Le gouvernement du Québec a annoncé des nouvelles actions et des sommes records pour lutter contre les changements climatiques en dévoilant le plan de mise en œuvre 2022-2027 (PMO 2022-2027) du Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030), consacrant un budget total de 7,6 G$ à la lutte contre les changements climatiques.
Avec les actions bonifiées du PMO 2022-2027, le Québec a désormais défini et financé 51 % des gestes à poser pour atteindre la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030. Il s’agit d’une augmentation de 9 % par rapport à la proportion de 42 % présentée lors de la publication du PEV 2030 à la fin de 2020. Le gouvernement estime que ce rythme place résolument le Québec sur la voie d’atteindre sa cible.
Avec cette nouvelle mouture du plan de mise en œuvre, plusieurs grands axes du PEV 2030 voient leur financement bonifié pour :
La présentation du plan de mise en œuvre a été effectuée par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, M. Benoit Charette, en compagnie du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Côte-Nord et de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, M. Jonatan Julien, ainsi que du ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel.
« Avec le plan de mise en œuvre 2021-2026, le gouvernement doublait déjà l’effort financier consacré à la lutte contre les changements climatiques par rapport au plan précédent. Avec ce deuxième plan, nous augmentons encore la cadence. En intensifiant nos investissements dans les secteurs des transports, de l’industrie, des bâtiments et de l’adaptation, et en soutenant les efforts du milieu municipal, des communautés autochtones, du secteur de la recherche, des entreprises et de la population, nous démontrons notre volonté de continuer à bonifier l’action climatique du Québec. Toutefois, la transition climatique ne pourra être pleinement réalisée sans la participation de l’ensemble de la société. J’en appelle donc à la mobilisation de tous pour transformer ces investissements records en un succès collectif! », affirme M. Charrette.
Électrification et l’efficacité dans les transports
Le secteur des transports, qui compte pour plus de 43 % des émissions du Québec, pourra bénéficier de 3,48 milliards de dollars afin de poursuivre les changements engagés pour favoriser le déploiement de bornes de recharge électriques et pour accélérer l’électrification des transports scolaire, collectif, des véhicules légers, des camions lourds et spécialisé.
Une enveloppe de 50 M$ est destinée aux entreprises du secteur privé pour permettre l’installation de bornes de recharge rapide publiques supplémentaires. De plus, le gouvernement du Québec financera l’installation de bornes de recharge rapide additionnelles dans le Circuit électrique.
« Avec son potentiel énorme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’électrification des transports demeure au premier plan de nos stratégies pour relancer l’économie québécoise. Dans les prochaines années, nous allons poursuivre nos efforts pour favoriser la transition vers les véhicules électriques, tant les automobiles, les autobus que les camions. Le Québec est déjà à l’avant-garde des États les plus verts au monde dans ce domaine, et nous continuerons de travailler pour qu’il se démarque dans cette position de leader de l’électrification des transports. », selon M. Bonnardel.
Le gouvernement du Québec lance également le programme Écobus et bonifie le Programme d’aide gouvernementale à l’amélioration de l’efficacité du transport maritime, aérien et ferroviaire, renommé Programme en efficacité du transport maritime, aérien et ferroviaire (PETMAF), ainsi que le programme Écocamionnage.
Le gouvernement annonce aussi l’implantation de la nouvelle Politique d’acquisition gouvernementale des véhicules électriques, qui prévoit l’électrification de 100 % des véhicules légers (automobiles, fourgonnettes, véhicules utilitaires sport et minifourgonnettes) et de 25 % des camionnettes du parc de véhicules des ministères et organismes d’ici 2030. Dorénavant, tous les ministères et organismes souhaitant faire l’acquisition d’un véhicule devront en acquérir un à propulsion électrique. À ce jour, le parc gouvernemental de véhicules, composé d’environ 21 000 véhicules légers, camions et autobus, compte un peu plus de 1 700 véhicules électriques.
Accélérer la décarbonisation du secteur industriel
Le PMO 2022-2027 prévoit des investissements totalisant 1,34 G$ pour poursuivre les efforts dans le secteur industriel, responsable de plus de 29 % des émissions de GES du Québec. Parmi les nouveautés cette année, le financement du programme ÉcoPerformance – volet Implantation est augmenté de 298,6 millions de dollars (M$) pour les grands projets industriels, pour un total de 483,6 M$ sur cinq ans. Autre nouveauté : une action est financée à hauteur de 100 M$ pour accélérer la conversion d’applications industrielles vers l’électricité ou d’autres sources d’énergie à faible empreinte carbone, en offrant un appui transitoire pour limiter les coûts de fonctionnement additionnels découlant de cette conversion.
