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Jan

L’assouplissement des travailleurs étrangers est acclamé

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L’entrée en vigueur du projet pilote mené par les gouvernements du Canada et du Québec qui vise à augmenter le pourcentage du nombre maximal de travailleurs étrangers temporaires en entreprise dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) semble être grandement appréciée.

Bien que le tout ne touche que les emplois désignés par le Québec selon une liste reflétant les besoins du marché du travail de la province et ne supplantant pas les possibilités d’emploi pour les travailleurs canadiens, les gouvernements promettent d’allonger, au cours des prochains mois, la liste des professions.

La parole aux manufacturiers

C’est par voie de communiqué que Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) se réjouit de l’entrée en vigueur des nouvelles mesures. Le secteur manufacturier québécois, qui semblait avoir été mis de côté de l‘Opération main-d’œuvre du gouvernement du Québec en décembre dernier malgré avoir été frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre où 98,5 % des entreprises manufacturières déclaraient dans un sondage avoir besoin de main-d’œuvre, pourra grandement bénéficier de ces nouvelles mesures.

« Dans un contexte important de pénurie de main-d’œuvre, alors qu’il y plus de 30 365 postes vacants dans le secteur manufacturier, l’augmentation de la limite du nombre d’embauches de travailleurs étrangers à 20 % est une bonne nouvelle pour plusieurs de nos manufacturiers québécois! De nombreuses entreprises manufacturières doivent refuser des commandes et certaines remettent même en question leurs projets d’investissement parce qu’elles n’ont pas les travailleurs nécessaires. Ce sont plus de 18 milliards de dollars que le Québec a laissés sur la table dans les deux dernières années en raison de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier », affirme Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Dans le secteur québécois de la fabrication, le recours aux travailleurs étrangers temporaires au cours des dernières années a plus que triplé. En 2015, 4,25 % des postes occupés par des travailleurs étrangers temporaires au Québec se trouvaient dans le secteur de la fabrication (soit 651 sur un total de 15 330). En 2020, ce nombre s’élevait à 4 801, sur un total de 32 965 travailleurs étrangers temporaires, soit 14,56 % du total. Le secteur de la fabrication est le deuxième ayant davantage recours aux travailleurs étrangers temporaires, après celui de l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse.

« Il faut maintenant s’assurer de favoriser une installation durable, sur le long terme, des travailleurs étrangers temporaires en région. Cela passe, entre autres, par une offre de francisation accrue, une bonne capacité d’hébergement et une aide renforcée aux entreprises pour favoriser l’intégration de ces travailleurs, notamment en matière de formation », conclut Mme Proulx.

Urgence de la situation

Également par voie de communiqué, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) félicite cette annonce, surtout en période de manque de main-d’œuvre générale :

« Le marché de l’emploi est si serré au Québec : en date d’octobre 2021, ce sont près de 250 000 postes qui demeurent vacants. Du jamais vu! Le programme d’immigration temporaire, dans sa forme actuelle, n’était pas suffisamment souple pour répondre à l’ampleur de la crise. Les gouvernements ont su reconnaître la menace que cela représente pour la croissance économique », selon M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Les secteurs admissibles au projet pilote du PTET incluent notamment l’hébergement et la restauration, la transformation alimentaire et le commerce de détail. Cela reflète les nouveaux besoins identifiés en priorité par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), une instance dont fait partie le CPQ.

Une solution rapide

Comme l’a rappelé la Fédération des Chambres de commerce du Québec, même si l’immigration temporaire n’est pas la solution à tous les enjeux de main-d’œuvre au Québec, il s’agit d’un moyen rapide et efficace de répondre à des besoins urgents pour de nombreux secteurs d’activités très impactés par ces derniers mois de pandémie. Il faudra maintenant s’assurer que la fonction publique fédérale puisse traiter une augmentation importante des demandes de recours à l’immigration temporaire.

« Recruter à l’international reste long et couteux pour de nombreuses entreprises, particulièrement en dehors des grands centres urbains du Québec. Il faudra ainsi s’assurer que tous les employeurs désirant y avoir recours puissent être accompagnés et qu’un plan de promotion des opportunités d’emplois dans l’ensemble des régions du Québec soit mis de l’avant à l’international. », affirme M. Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

Enfin, selon la FCCQ, beaucoup de travail reste à faire afin de rendre plus simples et surtout plus rapides les démarches d’immigrations permanentes. Encore aujourd’hui les immigrants faisant le choix du Québec font face à de nombreux obstacles et délais supplémentaires que ceux faisant le choix d’une autre province canadienne n’ont pas à affronter.

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