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Un simple clic de souris renvoie à une amusante bande-vidéo, réalisée par le groupe Science nord, dans laquelle un gentil mouton explique aux êtres humains, ces êtres « supérieurement intelligents », comme il les appelle, qu’il leur faut prendre conscience des enjeux liés aux changements climatiques et contribuer à leur résolution.

En somme, il invitait les moutons que nous sommes à joindre les rangs. Accompagnant cette vidéo, se trouve sur la même page un lien vers le programme Défi d’une tonne, lien qui ne conduit plus nulle part.

Il faut se rappeler que c’est à la suite des recommandations du Comité sénatorial permanent de l’Énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, soit le 26 mars 2004, que le gouvernement fédéral l’avait mis en place.

Le programme comprenait des mesures, dont des compensations financières pour les propriétaires de maisons, intéressés à rendre leur demeure plus écologiquement correcte par le remplacement d’appareils de chauffage, une meilleure isolation, etc… Il est malheureusement impossible de connaître les détails relatifs à ce programme, car le site internet du gouvernement canadien ne conduit plus au lien du site qui contenait les informations relatives à cette mesure.

La raison nous en a été révélée par le journaliste du quotidien Le Devoir, Alec Castonguay, le 26 septembre dernier. Dans son article, il dévoilait que la décision du ministre fédéral des Ressources naturelles, Gary Lunn, de mettre fin au programme Défi d’une tonne, avait été prise malgré un avis de ses fonctionnaires en certifiant la pertinence.

Selon le journaliste, le Défi d’une tonne aurait coûté 37,5 millions au gouvernement entre 2003 et mars 2006, soit un peu moins de 3% des 13 milliards du surplus budgétaire que Stephen Harper exhibe comme le résultat d’une saine gestion qui va permettre de diminuer…non pas les émissions de GES, mais de la dette!

Chanvre : voie de l’avenir?

Quelle alternative reste-t-il aux propriétaires soucieux de l’environnement? L’initiative personnelle! Parmi les initiatives qui existent, celle des maisons écologiques en chanvre, nous paraît fort audacieuse.

Depuis 1998, le gouvernement canadien a finalement autorisé, après 60 ans d’interdiction, la culture du chanvre. Cette plante est facile à cultiver et se plaît plus que toute autre sur nos sols capricieux et dans notre climat nordique. Pour plusieurs, le chanvre est une plante suspecte.

Pourtant, une meilleure connaissance de ce cadeau de la nature suffit à atténuer nos préjugés.

Tuyaux d’incendie, pneus, produits textiles, pâtes et papiers et même litière de chat (!), sont autant de produits qu’il est possible de fabriquer à partir du chanvre. Dans l’industrie de la construction, on peut en tirer une sorte de laine isolante et un produit relativement nouveau : la canalliance.

Ce nom qui ressemble drôlement à celui d’un parti politique, est pourtant celui « d’un matériau de construction à base de chanvre; cannabis sativa, diront les savants, un procédé de construction qui utilise la chènevotte de la tige du chanvre avec des liants naturels et traditionnels comme le plâtre et la chaux », explique Gabriel Gauthier, dans son site web.

Le type de chanvre utilisé pour fabriquer cette sorte de « béton naturel » appartient à une variété qui contient moins de 3% de THC (la substance psychotrope présente en plus grande concentration dans la marijuana). Entièrement naturel, ce matériau offre certains avantages au niveau de l’isolation thermique et acoustique. Il est de plus, imputrescible, solide, ininflammable et il conclut un heureux mariage entre nature et habitat.

Les coûts de construction d’une maison écologique et des rénovations sont légèrement plus élevés et il n’existe pas, à notre connaissance, de programmes gouvernementaux encourageant le recours à cette alternative.

Choisir une maison en chanvre, c’est aussi choisir une façon de vivre et, tant que le gouvernement ne mettra pas en place de mesures incitatives pour promouvoir ce type de choix, seuls ceux qui voient vert bâtiront en chanvre. L’entreprise ArtCan est d’ailleurs le fruit d’un seul homme, formé en aménagement du paysage qui, selon ses propres dires, est tombé amoureux de l’architecture lors d’un voyage en Europe.

C’est en France qu’il a découvert la construction en chanvre. Sa passion l’y a maintenu le temps de compléter une formation, qui lui permet aujourd’hui de mettre son expertise au service de ceux que cette alternative intéresse. Depuis la fondation de son entreprise en 2003, il a complété la construction de 11 maisons en chanvre et a participé à la rénovation de plusieurs autres.

En attendant que nos bergers trouvent leur chemin, il ne reste aux moutons qu’à s’attrouper dans les champs de chanvre!

Myrna ChahineProfesseure de philosophieCégep Marie-Victorin

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