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L’e-manufacturing au secours de la production

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L’e-manufacturing (e-MFG) entend relier les systèmes de production et la gestion administrative pour une meilleure synchronisation de la stratégie d’affaires évolutive et des demandes du marché.

Le flux informationnel a explosé en industries au cours des dernières années. D’ailleurs, la plupart des entreprises manufacturières dépensent une fortune pour s’assurer qu’elles possèdent les bonnes informations. Qui plus est pour éviter une pénurie, les mêmes données sont parfois enregistrées dans plusieurs départements.

De sorte que les relations entre la direction et le plancher de production manquent souvent de coordination. Pour combler cette lacune, un nouveau concept a fait son apparition au cours de la dernière décennie avec l’arrivée du net.

Produire à l’heure du web

Gilles Charron, directeur du Centre de pro­ductique intégrée du Québec (CPIQ), décrit la nouvelle tendance en fabrication.

« Le e-MFG est une méthodologie systématique qui permet une performance manufacturière synchronisée à travers l’utilisation d’Internet et d’autres technologies sans fil pour transformer, prévoir, optimiser et relier les objectifs fonctionnels dans une entreprise de production. »

Cette avancée technologique fait fi des tâches et des fonctions de l’organisation pour laisser diffuser un flux d’information en continu. Le but de l’exercice : obtenir plus de rapidité et d’efficience dans les relations gestion-opérations, i.e., fournir l’information juste à la bonne personne en temps réel.

Choisir les bons outils

Il existe sur le marché bon nombre d’outils intelligents. Les technologies logicielles s’adressant aux systèmes de productique (technologies de production utilisant l’automatisation et faisant appel à l’informatique industrielle) et de logistique réfèrent principalement aux progiciels suivants : ERP (Enterprise Resource Planning), MES (Manufacturing Execution System), APS (Advanced Planning and Scheduling), WMS (Warehouse Management Systems) et BI (Business Information Systems).

L’implantation

L’acquisition d’une technologie numérique dépend du but poursuivi. Avant de se procurer une e-technologie, il faudra effectuer un diagnostic. Une fois le projet défini, on doit comprendre le système actuel avant de rédiger un cahier de charges qui sera transmis plus tard aux fournisseurs retenus.

L’aide de puces électroniques

À la tête des Industries JSP, Pierre Perreault se réjouit aujourd’hui de s’être aventuré dans ce nouveau champ d’activité. Fondée en 1969, cette usine de meubles en bois pour établissements institutionnels située à quelque 20 km au nord de Joliette a bénéficié des conseils et de l’expertise du CPIQ.

La productique est une technologie de production utilisant l’automatisation et faisant appel à l’informatique industrielle dans le but d’accroître la productivité par un traitement intégré des données techniques et de gestion.

Une des interventions a été de relier les systèmes informatiques avec les machines à commande numérique (CNC). « Nous avions déjà tout pour le faire, mais la personne qui vend le système intégré de gestion de la production (ERP) ne comprend pas nécessairement les équipements à commande numérique », prévient M. Perreault.

Aux portes de la performance!

Portes Lemieux, de Windsor en Estrie, a également bénéficié des services du Centre de productique. Les nombreux modèles de portes et les quelque 20 essences de bois de cette usine exigent la découpe de 8 000 à 9 000 panneaux agglomérés par semaine. L’optimisation de la matière première représente un enjeu de taille pour cette PME.

Gérald Paquet, directeur des opérations, explique l’expérience de l’entreprise avec l’e-MFG. « Auparavant, l’opération de découpe était effectuée manuellement et entraînait des pertes de près de 40 %. » De là vient la mise en place d’un configurateur de produits avec le progiciel d’imbriquage Biesse Nest et les équipements de production.

Vers une usine sans papier

Par ailleurs, certaines solutions ont pour but notamment de réduire les montagnes de paperasse qui se retrouvent souvent sur les lieux de production.

«Le plancher d’une usine de fabrication est rempli de pratiques inefficaces qui font perdre temps et argent et nuisent à la productivité,» constate Daniel Vaudrin, coordonnateur Amérique du Nord de Guardus Solutions AG, une société allemande de création de logiciels de fabrication.

«Les progiciels de gestion intégrée tels ERP (Enterprise Resource Planning) ont provoqué l’une des premières révolutions de l’efficacité de fabrication,» constate M. Vaudrin. «Toutefois, l’ERP ne couvre pas les opérations manuelles fortement présentes sur un plancher de production.»

Pour répondre à ce besoin, le système MES offre un environnement entièrement sans papier faisant appel à des écrans tactiles situés sur les postes de travail.

Cette petite révolution à l’intérieur de nos organisations manufacturières va entraîner une restructuration en profondeur des échanges et de la communication entre les différentes fonctions de l’organisation.

Les entrepreneurs sont-ils prêts à surfer sur la vague du numérique à la cadence d’enfer de l’univers web ?

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