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Lanaudière: une voie pour le transport

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Certes, ce secteur est dynamique et embauche des milliers de personnes mais, comme dans l’ensemble du Québec, les hommes et les femmes qui oeuvrent dans ce domaine sont toujours aux aguets des soubresauts de l’industrie.

Actuellement, l’industrie est dans un creux de vague occasionné par la force du dollar et la flambée des prix de l’essence. « Pour plusieurs de nos destinations, nous sommes payés en dollar US, ce qui n’est plus du tout avantageux pour nous. Du côté du gallon de diesel, celui-ci est monté en flèche. Le chauffeur et le carburant représentent 70 % de nos coûts », argue Jean-Pierre Laurin, qui vient tout juste de vendre sa compagnie de transport, qu’il a possédée pendant 30 ans.

Dans la région, un dur coup a également été porté aux camionneurs forestiers, à la suite de la fermeture de la principale usine de transformation de bois, Louisina Pacific. Malgré tout, M. Laurin ne s’en fait pas outre mesure. Il demeure optimiste et soutient que ces problèmes font partie de la routine.

« L’industrie du camionnage n’a jamais été facile. C’est cyclique. »

L’optimisme de cet homme d’affaires provient sûrement du fait que la région possède quatre industries majeures qui font appel régulièrement au transport, soit Kruger dans le papier, Bridgestone du côté des pneus, Graymont et Ciment St-Laurent. Cependant, la hausse du dollar fait également mal à ces industries. Donc, celles-ci exportent moins au pays de l’oncle Sam et font par conséquent appel moins régulièrement à l’industrie du camionnage.

« Les économistes disent que ça va bien, mais ils ne regardent pas la même chose que nous. Les entreprises manufacturières n’arrivent plus à exporter aux États-Unis et cela se répercute sur notre industrie », mentionne M. Laurin. Par chance, le secteur manufacturier n’est pas le seul à Viagra sans ordonnance faire appel aux camionneurs dans la région. Il y a aussi une forte demande pour le transport des produits agricoles, pour le sable, la pierre et le vrac.

Quoi qu’il en soit, les difficultés de cette industrie se répercutent du côté des investissements. Les compagnies regardent ce qui se passe au jour le jour et attendent avant de bouger.

« Nous voulions acheter 15 camions et agrandir, mais en ce moment tout est sur la glace. Cela ne nous donne rien d’acheter des camions si nous avons moins d’ouvrage. »

Forte concurrence

De plus, même si Lanaudière est bien située géographiquement et qu’elle donne la possibilité d’effectuer facilement un transfert de chauffeur, il n’en demeure pas moins que la compétition est forte et que les camionneurs viennent de partout dans la province.

Pour arriver à s’en sortir, plusieurs compagnies ont innové. Elles ont mis en place un système d’économie de carburant. C’est le cas de la compagnie Robert Transport.

Pour des raisons d’économie d’essence et d’environnement, la compagnie a installé une génératrice à l’intérieur de ses camions. Ainsi, après cinq minutes à tourner au ralenti, le moteur s’éteint. « Avant, nous laissions tourner le moteur pour chauffer la cabine. La génératrice permet d’éviter cela. Cela réduit les gaz à effet de serre et prolonge la durée de vie des moteurs », raconte Jean Robert Lessard, vice-président marketing et relations publiques chez Robert Transport.

Un autre élément d’économie est la présence d’un système informatique qui suit les camions à la trace. Ce système est également en mesure d’établir les meilleures routes possible. Ce qui est un élément essentiel, car les moteurs sont conditionnés en fonction des routes. La vitesse des camions est aussi limitée à 100 kilomètres à l’heure, ce qui diminue les frais de carburant et assure une meilleure sécurité. « Les assurances d’un camion coûtent très cher et plus nous avons d’accidents et plus c’est onéreux. Nous prenons donc tous les moyens pour augmenter la sécurité. »

Actuellement, l’industrie n’embauche pas de nouveaux chauffeurs et n’a pas fait de mise à pied. Cependant, il suffirait que la machine redémarre pour que ce problème se pose à nouveau. Chez Robert Transport, le fait d’être situé dans 10 lieux d’affaires amenuise ce problème, mais pour d’autres, cette crainte n’est jamais très loin. Les longues heures loin de la famille et la formation qui n’est pas subventionnée rendent ce métier peu attrayant, ce qui fait que les camionneurs sont de plus en plus rares. Il suffirait que tout redémarre pour que les compagnies se les arrachent de nouveau.

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