Toutefois, la qualité des produits et services est souvent négligée, et c’est là que l’industrie québécoise peut tirer avantageusement son épingle du jeu.
Les grands donneurs d’ouvrage, pour demeurer compétitifs, n’ont d’autres choix que de se tourner vers les producteurs chinois. Des entreprises telles que Pratt & Whitney et Bombardier, pour ne nommer que celles-ci, accordent de plus en plus de contrats en sous-traitance à la Chine.
L’industrie aéronautique, par la haute précision qu’elle commande, doit cependant miser sur la qualité des pièces produites. Les entreprises d’usinage québécoises peuvent, sans contredit, répondre efficacement aux hauts standards de cette importante industrie.
Selon Ricardo Casaca, directeur d’usine chez Electro-Kut, une entreprise lavalloise spécialisée dans le domaine, le Québec peut compter sur plusieurs forces.
« Nous maîtrisons les principales technologies d’usinage depuis plusieurs années. Bien que l’automatisation ne soit pas encore omniprésente, plusieurs d’entre nous disposons de machines-outils des plus sophistiquées. Avec des fabricants comme FANUC, par exemple, nous disposons de robots et de centres d’usinage travaillant sur cinq axes. De tels appareils confèrent aux pièces usinées une précision et une qualité supérieures. Certaines machines sont même maintenant équipées de détecteurs qui procèdent à la surveillance continue des outils de coupe. »
Ce net avantage, les entreprises d’usinage québécoises l’ont compris. C’est dans cette optique que le mouvement vers l’automatisation complète est amorcé.
« Ainsi, l’industrie ne requiert plus nécessairement d’ouvriers, mais plutôt des opérateurs de centres d’usinage (CNC). Il faut donc développer les compétences dans cette voie. Pour ce faire, l’industrie doit avant tout miser sur des programmes d’intégration plus étoffés, modifier l’encadrement de la relève, voire parfaire sa formation de base en milieu de travail », a tenu à clarifier Ricardo Casaca.
La plupart des ateliers d’usinage disposent de tours, de fraiseuses et de perceuses qui permettent de répondre à des commandes de petits volumes dans le cas de travaux « manuels ».
Certains autres ont déjà amorcé le processus d’automatisation et peuvent ainsi produire de grands lots de pièces, de diverses spécifications, beaucoup plus rapidement. Les centres d’usinage numériques à trois axes (x, y et z) sont aussi de plus en plus monnaie courante.
Chez Usinage Industriel RLS, également situé à Laval, le centre Mazak INTEGRX 5 axes permet l’usinage de pièces variées. Son président, Richard Lafrance, mise avant tout sur les trente ans d’expérience de son entreprise et sur la qualification de son personnel pour offrir à sa clientèle un service de qualité.
Sa mission : réinventer les limites. Nul doute qu’avec un équipement aussi sophistiqué une telle mission devienne réalité.
Outre la qualité de sa production, l’industrie québécoise de l’usinage peut également miser sur certaines forces qui lui procurent un net avantage sur le marché mondial.
Par le nombre imposant d’entreprises qui la composent, l’industrie n’a nul besoin de recourir à la sous-traitance internationale. L’usinage québécois est donc en quelque sorte autosuffisant, et ce, peu importe le segment visé. Tout comme l’aéronautique, les industries de la pharmaceutique, de l’automobile et de la plasturgie, entre autres, commandent la plus haute qualité et une précision quasi absolue.
L’industrie peut également compter sur un approvisionnement en matières premières domestiques de qualité, autre élément qui contribue grandement à son autosuffisance. Qu’il s’agisse de fer, d’acier, de plastique ou d’aluminium, la matière première est disponible dans de courts délais, ce qui, encore là, confère un avantage certain aux ateliers d’usinage québécois.