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Le créneau des textiles techniques sous l’oeil de cupidon

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Gore-Tex, joint d’étanchéité, kevlar, vêtements indétectables aux infrarouges, la liste des utilisations et des textiles techniques est longue. Dans le Centre-du-Québec, une trentaine d’industriels œuvrent dans cette catégorie, mais tous agissent dans des secteurs bien particuliers. Quel est l’intérêt d’un réseautage alors pour ces hommes et femmes d’affaires?

« Même si les entreprises sont différentes, elles ont des liens communs. Elles ont besoin de courroies, de palettes, de machineries, etc. Elles ont les mêmes attentes envers les travailleurs et ont aussi les mêmes problèmes avec leur personnel, comme ceux, par exemple, de la génération Y. Être toujours tout seul face à toi-même, ce n’est pas toujours évident, le créneau est une manière de briser l’isolement », mentionne M. Lamarre.

Ce n’est sans doute pas pour rien que parmi les premières activités de ce créneau, les industriels aient choisi de participer à une foire à l’emploi qui s’est déroulée l’automne dernier. Celle-ci a regroupé cinq industriels et a permis de mettre en synergie près de 80 emplois. Une autre action, qui est en cours en ce moment, est la mise sur pied d’une formation pour mettre à niveau les acheteurs. « La première étape est la mise à niveau des acheteurs sur le système d’approvisionnement. Quand cela sera fait, l’objectif est d’effectuer des regroupements d’achats pour obtenir de meilleurs prix. Avec un volume d’achat intéressant, cela attirera peut-être des fournisseurs chez nous », souligne M. Lamarre.

Claude Bougie, directeur de l’usine ZCL composites à Drummondville, fait partie de la dizaine d’industriels impliqués activement dans le créneau. Il croit fermement en l’importance de cette organisation. « Ce type d’association n’est pas comme une chambre de commerce. Ce que nous faisons est davantage du day to day . Nous prenons une problématique quotidienne et nous nous entraidons. Nous pouvons bénéficier des autres, on s’utilise. » Les forces des uns viennent donc pallier aux faiblesses des autres.

M. Bougie parle d’un exemple concret qui s’est produit dans son entreprise : « Un des partenaires est venu visiter l’usine. Chez nous, nous fabriquons des réservoirs pour de l’entreposage de liquide. Notre champ de sécurité s’oriente sur les risques d’incendie, jamais nous n’avions regardé les risques reliés aux courroies et aux chaînes d’entraînement, et ce, depuis 20 ans. Maintenant, on se penche sur cet aspect grâce à cet industriel et, lui, de son côté a désormais une idée des outils à mettre en place en ce qui concerne les risques d’incendie. » Ce type de visite s’imbrique parfaitement bien avec un autre objectif que souhaitent vouloir réaliser les hommes d’affaires, soit la cartographie de la chaîne de valeur. « C’est une évaluation du taux de rendement global. On prend les forces et les faiblesses et on se donne les outils qui vont nous permettre de nous améliorer. Le plus drôle c’est qu’on constate que c’est souvent les mêmes difficultés qui reviennent d’une entreprise à l’autre », mentionne M. Lamarre.

Vive le projet ACCORD

M. Bougie est fier du travail et des projets futurs du créneau. Cependant, il avoue qu’il n’aurait jamais pensé à une telle association si le projet d’Action concertée de coopération régionale de développement (ACCORD), qui vise à identifier et à développer des créneaux d’excellence dans chacune des régions du Québec, n’avait pas été mis en place par le gouvernement, il y a un peu plus de sept ans.

« Cela a pris du temps avant de lever. Les cinq premières années, les industriels n’étaient pas vraiment au courant. C’est le Centre local de développement (CLD) qui a poussé l’affaire », mentionne M. Lamarre.

Évidemment, ce dernier est conscient que la crise économique ne permet pas à tous les industriels qui œuvrent dans le domaine des textiles techniques de s’impliquer au même niveau. « La crise a mis sur les genoux plusieurs entrepreneurs, mais je suis certain que lorsque la crise sera passé d’autres entreprises vont participer plus activement. Pour l’instant, je suis heureux des industriels qui s’impliquent parce que, selon moi, ce sont des visionnaires qui croient en l’avenir. »

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