« Le fait d’être exposés à des défis en matière de recherche et développement (R & D) dans le domaine industriel a eu pour les chercheurs une influence positive sur l’orientation de leurs projets.
De plus, les collaborations entre entreprises et établissements d’enseignement postsecondaire permettent aux étudiants et aux nouveaux diplômés d’acquérir une expérience en milieu industriel et de créer des liens avec de futurs employeurs », explique-t-il.
Pour les entreprises, les avantages sont nombreux. « Les programmes de partenariats de recherche du CRSNG permettent aux entreprises d’accéder à des talents, du savoir et des technologies de pointe, tout en les aidant à relever des défis et à trouver des solutions efficaces. L’accès au savoir et à l’expertise des établissements permet aussi aux entreprises de renforcer leur compétitivité tant localement que mondialement, de s’ajuster sur le plan technologique et de créer de l’emploi. »
Ces programmes permettent aux entreprises et, surtout, aux plus petites d’entre elles d’optimiser leurs investissements en R & D. « Un sondage récent commandé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et réalisé par Léger Marketing a révélé que les entreprises jugent que la collaboration avec les universités est pertinente pour leur développement et leur rayonnement. Le sondage a aussi révélé que la majorité des entreprises qui collaborent avec les universités aimeraient le faire de façon récurrente. »
Plus qu’une tendance, la recherche menée en partenariat avec les établissements d’enseignement postsecondaire fait partie intégrante du modèle d’affaires de plusieurs entreprises. Au CRSNG, on remarque une forte augmentation du nombre de partenaires industriels, qui est passé de 757 en 2003 à environ 3000 en 2013. Également, les contributions financières de l’industrie aux partenariats de recherche appuyés par le CRSNG sont passées de 80 M $ en 2005-2006 à près de 150 M $ en 2011-2012.
« Et cette tendance s’accentuera davantage avec l’adoption grandissante de l’innovation ouverte par les entreprises. Les modèles d’innovation ouverte font d’autant plus partie des stratégies d’innovation des entreprises et font appel à des sources de connaissances à l’extérieur de l’entreprise. Évidemment, les chercheurs universitaires font partie de ces modèles. Les universités sont donc appelées à jouer un rôle toujours plus important dans les stratégies d’innovation ouverte des entreprises. »
Le gala Célébrons le partenariat, instauré par l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) et le Bureau régional du CRSNG du Québec, est d’ailleurs une belle initiative visant à encourager le partenariat au Québec. Le 16 mai dernier, lors de la quatrième édition du gala tenu à Québec, on a reconnu pas moins de neuf collaborations et partenariats.
Toutefois, comme tout n’est pas rose, il existe assurément des dangers… Lesquels ? Pour assurer un partenariat efficace et optimal, les partenaires doivent d’abord s’entendre préalablement sur les paramètres du partenariat. Par exemple, à qui appartiendra la propriété intellectuelle qui découlera de la collaboration ? Comment sera-t-elle partagée ? Beaucoup d’entreprises ont déjà des protocoles d’entente en matière de propriété intellectuelle avec des universités, ce qui accélère grandement l’établissement d’un partenariat de recherche, assure-t-il.
Le Conseil suggère aux entreprises, surtout les plus petites, qui n’ont jamais négocié d’ententes sur le partage de la propriété intellectuelle, de communiquer avec le Réseau conseil en technologie et en innovation (RCT), soit l’un des services d’accompagnement offert par l’ADRIQ.
« La gestion de la propriété intellectuelle s’avère très rarement un frein à la création de partenariats. Enfin, rappelons-nous que le succès d’un partenariat repose essentiellement sur la compréhension mutuelle des objectifs et attentes des partenaires et sur une communication efficace et continue », ajoute Robert Déziel.
Par rapport aux autres provinces ou aux pays du monde, le Québec est-il à l’avant-garde ? « L’écosystème du Québec en matière de partenariat, que ce soit en matière de partenariat entreprise-entreprise ou de partenariat entreprise-établissement d’enseignement postsecondaire, est dynamique et très bien organisé.
Par exemple, on compte huit consortiums d’innovation (ou regroupements sectoriels) au Québec, et ce, dans des secteurs d’activité très diversifiés, notamment l’aérospatiale (CRIAQ), les technologies de l’information et des communications (PROMPT), les technologies médiatiques (CINQ), la biopharmaceutique (CQDM), les bioprocédés (CRIBIQ), les plastiques, les composites et les élastomères (CIP), les véhicules électriques (INNOVÉ) et les technologies médicales (MEDTEQ) », explique Robert Déziel.
« Ces consortiums ont pour mission, notamment, de créer des partenariats en R & D entre les grandes entreprises, les PME, les universités, les centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) et les centres publics de recherche du Québec, poursuit-il.
Créé en 2002, le Consortium de recherche et d’innovation en aérosoatial au Québec (CRIAQ) est à l’origine du développement d’une formule originale d’innovation ouverte selon laquelle l’industrie présente ses besoins à la communauté des chercheurs. Le CRSNG travaille en étroite collaboration avec la plupart de ces consortiums et contribue au financement de projets de R & D dans le cadre de ses programmes de partenariats de recherche. »
Enfin, notons qu’en 2012-2013, le Québec a reçu près de 40 % de l’enveloppe budgétaire consacrée au Programme de subventions de recherche et développement coopérative, programme phare du CRSNG en matière de partenariat.