Vespa, Yamaha, Honda, les filles ont désormais l’embarras du choix puisqu’un design attrayant caractérise une nouvelle gamme de scooters 50 cm3 qui a tout pour les séduire. En plus d’être beaux, ces engins sont parmi les plus écologiques, pratiques et économiques des véhicules motorisés. Ces caractéristiques ne sont pas le propre de tous les scooters, mais ceux qui offrent ces qualités plaisent à une catégorie d’urbains soucieux de l’environnement.
Fervents de vitesse, de vroum-vroum et de mécanique, les adolescents constituaient jusqu’en 2000 la majorité des propriétaires de scooter. N’ayant pas l’âge de conduire des véhicules plus gros, les jeunes scooter boys se sont acquis une mauvaise réputation à cause des modifications que certains apportent à leurs véhicules pour les rendre plus performants, plus rapides, mais également plus polluants.
Heureusement, un nouveau créneau de consommateurs s’intéresse à ces pratiques deux roues. Depuis les cinq dernières années, les fabricants de scooters s’adressent à une gamme plus variée d’acheteurs qui en ont d’ailleurs fait bondir les ventes. En 2001, 19 000 scooters sillonnaient les routes du Québec.
En 2006, on en comptait 30 450, selon les données de la SAAQ. Et ce qui est intéressant d’apprendre, est que les nouveaux acheteurs sont plus exigeants et soucieux des effets de leur joujou sur la pollution atmosphérique! Baby boomers en mal de jeunesse, mamies et papis qui veulent faire de petites promenades ou de courts déplacements en banlieue, jeunes trentenaires professionnels, vedettes et modestes anonymes sont tous unis sous l’anonymat des casques. Ils contribuent en chœur au phénomène du retour en force du scooter sur nos routes.
Mais fait-on vraiment un choix vert avec l’acquisition d’un scooter? Cela dépend. Il existe plusieurs types de moteurs dont le fonctionnement implique grossièrement les mêmes effets: consommation d’essence, émanations de CO2, de CO, d’hydrocarbures imbrûlés, d’oxyde d’azote et donc de polluants, participent à divers degrés aux changements climatiques et à l’augmentation de l’effet de serre.
C’est que les moteurs deux temps classiques font piètre figure à côté des moteurs quatre temps ou des moteurs deux temps munis d’un convertisseur catalytique et équipés d’une injection électronique. Nous serions bien sûr tentés de donner des chiffres, mais les sources consultées se contredisent passablement ou sont contestées à cause de leur méthodologie.
Il est donc difficile pour l’environnementaliste en herbe de trouver les informations justes qui vont le guider sans hésitation vers un achat décidément vert et judicieux. Les vendeurs eux-mêmes ne détiennent pas ces précieuses données et celles-ci ne figurent pas nécessairement dans le guide d’usager des véhicules. Il en va tout autrement des voitures pour lesquelles ce type d’information est souvent fourni par le fabricant.
Sur le site Internet de l’Agence (française) de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), on peut s’instruire sur les différents types de normes établies qui fixent les limites de taux de pollution en g/km. Selon le site de vélorution.org, on apprend, dans un rapport publié en 2005, que les voitures en général répondent à la norme Euro 4, établissant les émissions aux proportions suivantes: CO: 1g/km (0.5 pour les gazouts); HC: 0.1g/km; NOx: 0.08 (0.25 pour les gazouts avec une limitation HC + NOx < 0.3).
Les scooters, quant à eux, soumis à une norme moins élevée, ont des émissions qui sont d’un ordre autrement plus grand comme le montrent ces données: CO: 2g/km; HC: 0.3g/km; NOx: 0.15g/km.
Seule consolation en vue, Scooter Canada, principal importateur de scooters au pays, a l’intention de cesser l’importation des 50cm3 avec un moteur deux temps dès l’année prochaine. Cela dit, s’ils ne sont pas absolument verts, les cyclomoteurs demeurent économiques avec une consommation entre 4 et 7 litres d’essence pour 200 km, selon le modèle.
Entre 4 et 7$ le plein d’essence, ils sont une véritable aubaine pour leurs propriétaires et aucune voiture, même hybride, ne peut battre pareil prix. Ceux qui ont troqué leur voiture pour un scooter l’été ont vu leur budget considérablement allégé. Combiné aux transports en commun, le scooter est de loin une alternative intéressante à l’usage exclusif de la voiture.
Et je dois avouer que l’allergique à la voiture que je suis, trouve un absolu bonheur dans ce que je considère être l’amalgame parfait entre liberté de déplacement, facilité de stationnement, économie de consommation d’essence, souci de l’environnement et, surtout, plaisir de conduire!
Myrna Chahine Professeure de philosophie Cégep Marie-Victorin