« L’hydrogène est peut-être la plus petite molécule de la nature, mais son potentiel est énorme » citait le ministre des Ressources naturelles du Canada, l’honorable Seamus O’Regan, lors du lancement de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène, un cadre ambitieux qui vise à transformer le Canada en chef de file mondial de l’hydrogène et ainsi à faire de ce combustible à faible teneur en carbone et à émissions nulles un élément essentiel de la démarche canadienne pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Défi carboneutralité
Depuis 2017, le gouvernement du Canada, via Ressources naturelles Canada, a consulté différents groupes d’intervenants, les gouvernements provinciaux et territoriaux, et des partenaires autochtones afin de mettre en place une stratégie permettant d’atteindre l’objectif climatique de carboneutralité d’ici 2050. Pour ce, il faudra remplacer l’essence classique, le diesel et le gaz naturel par des combustibles à émissions nulles, dont l’hydrogène.
La nouvelle Stratégie canadienne pour l’hydrogène s’appuie sur un investissement fédéral de 1,5 milliard de dollars dans un fonds pour les combustibles à faible teneur en carbone et à émissions nulles destiné à accroître la production et l’utilisation des carburants à faible teneur en carbone. L’hydrogène pourra permettre de réduire nos émissions de gaz à effet de serre annuelles de jusqu’à 45 millions de tonnes métriques par an à partir de 2030 et créer jusqu’à 350 000 nouveaux emplois au Canada d’ici 2050.
« L’heure de l’hydrogène est venue, annonce M. O’Regan. Ce combustible offre de véritables possibilités aux travailleurs et aux collectivités sur les plans économique et environnemental. Un mouvement se dessine à l’échelle mondiale, et le Canada en tire parti. »
Le marché mondial
La stratégie vise à attirer des investissements et des partenariats pour faire du Canada un fournisseur mondial d’hydrogène et à augmenter la production nationale, ce qui transformera notre secteur énergétique. Figurant parmi les dix premiers producteurs d’hydrogène en importance dans le monde, le Canada bénéficiera de la croissance de la demande mondiale d’hydrogène. Ce marché devrait valoir 12 000 milliards de dollars d’ici 2050.
« De plus en plus nombreux à viser la carboneutralité d’ici 2050, des pays se tournent vers l’hydrogène pour répondre à leurs besoins en énergie propre. Le Canada est bien placé pour figurer parmi les chefs de file mondiaux de la production d’hydrogène, ce qui permettra de créer des milliers d’emplois, de stimuler notre économie, de réduire la pollution et de faire en sorte que notre pays sera en mesure de dépasser sa cible pour 2030 aux termes de l’Accord de Paris. »
M. Jonathan Wilkinson. Ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada
La stratégie sera également complétée par la Norme sur les combustibles propres. Celle-ci permettra de stimuler davantage les investissements et la croissance dans le secteur des carburants au Canada tout en encourageant le développement et l’adoption de combustibles propres.
L’utilisation d’hydrogène un peu partout au pays réduira l’empreinte carbone de certains secteurs tels que l’extraction de ressources, les transports, la production d’énergie et le secteur manufacturier.
Trois ans de recherche
La stratégie est le fruit de recherche et d’analyse pendant lesquelles ont été consultés plus de 1 500 experts de renom et divers intervenants issus de la main-d’œuvre, de l’industrie, des divers ordres de gouvernement, d’organisations autochtones et d’établissements universitaires. Elle soutiendra le plan climatique Un environnement sain et une économie saine qui a récemment été annoncé par le gouvernement du Canada. Elle s’inscrit également dans le prolongement de l’initiative relative à l’hydrogène élaborée et lancée par 23 pays à l’occasion de la 10e Conférence ministérielle sur l’énergie propre, en mai 2019. Sous la direction du Canada, cette initiative visait principalement à accélérer la commercialisation mondiale des technologies de l’hydrogène et des piles à combustible dans tous les secteurs de l’économie.
L’Accord de Paris
Rappelons que dans le cadre de l’Accord de Paris, le Canada s’est engagé à réduire d’ici 2030 ses émissions de GES de 30 % sous les niveaux de 2005. Il a également annoncé une cible de zéro émission nette à atteindre d’ici 2050, se joignant ainsi à 72 autres pays pour cet engagement ambitieux.
Dans un avenir à consommation énergétique nette zéro, l’économie canadienne sera alimentée par l’électricité et les carburants à faible teneur en carbone, et l’on prévoit que ces derniers combleront jusqu’à au moins 60 % de nos besoins énergétiques.
En tant que carburant à plus faible teneur en carbone, l’hydrogène est essentiel à la décarbonisation du tiers supérieur des utilisations finales les plus énergivores et les plus difficiles à décarboniser au Canada, et il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour déployer l’hydrogène à grande échelle au pays.