Durement frappé par la COVID-19 avec une baisse de 88 % de ses revenus opérationnels, l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec (YQB) présente le plan de relance de ses activités aéroportuaires dans le but de renforcer son rôle de moteur économique régional, de diversifier ses sources de revenus et de prendre sa place dans les efforts de relance des gouvernements.
Bien que résiliente malgré des prévisions faites par des experts de l’industrie estimant le retour du trafic d’avant pandémie seulement en 2024, l’organisation a développé un plan reposant sur cinq axes et comportant des retombées économiques importantes, qui produira surtout un effet structurant et multiplicateur pour la grande région de Québec ainsi que pour tout l’Est et le nord du Québec.
« Ce plan de relance représente des investissements structurants non seulement pour traverser cette crise mondiale, mais en ressortir plus fort avec des leviers pour générer de la croissance, réduire notre vulnérabilité et produire un effet multiplicateur et structurant sur l’ensemble de la région. Aussi porteur soit-il, nous n’avons pas les moyens de faire cavalier seul. Ce plan ne pourra voir le jour sans l’appui financier des gouvernements du Québec et du Canada ni le soutien de la Ville et de l’ensemble des parties prenantes de notre grande région. Il doit devenir le projet de toute une région, porté par sa communauté d’affaires et ses leaders, » mentionne M. Stéphane Poirier, président et chef de la direction.
1. Optimisation de la zone de chalandise
La zone de chalandise de YQB, c’est-à-dire le rayon géographique où se trouvent ses clients potentiels, doit être optimisée. Avant la crise, YQB « perdait » 1,3 million de passagers au profit d’autres aéroports, d’où la nécessité de générer de l’achalandage sur les vols au départ de YQB pour démontrer le potentiel commercial de routes aériennes. YQB entend exploiter son plein potentiel par différentes mesures : révision de la grille tarifaire du stationnement, versement d’incitatifs aux agences de voyages, initiatives pour favoriser une saveur locale dans l’aérogare et déploiement d’une campagne promotionnelle lorsque la situation sanitaire sera résorbée.
2. Consolidation de la desserte aérienne régionale
Au sein du groupe d’intervention pour le transport aérien régional, mis sur pied par le ministre des Transports du Québec, l’Aéroport a démontré qu’un réseau régional optimisé ayant YQB comme plaque tournante serait tout à fait viable économiquement. Qui plus est, YQB doit pouvoir compter sur cet apport de trafic pour espérer étendre sa desserte internationale. Québec dispose d’ailleurs des infrastructures et des équipements nécessaires à l’exploitation d’un tel réseau régional.
3. Mise en place d’un centre logistique intermodal
La construction d’un centre de fret aérien intermodal sur le site même de YQB permettrait de transporter des marchandises par avion et de les transborder sur des camions (et vice-versa). Ce souci de diversification des activités et des revenus s’inscrit dans une tendance mondiale des sociétés aéroportuaires. Plus que jamais, la contribution financière que représente le fret aérien est essentielle à la viabilité des liaisons aériennes commerciales. Coût estimé : 25 M$.
4. Aménagement d’un parc aéroportuaire
YQB souhaite mettre en valeur 1,2 million de mètres carrés de terrains au cœur de la Capitale-Nationale. Il s’agit d’un élément clé du plan de relance, d’autant plus que les parcs industriels de la région de la Capitale-Nationale affichent complet à 97 %. Au cours des 10 à 15 prochaines années, des dizaines d’entreprises pourraient venir s’établir sur le site de YQB et ainsi contribuer à la prospérité de la région. Le projet nécessiterait un investissement de quelque 70 M$; un déploiement serait fait en trois phases.
5. Mise en service d’un centre de prédédouanement américain
Le centre de prédédouanement de YQB constitue un élément clé du plan de relance. Bien qu’à court terme, il ne soit pas un dossier jugé prioritaire, il n’en demeure pas moins que ce service nous apparaît crucial alors que l’ouverture vers les marchés internationaux demeure un enjeu de taille pour l’attractivité de la Capitale-Nationale. Dans l’intervalle, YQB souhaite entamer les discussions avec les gouvernements dès maintenant pour évaluer différentes modalités de financement. Coût du projet : 75 M$.
Ce plan fait suite à l’accréditation de novembre dernier du seau d’excellence mondial de ses pratiques sanitaires par le Conseil international des aéroports (ACI), l’Airport Health Accreditation, qui reconnaît la mise en place de normes sanitaires dans les aéroports, conformément aux recommandations du Groupe de travail sur la relance de l’aviation du Conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). L’accréditation a été accordée à la suite d’une évaluation rigoureuse qui se base notamment sur les normes de nettoyage et de désinfection, la distanciation sociale, la protection des employés, l’aménagement des lieux et les communications adressées aux passagers.
YQB accueille plus d’une dizaine de transporteurs y offrent de multiples liaisons aériennes à destination de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale, des Caraïbes, du Mexique et de l’Europe, dont des services quotidiens vers les principales plaques tournantes du nord-est de l’Amérique.