26
Mar

Le budget tant attendu – Québec 2021-2022

Partager :
Auteur:  

C’est le jeudi 25 mars à 16 h que tout le Québec entendait la présentation du budget 2021-2022 du Gouvernement du Québec par le ministre des Finances, M. Eric Girard, ainsi que la présentation du budget des dépenses 2021-2022 et le Plan québécois des infrastructures 2021-2031 de la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Mme Sonia LeBel.

« Le prochain budget nous permettra de poursuivre le travail amorcé au cours des derniers mois pour gérer la crise sanitaire, offrir un soutien aux citoyens et aux entreprises et relancer l’économie. Nous donnerons également l’heure juste aux Québécois sur l’état des finances publiques et de notre économie dans le contexte de la pandémie » avait annoncé M. Girard dans un communiqué de presse au début de mars.

Ainsi, le Plan budgétaire du Québec – Mars 2021 prévoit des mesures totalisant près de 15 milliards de dollars d’ici cinq ans, dont 5,2 milliards dès cette année, pour renforcer le système de santé, appuyer la réussite scolaire et les jeunes, accélérer la croissance et la transition vers la nouvelle économie du Québec, et enfin soutenir les Québécois.

Plan budgétaire – en résumé

Système de santé : investissements de plus de 10,3 milliards de dollars d’ici cinq ans, dont 2,9 milliards de dollars dès cette année, afin de prolonger les mesures annoncées depuis mars 2020 pour gérer la crise sanitaire et de rehausser les soins et services en santé pour les Québécois.

Réussite scolaire : initiatives totalisant 1,5 milliard de dollars d’ici cinq ans afin de développer le plein potentiel des jeunes en accompagnement de la petite école jusqu’à l’intégration au marché du travail par un soutien à la réussite scolaire, à la persévérance et la diplomation en enseignement supérieur, l’insertion professionnelle et sociale et à la pratique de sports et de loisirs.

Croissance économique : En pleine période de transition vers la nouvelle économie, soit le mouvement économique engendré depuis la révolution industrielle, le gouvernement maintient ses objectifs en matière de création de richesse et d’accroissement du potentiel économique avec des initiatives totalisant 4,0 milliards de dollars d’ici cinq ans pour stimuler l’investissement des entreprises et améliorer la productivité dans toutes les régions. De plus, dans le Plan québécois des infrastructures 2021-2031, les investissements dans les infrastructures publiques augmentent de 4,5 milliards de dollars, pour un total de 135,0 milliards de dollars.

Régime fiscal : Le gouvernement poursuit ses actions visant à assurer l’intégrité et l’équité du régime fiscal. Il agira notamment afin de s’assurer que la TVQ est perçue à l’égard des biens en provenance de l’étranger par l’entremise d’entrepôts de distribution. Des revenus additionnels de 1,8 milliard de dollars sont ainsi prévus d’ici cinq ans.

Reprise, dette et déficit

L’économie a été considérablement ralentie en 2020, mais les perspectives pour 2021 et 2022 laissent entrevoir une reprise économique vigoureuse. Ainsi, après un recul sans précédent, le PIB réel devrait progresser respectivement de 4,2 % en 2021 et de 4,0 % en 2022.

La reprise de l’économie s’appuiera notamment sur la consommation des ménages et l’investissement résidentiel, sur l’investissement des entreprises et sur les plans de relance mis en œuvre par les gouvernements. Bien que la reprise soit déjà amorcée sur le marché du travail, le retour au plein emploi est prévu à la fin de 2022.

La résilience de l’économie du Québec face à la crise et l’ampleur des mesures de soutien mises en œuvre par le gouvernement ont permis de limiter la détérioration des finances publiques et d’amorcer la relance. Pour 2020-2021, le déficit budgétaire était stable à 15,0 milliards de dollars avant utilisation de la réserve de stabilisation. Il diminuera à 12,3 milliards de dollars pour 2021-2022 et à 8,5 milliards de dollars pour 2022-2023.

Le gouvernement s’engage à ne mettre en œuvre aucune mesure de résorption du déficit budgétaire tant que le Québec n’aura pas retrouvé son niveau d’emploi d’avant pandémie, soit dans deux ans. Ainsi, le retour à l’équilibre budgétaire est maintenant reculé de 2 ans et est prévu en 2027-2028. Le plan de retour à l’équilibre budgétaire s’appuiera sur l’engagement gouvernemental à ne pas alourdir le fardeau fiscal, sur une croissance des dépenses arrimée à celle des revenus, sur l’accélération de la croissance économique et sur une contribution fédérale accrue pour les dépenses de santé. De plus, le gouvernement s’engage à maintenir les versements au Fonds des générations.

La pandémie de la COVID-19 a mis un frein à la baisse du poids de la dette. Au 31 mars 2021, le ratio de la dette nette au PIB sera de 45,0 %, ce qui demeure inférieur à ce qu’il était au 31 mars 2017, soit 47,9 %. Il est prévu que le poids de la dette se stabilise au cours des prochaines années, pour redescendre à partir de 2024-2025 avec le retour graduel à l’équilibre budgétaire.

« Depuis un peu plus d’un an, le gouvernement a mobilisé des ressources considérables pour gérer la crise sanitaire et pour soutenir la population et les entreprises. Nous poursuivons nos efforts dans ce budget, qui propose plusieurs mesures qui ramèneront le Québec sur la trajectoire de la croissance qui le caractérisait jusqu’au début de 2020. Nous allons rétablir l’équilibre budgétaire en sept ans, maintenir les versements au Fonds des générations, soutenir le système de santé et tout mettre en œuvre pour accroître le potentiel économique du Québec afin de sortir de cette crise encore plus forts » indique M. Girard.

Les entreprises québécoises

Donc en plus d’investissements majeurs en éducation et en enseignement supérieur, le budget propose des initiatives totalisant 4,0 milliards de dollars d’ici cinq ans pour stimuler l’investissement des entreprises et améliorer leur productivité. Voici à quoi l’on peut s’attendre exactement :

  • Poursuivre le soutien aux entreprises touchées par la pandémie : malgré un redémarrage plus rapide que prévu de l’activité économique au Québec, certains secteurs tels que les services d’hébergement et de restauration, l’information, la culture et les loisirs fonctionnent toujours au ralenti. Le gouvernement continuera à soutenir ces secteurs tant que la situation sanitaire l’exigera. À cet égard, des investissements additionnels totalisant 193 millions de dollars sur deux ans permettront de prolonger le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) et le programme Aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME), de prolonger le crédit de cotisation des employeurs au Fonds des services de santé à l’égard des employés en congé payé et de prévoir un nouvel assouplissement au calcul des heures rémunérées pour la déduction pour petite entreprise.
  • Accroître la productivité et stimuler l’investissement des entreprises : des investissements de près de 2,2 milliards de dollars d’ici cinq ans sont aussi prévus pour accroître la productivité et stimuler l’investissement des entreprises, dont près de 1,3 milliard de dollars pour brancher tous les Québécois à Internet haute vitesse. De plus, afin d’encourager les entreprises à adopter les nouvelles technologies et à accroître leur productivité, le gouvernement bonifie temporairement le crédit d’impôt relatif à l’investissement et à l’innovation (C3i) et réduit le taux d’imposition des PME au même niveau que celui de l’Ontario.
  • Créer de la richesse par l’innovation : le gouvernement mettra en place un environnement favorisant la création de richesse et le développement de nouvelles technologies. À cet égard, des investissements de 218 millions de dollars sont prévus pour appuyer la réalisation de projets innovants, investir dans des infrastructures et des centres de recherche et appuyer l’innovation dans des secteurs stratégiques comme la filière de la batterie et la cybersécurité.
  • Appuyer la requalification de la main-d’œuvre et son intégration au marché du travail : la pandémie a eu des effets considérables sur le marché du travail. Certains secteurs sont confrontés à des besoins de main-d’œuvre importants, tandis que d’autres se trouvent en situation de surplus. Dans ce contexte, des efforts importants sont nécessaires pour appuyer la requalification de la main-d’œuvre et son intégration au marché du travail. Des investissements additionnels de 404 millions de dollars d’ici cinq ans permettront notamment de répondre aux besoins de main-d’œuvre en technologies de l’information, d’accroître la participation au marché du travail par la diplomation et de favoriser l’intégration des personnes immigrantes au marché du travail.
  • Favoriser le développement économique des régions du Québec : afin de favoriser le développement économique des régions du Québec, le gouvernement prévoit plus de 523 millions de dollars sur six ans pour, notamment, soutenir et relancer le secteur touristique, moderniser les infrastructures régionales et mettre en œuvre un plan d’action en faveur du développement économique local et régional. Le gouvernement entend également soutenir les aéroports et les transporteurs aériens régionaux et bonifier l’aide aux transporteurs interurbains par autocar.
  • Agir pour développer de façon durable notre économie : le gouvernement poursuit ses efforts pour répondre aux objectifs de développement durable qui visent à maintenir l’intégrité de l’environnement, à assurer l’équité sociale et à créer une économie innovante et prospère avec des investissements de près de 137 millions de dollars d’ici cinq ans pour améliorer la gestion de notre eau, mettre en œuvre des mesures d’accompagnement pour une relance durable, implanter des solutions innovantes pour faire face aux défis de la croissance durable et favoriser le développement économique par l’utilisation responsable des ressources naturelles.
  • Promouvoir la culture, le patrimoine et la langue française : des investissements de 392 millions de dollars d’ici cinq ans serviront à promouvoir la culture, le patrimoine québécois et la langue française. Une somme de 147 millions de dollars permettra de bonifier et de prolonger le Plan de relance économique du milieu culturel, alors que des investissements de près de 104 millions de dollars sont prévus pour appuyer la défense et la promotion du français, langue officielle et langue commune du Québec.

Budget des dépenses

La ministre Sonia LeBel, a également présenté la planification des dépenses de programmes du gouvernement du Québec pour la prochaine année avec le dépôt du Budget de dépenses 2021-2022. On y propose une Stratégie de gestion des dépenses résolument orientée vers la relance de l’économie et le déploiement de nouvelles mesures pour contrer les conséquences de la crise sanitaire dans les secteurs durement touchés.

« Notre gouvernement propose une Stratégie de gestion des dépenses publiques résolument engagée vers la relance de l’économie et la protection de la santé de la population. L’ensemble de la nation québécoise doit pouvoir s’épanouir dans une société forte et à l’économie prospère, riche des potentiels de chaque individu, spécifique et rayonnante de sa culture et de sa langue. Nous agissons pour soutenir les Québécois, financer les priorités du Québec et maintenir les plus hauts standards dans la qualité des services à la population. Nous pouvons être fiers de notre résilience » explique Mme Lebel.

En plus des dépenses prévues dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la culture et de l’accès à Internet haut débit, le gouvernement prévoit également 150 M$ pour les programmes de soutien aux petites et moyennes entreprises; 20 M$ pour déployer la stratégie québécoise de l’hydrogène vert et des biocarbures; 16,3 M$ pour créer de nouvelles places de garde en milieu familial; et 25 M$ pour stimuler l’investissement privé dans le secteur touristique.

Le budget des dépenses souligne également l’importance de l’apport des entreprises québécoises et des produits locaux pour la relance économique post-pandémie. Le Plan d’action pour le secteur de la construction, qui a été dévoilé récemment, contient notamment des mesures visant à favoriser l’achat québécois. Le gouvernement déposera également, sous peu, sa stratégie pour permettre aux entreprises québécoises d’avoir plus facilement accès aux marchés publics, et ainsi favoriser leur développement.

Plan québécois des infrastructures (PQI) 2021-2031

Le PQI 2021-2031 est maintenant établi à 135,0 milliards de dollars, une hausse de 4,5 milliards de dollars par rapport au plan de 2020-2030.

Les investissements publics en infrastructures sont reconnus comme un puissant moteur de développement et de croissance économique. Ils en découlent des retombées directes et indirectes dans l’ensemble des régions du Québec. En plus de contribuer à créer des emplois bien rémunérés, ces investissements ont un effet multiplicateur dans plusieurs autres sphères de l’activité économique, que ce soit la culture, les sports et les loisirs, le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration. Le gouvernement du Québec fait donc cheminer de nombreux projets très attendus dans toutes les régions, notamment la construction et l’agrandissement de près de 90 écoles primaires et secondaires, plus de 700 projets de rénovation dans nos écoles, le développement de 46 maisons des aînés, la construction, reconstruction et réaménagement de plus de 20 centres de soins de longue durée (CHSLD), en plus de nombreux travaux routiers de maintien en bon état des chaussées, d’élargissements d’autoroutes et d’ajouts de voies réservées pour le transport collectif.

Dans le secteur des transports, les investissements assureront, notamment, le maintien en bon état du réseau routier, un actif essentiel au développement et à la vitalité de notre économie. Le gouvernement poursuit ses investissements dans les infrastructures routières actuelles afin d’améliorer, entre autres, l’état des chaussées et d’assurer la sécurité des automobilistes, tout en permettant de favoriser le passage des différents modes de transport collectif. D’ailleurs, 1,5 milliard de dollars permettront d’améliorer la mobilité et d’électrifier le transport collectif, contribuant ainsi à la réduction des gaz à effet de serre (GES) et à l’adaptation aux changements climatiques, dont 453,0 millions de dollars pour une première phase du Plan pour une économie verte 2030 (PEV). À terme, il est prévu que les investissements consacrés au transport collectif soient comparables à ceux alloués au réseau routier.

« Dans un contexte où les besoins de la population québécoise sont toujours grandissants en matière d’infrastructures, le gouvernement envoie un signal fort en augmentant considérablement les investissements dans le Plan québécois des infrastructures. Nous mettons tout en place pour doter le Québec d’hôpitaux modernes, de nouvelles écoles, de maisons des aînés de qualité, de routes sécuritaires et d’un réseau de transport collectif à la hauteur de nos ambitions. Ce budget de dépenses, qui aura des retombées dans toutes les régions du Québec, témoigne de notre résilience, reflète notre confiance en l’avenir et notre désir collectif d’édifier un Québec dont nous sommes fiers », témoigne Mme Lebel.

Source Source(2) Source(3) Source(4) Source(5)

D’autres articles de la catégorie Économie pourraient vous intéresser

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs