 $… Nous avons pris beaucoup de risques financiers et aujourd’hui nous avons au-delà de 50 millions de téléchargements de nos applications.

On se retrouve dans le top cinq des éditeurs d’applications pour enfants parmi les Disney de ce monde. Nous sommes une compagnie privée self-funded établie à Montréal et j’en suis extrêmement fière… surtout avec les belles reconnaissances des dernières semaines !

V. R. C. : À votre avis, quelles sont les qualités que les femmes entrepreneures doivent détenir pour persévérer et réussir en affaires ?

N. D. : D’abord, elles doivent se demander sérieusement ce qu’elles veulent et ensuite aller le chercher. Nous, les femmes, nous sommes concrètes.

D’ailleurs, dès nos débuts chez Budge Studios j’aspirais à ce que nous soyons premiers parmi les fabricants au monde. Le rêve était là et la vision était grande, déjà.

Tandis qu’auparavant, j’avais une autre compagnie avec une quinzaine d’employés, mais ma vision n’était pas assez grande… Think big ! C’est cela qui m’aura propulsée cette fois-ci ; j’avais réussi à le visualiser. Et bien entendu, il faut savoir s’entourer de bonnes personnes.

Moi j’excelle en développement des affaires et j’ai des affinités avec le marketing. J’ai donc su m’entourer de personnes qui sont plus intelligentes que moi à d’autres niveaux.

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