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L’aménagement des véhicules-ateliers – S’adapter pour de nouveaux besoins

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Heureusement, plusieurs fournisseurs québécois de ces ateliers mobiles prennent plaisir à repousser ces limites. L’aménagement de véhicule ne touche pas que le domaine industriel. L’industrie du service à la clientèle s’y intéresse aussi, tant du côté commercial que de celui des institutions financières, comme l’explique Diane Bergeron, vice-présidente des Fourgons Élite à Québec.

« Nous avons été approché récemment par une institution financière, dont nous ne pouvons préciser le nom, pour concevoir une sorte de fourgon de banque avec guichets automatiques à l’extérieur et comptoirs d’accueil à l’intérieur pour les clients. L’institution veut procéder à d’importantes rénovations de son édifice, tout en étant capable de continuer à offrir ses services à sa clientèle. C’est vraiment un projet spécial, auquel nous répondons de la même façon que tous les autres : en cernant les besoins de notre client pour ensuite concevoir le véhicule qui répondra précisément à ce dont il a besoin. »

Chez Maximétal, de Saint-Georges de Beauce, Dave Forgues précise également que la conception des véhicules de travail débute avec l’analyse des besoins du client, et souligne que cela s’effectue de plus en plus fréquemment en respectant la règle 5S.

« C’est une méthode pour optimiser l’utilisation de l’espace, pour respecter l’ergonomie, pour mieux gérer l’inventaire et pour diminuer au minimum les risques de pertes d’outils, par exemple. »

Cette organisation du lieu de travail provient de l’Asie et a été popularisée par de grandes compagnies japonaises, et correspond à cinq mots débutant par la lettre S. En bref, cette méthode stipule que tous les outils doivent être placés à un endroit précis, être visibles et facilement accessibles. Les tablettes, crochets et bacs utilisés sont souvent marqués de la forme de l’équipement, et tant la présence de l’outil, son état, l’inventaire que la propreté des lieux peuvent être maintenus en un tournemain.

« C’est entre autres à cause de ça qu’on ne peut fabriquer un camion atelier pour le garder en inventaire : les besoins des gens sont tous différents et tout est conçu strictement sur mesure », ajoute Dave Forgues. Précisons que cette méthode d’amélioration continue favorise également la formation et l’intégration d’un nouvel employé, qui apprendra de façon plus efficace où trouver et où ranger tout ce dont il a besoin.

Nouveaux véhicules, nouvelles exigences

« L’arrivée de nouveaux camions et leurs systèmes antipollution qui occupent beaucoup d’espace sur le châssis nous imposent de travailler de façon différente. Il faut s’adapter, et chez Équipement Twin, on a même créé une équipe spécialisée, une « task force » afin d’identifier ces nouveaux besoins et de créer des produits spécifiques pour satisfaire nos clients », souligne Daniel Boileau, directeur des ventes de l’entreprise.

Parce que Twin est à la fois distributeur, concepteur et marchand de ces équipements professionnels, il lui arrive de devancer le marché.

« On en est aux derniers ajustements pour être les premiers en Amérique du Nord à avoir réussi à installer une nacelle Versalift sur un Ford Transit. Ça n’a pas été facile parce que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Transit européen n’est pas le même qu’ici, il n’a pas le même châssis, la même transmission. Donc on a travaillé avec les gens de Ford, avec ceux de Versalift au Texas, pour installer une nacelle isolée de 29 pieds, une TEL-29-I, sur un Transit à toit normal à roues arrière simples », précise Daniel Boileau.

Au moment où vous lisez ces lignes, ce véhicule devrait être prêt, et on en est déjà à concevoir pour la fin de l’été toute l’installation pour une nacelle qui permettra de travailler à plus de 40 pieds de hauteur.

Des outils à faible consommation d’énergie

Parmi les critères de soumissions des municipalités pour leurs véhicules-ateliers, on verrait de plus en plus de demandes concernant une faible consommation de carburant, un désir de moins user la machinerie à la laisser tourner au ralenti; de moins polluer notre petite planète. Josée Otis, adjointe à la direction des Systèmes Mobiltech à Blainville, explique.

« Les gens veulent avoir sur la route les mêmes outils, les mêmes performances que dans un atelier. Notre PowerBox brevetée peut, selon l’unité choisie, fournir de l’air comprimé, du courant continu pour les batteries auxiliaires, du courant alternatif pour le système hybride et permettre de souder sans que le moteur principal du camion ait à tourner constamment. Le système va déterminer automatiquement quand il doit le faire démarrer ou l’arrêter selon ses besoins ou utiliser un petit moteur auxiliaire. »

Depuis notre visite de l’entreprise, son fondateur et inventeur Fred Baldassare a pris sa retraite, et l’offre de services s’est modifiée.

« À l’époque, on se concentrait surtout sur l’unité PowerBox. Depuis, on travaille de plus en plus sur des projets complets, complexes, on fabrique, livre, entretien et forme les gens à propos de ces véhicules hybrides. »

Les équipements s’améliorent

On pourrait penser en regardant rapidement ces camions qu’ils sont toujours semblables les uns aux autres, sans améliorations particulières. Ce n’est absolument pas le cas, puisque plusieurs de leurs composantes progressent sans cesse.

« Les nouvelles grues Ferrari, présentées il y a quelques semaines à peine, comportent deux fonctions vraiment intéressantes : la « Magic Touch » et le « Dynamic Load Diagram ». La première fait en sorte que la grue se déplace par elle-même de la position de travail vers celle de transport, et l’inverse, après que l’opérateur l’ait fait une première fois. Et la seconde s’assure électroniquement de la stabilité du camion avant de commencer à lever la charge », précise Daniel Boileau d’Équipement Twin.

Du côté des Fourgons Elite, Diane Bergeron constate la popularité des systèmes de caméras qui permettent d’observer à 360 degrés tout ce qui se trouve autour du véhicule, en scrutant un moniteur divisé en quartiers. Cela améliore l’efficacité et, surtout, diminue les risques d’accrochage quand il faut manœuvrer dans des lieux étroits et encombrés.

Ne pas négliger la formation

Ces outils de travail coûtent une petite fortune, alors tout ce qui peut en prolonger la durée de vie demeure un important atout. Par exemple, il est conseillé de choisir un véhicule en fonction de la réinstallation partielle ou totale de l’atelier mobile d’un châssis à un autre après quelques années d’utilisation ou suite à un accident. Et de ne pas négliger la formation de ses utilisateurs.

« C’est vraiment dommage mais il y a beaucoup de pertes de connaissances dans ce domaine. Un employé part à la retraite, un autre change de compagnie, alors on ne sait plus entretenir correctement ces véhicules complexes, les utiliser de façon sécuritaire et avec efficacité. Ce qu’on suggère, et que l’on offre, c’est de la formation continue en entreprise », conclut avec sagesse Josée Otis, des Systèmes Mobiltech.

Renseignements : http://eqtwin.ca/fr/, www.flliferrari.it/magic-touch/, www.fourgonselite.com/index.php, www.maximetal.com/, www.mobiltechsystems.com

Frédéric Laporte Journaliste

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