19
Jun

Le marché des mini-maisons au Québec – Tranquillement, mais sûrement

Partager :
Auteur:  

Le phénomène des mini-maisons est apparu aux États-Unis en 2008 en raison de la crise immobilière. Peu à peu, l’idée a fait son chemin chez nous et l’intérêt ne cesse de grandir. D’ailleurs, depuis quatre ans, l’Expo Habitation présente un village de mini-maisons. Une activité qui attire une foule de curieux.

« Quand on voit les longues files qui se forment pour visiter notre village, on ne peut nier l’intérêt pour ce type de demeure», explique Robert Yelle, vice-président d’Expo Promotion. Il ajoute qu’au départ un seul fabricant exposait ce type de construction, mais maintenant, la plupart des manufacturiers proposent des modèles lors du salon. « Ils ne le feraient pas si les acheteurs n’étaient pas au rendez -vous», croit Robert Yelle.

Maisons Laprise fait figure de précurseur lorsque l’on parle de petites maisons, puisque l’entreprise offrait déjà depuis 15 ans des maisons de 950 p2 via sa gamme Habitaflex. Profitant de l’engouement pour les mini-maisons, le manufacturier a décidé de repenser ses modèles et a poussé au maximum son niveau technique.

« Le but est de maximiser l’espace, mais sans que les gens se sentent à l’étroit. On a élevé la toiture pour donner une idée de grandeur et permettre l’aménagement d’une mezzanine. Les chambres et la salle de bain sont plus petites, mais les espaces communs sont plus grands. On a également priorisé les fenêtres pour que la maison soit attractive et lumineuse», spécifie Sylvie Raymond, coordonnatrice aux communications et marketing pour Maisons Laprise.

L’entreprise Profab dispose de deux modèles de mini-maisons, la Källa de 809 p2 et l’Eldorado de 486 pi2. Sans être leur marché le plus important, ces modèles représentent entre 5 et 10 % de leurs ventes. René Giguère, responsable du développement des affaires et Stéphane Blanchet, coordonnateur de recherche et développement chez Profab, mentionnent que le manufacturier n’a pas eu à faire de changements majeurs pour respecter les normes du bâtiment. Ils avouent cependant que leur équipe a dû réfléchir plus longuement concernant quelques aspects techniques.

« Le chauffe-eau est installé en dessous de l’évier de la cuisine et dessert toute la maison. Il a aussi fallu penser à intégrer l’échangeur d’air dans un endroit restreint tout en gardant un aspect esthétique », mentionne Stéphane Blanchet.

Autre défi, le rangement. Sur ce point, René Giguère souligne que tout a été optimisé.

« Il y a une salle de lavage, mais la laveuse et la sécheuse sont superposées. Les étagères peuvent être convertibles en lit et de l’espace est disponible sous l’escalier. Pratiquement tout a deux fonctions dans la maison. Évidemment, c’est bien pour une personne seule ou un couple, mais je ne le recommande pas pour une famille. »

Tous les intervenants s’entendent pour dire que choisir la mini-maison demande de faire des compromis d’espace. Plusieurs choisissent ce type d’habitation pour des raisons financières ou écologiques.

« Il y a les 25-35 ans et les baby-boomers qui veulent avoir un pied à terre au Québec, mais sans que cela soit trop contraignant au niveau de l’entretien et du prix. On propose une maison au prix de base de 74 899 $. Si on ajoute la fondation, le terrain et les taxes, on peut s’en sortir autour de 125 000 $. C’est un prix super compétitif et qui permet aux gens de garder de l’argent pour les voyages ou d’autres projets», estime Sylvie Raymond des Maisons Laprise.

Des municipalités réticentes

Organisé conjointement par Habitat Multi Générations et Mini Maisons Québec, le Festival des mini-maisons a été créé il y a deux ans. Les deux premières éditions se sont déroulées à Lantier et ont attiré plus de 13 000 visiteurs. Cette année, l’évènement se transporte au Vieux-Port de Montréal et se tiendra les 12 et 13 août en collaboration avec la Foire Écosphère Montréal.

Éric Ferland, directeur de la Foire Écosphère, est ravi de voir de plus en plus de gens s’intéresser à ce mode de vie, mais il est encore plus heureux de constater qu’un nombre grandissant de municipalités acceptent ce type de maisons sur leur territoire.

« Plus de 17 municipalités autorisent ou sont en voie de dire oui à des projets domiciliaires de petites maisons, comme Farnham, La Conception, Lantier, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, Sutton, Chertsey…»

Malgré cette avancée, l’obstacle majeur à l’implantation des mini-maisons est justement là : les municipalités qui acceptent ce type de demeure sont rares.

Par Julie Roy

Lisez l’article complet

Voir toutes les nouvelles industrielles et manufacturières

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs