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Jun

L’avion vert déjà présent dans le ciel!

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Malgré un trafic aérien constamment en croissance, environ 5% annuellement, l’industrie aéronautique ne contribue qu’à 2% des émissions de gaz à effet de serre issues de l’activité humaine.

Néanmoins, les compagnies aériennes font face à de nouvelles règles, dont notamment l’obligation de réduire de 3% leurs émissions de CO2 par rapport au niveau de 2005 sur tout le territoire européen.

À titre d’exemple, un vol aller-retour entre New York et Londres émet en moyenne 1,23 tonne de CO2 par passager, ce qui représente environ 13% des 10,7 tonnes qu’un Québécois produit en moyenne annuellement.

Déjà, les avionneurs ont réussi à abaisser le niveau sonore des appareils de 20 décibels en trente ans, un travail remarquable sur la pollution sonore. Mais que font les Boeing et Airbus de ce monde pour devenir plus verts ?

A350 et 787 Dreamliner

Chez Airbus, l’A350 est déjà en production et la première livraison devrait avoir lieu en fin d’année, pour Qatar Airways. L’appareil, qui est rendu au stade des tests de grands froids et en attente de certification finale, est en partie fabriqué à partir de pièces composites, plus légères, notamment au niveau du fuselage.

L’économie de poids ainsi réalisée permettrait, selon l’avionneur européen, de réduire la consommation de kérosène d’environ 15%. Et dans une industrie où les profits doivent être au rendez-vous, une consommation de carburant moindre devient un atout incontournable. Du côté du constructeur américain, Boeing, les efforts n’ont pas été ménagés lors de la conception du 787 Dreamliner.

La moitié de la structure de l’appareil est constituée de matériaux composites, en fibre de carbone. L’importante réduction de poids ainsi réalisée confère au Dreamliner l’une des meilleures cotes de consommation. En fait, l’appareil consomme 20% de carburant de moins que les appareils bi-couloirs concurrents.

De plus, il dégage 20% de moins en émissions de CO2. Ces performances sont notamment attribuables au travail des ingénieurs de General Electric et Rolls-Royce, qui ont conçu les réacteurs du 787 et qui ont permis à Boeing de réaliser un bond technologique de près de deux générations.

Les Québécois à pied d’œuvre!

L’industrie aéronautique québécoise figure parmi les plus importantes sur l’échiquier mondial. Comptant environ 215 entreprises, elle génère 42 000 emplois directs et 12 milliards de dollars de revenus.

On ne s’étonnera donc pas de voir un groupe lutter pour la survie des installations de Mirabel, pour en faire, à l’instar du Bourget, une foire aéronautique de premier plan.

Entretemps, plusieurs intervenants de l’industrie, dont Pratt & Whitney, Bell Helicopter Textron, Bombardier aéronautique, Esterline CMC Électronique, Thales Canada ainsi que Héroux-Devtek travaillent de concert depuis plus de trois ans sur la conception d’un appareil plus écologique, plus vert. Chapeauté par le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) et par Aéro Montréal, le projet avance à grands pas.

Moteurs, structure du fuselage en matériaux composites, avionique intégrée et train d’atterrissage sont au programme. Ainsi donc, la construction du moteur, le poids de l’appareil, son entretien et son cycle de vie figurent parmi les prémisses de recherche.

À ces grands de l’industrie s’ajoute une équipe de chercheurs chevronnés, issue des milieux institutionnels tels le Centre de développement des composites, l’ÉTS, le Conseil national de recherches du Canada, les Universités Laval, McGill et que l’UQTR. Des idées et des talents qui s’unissent afin de créer l’avion de demain.

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