Si la mondialisation et le développement des moyens de transport de personnes et de marchandises ont eu des retombées extraordinaires pour les entreprises canadiennes et québécoises, le tout a subitement changé depuis les deux dernières années. Depuis le début de la pandémie et avec la vague de manque de main-d’œuvre qui s’étend partout au pays, nos entreprises doivent faire des miracles afin de gérer une chaine d’approvisionnement entre entreprises, surtout à l’international. Un grand défi pour certains, mais une raison de refus de contrat pour d’autres, malheureusement.
Lors d’un rendez-vous de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) au sujet des enjeux et défis sur les chaines d’approvisionnement nord-américaines le 30 novembre dernier, le Président et CEO de la North Country Chamber of Commerce, M. Garry Douglas introduisait son discours en mentionnant que la plupart des consommateurs ne savent pas ce que sont les chaines d’approvisionnement; ils constatent seulement que de nouveaux produits font leur apparition sur les tablettes.
La gestion de la chaine d’approvisionnement
En fait, une chaine d’approvisionnement d’un produit peut se définir par le réseau de toutes les étapes logistiques de la première étape de la confection d’un bien jusqu’à sa possession par un acheteur. La gestion d’une chaine d’approvisionnement nécessite donc d’établir la logistique des matières premières, de leur transport vers la production, puis de la distribution vers les points de vente et de l’acheminement vers l’acheteur.
Afin d’établir une logistique adéquate, il est nécessaire d’identifier les possibles risques du déroulement de la chaine, tels que les risques organisationnels, les risques non contrôlables ou les risques stratégiques entre les entreprises intervenantes. Il va sans dire que la tâche de la gestion de la chaine d’approvisionnement s’est drôlement compliquée avec l’arrivée de la pandémie en 2020, occasionnant des problèmes supplémentaires de manque de ressource, de délai de production et de transport, en plus de la fin, provisoire ou définitive, de service pour plusieurs entreprises.
Canada et États-Unis
On estime que ce défi de la chaine d’approvisionnement touche plus de la moitié des entreprises québécoises, dont la plupart estiment subir des retards dans la livraison de leurs fournisseurs qui occasionnent des délais dans la livraison de leur produit.
Ce problème touche également toute l’Amérique du Nord, en fait, puisqu’aux États-Unis, on note également que la moitié des entreprises sont dans la même situation.
Si plusieurs compagnies ont, depuis le début de la crise d’approvisionnement, commandé des ressources en extra afin de parer aux problèmes de leurs fournisseurs et ont maintenant des produits en supplément pour évite une pénurie d’inventaires, ces dernières subissent toujours des délais dans la livraison en plus d’une augmentation des coûts. Le transport maritime et par train étant toujours au ralenti, quelques entreprises se tournent vers les services de livraison de compagnies aériennes, lorsque possible.
Une réinvention
Les entreprises, depuis 2 ans, se réinventent dans leur manière de faire des affaires en prenant compte du problème global de la chaine d’approvisionnement. Cette adaptation résiliente de la logistique, tout en espérant un abaissant les coûts supplémentaires, sera un défi colossal, surtout alors que les effets de la pandémie semblent s’étirer.
Bien sûr, les contrats de dernières minutes avec de maigres délais se feront de plus en plus rares. Les recours au service d’un tiers par souci d’économie seront mis de côté lorsque possibilité d’autosuffisance. Bref, c’est tout le milieu d’affaires et le modèle de la chaine d’approvisionnement qui risquent d’être réinventés; un mouvement qui a déjà débuté partout sur la planète.
À suivre…
Par Jeff Maheux