Réduire l’empreinte carbone de nos bâtiments
Une somme totale de 757,9 M$ est réservée pour appuyer la décarbonisation des bâtiments. D’abord, des efforts supplémentaires sont consentis pour implanter des mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments commerciaux et institutionnels et aussi à favoriser le recours à l’hydroélectricité et aux autres énergies émergentes dans les nouveaux bâtiments, en plus d’encourager la conversion de systèmes de chauffage fonctionnant aux combustibles fossiles à d’autres formes d’énergie propre. L’appui financier offert par le programme ÉcoPerformance pour ce type de projet est rehaussé à 145,7 M$ pour la période 2022-2027. L’État donnera également l’exemple en réalisant des travaux d’efficacité et de conversion énergétiques dans son parc immobilier dans l’objectif d’atteindre sa cible de réduction des émissions de GES de 60 % pour les bâtiments institutionnels d’ici 2030, tout en visant le « zéro émission » pour l’ensemble de ces bâtiments d’ici 2040.
Les projets de récupération et de valorisation des rejets thermiques, lorsqu’ils mènent à une réutilisation immédiate sur le site émetteur ou à la création de réseaux de chaleur qu’ils partagent avec d’autres consommateurs d’énergie, sont une bonne solution de rechange aux combustibles fossiles et s’inscrivent dans les principes d’une économie circulaire. Le gouvernement bonifie donc de 86,5 M$ le budget de cette action afin de soutenir un plus grand nombre de projets. Le programme est maintenant offert à de nouvelles clientèles, soit le secteur privé et le secteur institutionnel, ce dernier incluant les établissements de santé et d’éducation.
Enfin, les propriétaires de bâtiments résidentiels pourront profiter du financement de Chauffez vert, un programme qui permet de convertir un système de chauffage central ou un chauffe-eau alimenté par un combustible fossile à une énergie renouvelable, par exemple l’électricité. Chauffez vert est donc rehaussé de 44,7 M$. Cette bonification financière survient alors qu’une nouvelle règlementation visant à interdire progressivement le recours au mazout pour le chauffage des bâtiments résidentiels est entrée en vigueur le 1er janvier 2021.
Accroître l’accompagnement et l’adaptation aux changements climatiques
Le gouvernement augmente considérablement ses investissements en matière d’adaptation aux changements climatiques, en y consacrant, au total, 437 M$. Des investissements supplémentaires de 29,5 M$, pour atteindre un total de 113,6 M$ sur cinq ans, viendront soutenir les communautés québécoises dans l’implantation de mesures d’adaptation, telles que le verdissement, afin de réduire les risques liés à la chaleur et aux précipitations. Tous les détails sur les nouveaux programmes associés à ces nouvelles sommes seront communiqués dans les prochaines semaines.
De plus, le PMO 2022-2027 octroie des sommes de 46 M$ et de 70 M$ respectivement à deux secteurs qui présentent de bons potentiels de réduction d’émissions, soit celui de l’agriculture et celui des matières résiduelles.
Quelque 520 M$ seront consacrés pour soutenir l’innovation et le développement de filières stratégiques, comme celles des véhicules électriques ou de l’hydrogène vert et des bioénergies. Grâce à ces sommes, des actions soutenant la formation de la main-d’œuvre seront aussi bonifiées pour favoriser le développement de l’expertise dans des créneaux stratégiques.
D’autres annonces à venir
Notons qu’aux résultats du PEV 2030 se combineront ceux d’autres politiques gouvernementales actuelles, notamment dans les secteurs des transports, des bâtiments et de l’industrie, ainsi que les effets des actions menées par le gouvernement fédéral, les municipalités et le secteur privé.
« L’hydroélectricité et les autres énergies renouvelables sont à la fois la force et l’avenir du Québec. Électrifier nos transports, nos bâtiments et nos industries constitue déjà une priorité du PEV 2030. Grâce au plan de mise en œuvre 2022-2027, la transition énergétique deviendra une assise solide de notre réponse à l’urgence climatique. Nous devons réussir ensemble cette transition au Québec, de manière à ce qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Je m’y engage personnellement! », conclut M. Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Côte-Nord et de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Consultez le plan de mise en œuvre 2022-2027.