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En fait, selon le directeur général du Conseil de développement bioalimentaire de Lanaudière (CDBL), Benoît Rivest, cette partie de l’économie représente environ 10% du moteur régional. Ce secteur de l’économie procure de l’emploi à un peu plus de 19 000 personnes.

Les défis sont nombreux pour les producteurs agricoles d’aujourd’hui: déréglementation possible des marchés, concurrence internationale, changement dans les habitudes alimentaires des consommateurs, voilà autant d’éléments qui jouent sur la rentabilité des entreprises.

C’est ainsi que, de plus en plus, des producteurs décident de mettre une valeur ajoutée à leur production, d’autres transforment eux-mêmes leurs produits, tandis qu’un certain pourcentage d’entre eux décident de travailler avec des transformateurs extérieurs.

Le Conseil de développement bioalimentaire est un organisme qui vient en aide aux entrepreneurs désireux de mousser la vente de leur produit. Divers services sont donc offerts à ces investisseurs, lesquels en 2005 avaient ajouté plus de 117 millions de dollars en immobilisation pour leur entreprise.

Faire une liste de tous les produits qui émanent du territoire lanaudois serait ingrat car évidemment, elle serait incomplète. Du vin au miel en passant par le bison, la pintade, la courge et autres produits, la région recèle de trésors qui n’attendent qu’à être découverts.

Rôle du CDBL

C’est là que le CDBL entre en jeu. Plus qu’une simple table de concertation, l’organisme est le lieu par excellence pour mettre sur pied la commercialisation des produits de la région. Le CDBL est un organisme qui aide les différents intervenants, notamment les transformateurs et les distributeurs, à se coordonner afin de mettre en marché les différents produits issus de la région.

L’organisme est un des premiers du genre à avoir vu le jour en 1991. En juin prochain, on soulignera ses 15 ans. Ce n’est que depuis 1997 que toutes les régions du Québec se sont dotées de telles tables de concertation. Dans Lanaudière, quatre employés travaillent dans les locaux de l’organisme, situés à Joliette.

Selon Benoît Rivest, le CDBL est une des tables les plus actives de la province. Plusieurs axent leurs activités principalement sur les revendications de leurs membres. Dans Lanaudière, les 150 membres se sont dotés d’un conseil d’administration qui a élaboré un plan d’action en trois points. L’organisme veut tout d’abord favoriser la mise en marché et la promotion de produits de la région. Différents bancs d’essai sont mis sur pied pour aider les intervenants dans le processus de commercialisation.

Pour répondre aux besoins de ses clients, le CDBL organise plusieurs activités grand public. Une des plus importantes est la Grande tablée, un festin annuel.

À cette occasion et ce, pendant six soirs, cent personnes peuvent prendre part à un souper organisé par un chef de la région qui supervise les élèves de l’École hôtelière Barthélemy-Joliette. Une célébration culinaire de neuf services où l’on retrouvait, l’an passé, pas moins de 22 fournisseurs régionaux.

Le CDBL a aussi aidé à la réalisation du marché champêtre à Repentigny où l’on retrouve neuf kiosques de tout genre, allant du miel et de ses produits dérivés aux fromages affinés de la région. Prochainement, des chefs viendront présenter les différentes façons d’apprêter les produits lanaudois. C’est le CDBL qui a œuvré à mettre sur pied cette activité qui saura répondre à une demande croissante des consommateurs: où trouver et comment apprêter les produits «de chez nous».

Agrotourisme

Prenant de plus en plus d’importance dans la région, l’agrotourisme devient un élément sur lequel la CDBL se penche. Afin de satisfaire la curiosité des consommateurs, un circuit agrotouristique, Les Chemins de campagne, a été mis sur pied. Environ 100 000 cartes routières ont été distribuées l’an dernier. Les visiteurs pouvaient emprunter cinq circuits différents qui faisaient visiter 34 établissements.

Cette année, une quarantaine seront présents sur la carte. De plus, afin d’apporter un plus à «l’expédition», chacun des endroits visités remettait une fiche de recette concernant son produit. Le tout pouvait être conservé dans une boîte aux couleurs des Chemins de campagne.

L’organisme travaille aussi à mettre sur pied différents forfaits en lien avec les activités qui se déroulent sur le territoire lanaudois. Dans le cadre du festival Mémoire et Racines, un festival de musique traditionnelle qui accueillait 8 700 visiteurs l’an dernier, un circuit a été mis sur pied.

Comme les visiteurs arrivent le vendredi dans la journée et que les spectacles ne débutent qu’en soirée, un autocar sillonne la région, visitant différents attraits. Le périple se termine par un souper avec produits lanaudois. Les convives sont ramenés à temps sur les lieux pour le début du spectacle.

Pour mettre la main à la pâte

Finalement, en partenariat avec le CÉGEP de Joliette, le CDBL a mis sur pied le Centre d’innovation en transformation des aliments de Lanaudière (CITAL). Les entrepreneurs, qui veulent passer d’une confection artisanale de leurs produits à une production à grande échelle, peuvent aller tester leur procédé avec l’équipement du Cégep.

En 2002, le Cégep régional de Joliette se dotait d’installations de haut niveau pour ses étudiants inscrits au programme de transformation des aliments.

«Des installations comme ça, explique Benoît Rivest, il n’en existe pas beaucoup. En fait, pratiquement pas». Au moment d’écrire ces lignes, déjà, tout le mois de janvier était réservé et plus de la moitié des places pour février ont déjà été retenues. Après avoir cerné le sérieux des entrepreneurs, les spécialistes du CDBL les aident à mettre sur pied leurs projets. Selon certains critères, ils déboursent un tarif horaire pour l’utilisation des locaux. «On peut aider à résoudre des problèmes. On peut même aller chercher des consultants qui répondront aux besoins des clients».

Une appellation lanaudoise

Parmi les nombreux projets du CDBL, Benoît Rivest note l’implantation d’une étiquette lanaudoise. Ainsi, les consommateurs, à la vue d’un logo qui reste à officialiser, seraient en mesure de savoir que le produit dont ils s’apprêtent à se procurer provient de la région et répond à un cahier de charge bien défini.

Un sceau de qualité que M. Rivest veut situer dans le sens du label rouge, qui est en vigueur en France. Une nouvelle ressource devrait justement faire son entrée sous peu au sein de l’équipe de l’organisme afin de monter le projet. Si M. Rivest voulait voir le label lanaudois le plus rapidement possible, il y a encore cependant loin de la coupe aux lèvres. Plusieurs étapes sont encore à franchir.

Le CDBL est donc un organisme actif dans la promotion des produits de la région, ce qui aide les producteurs et transformateurs lanaudois qui veulent faire connaître leurs produits. Le projet de l’organisme d’implanter une étiquette de qualité vient en quelque sorte coiffer les 15 ans de travail du CDBL. Il est facile d’imaginer qu’avec des critères sélectifs, ce label pourrait faire sa marque et devenir une référence pour les produits de la région. Un plus pour les producteurs, les transformateurs, mais peut-être surtout pour les consommateurs.

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