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L’acceptabilité sociale – Une réalité incontournable pour les entreprises

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L’acceptabilité sociale, c’est notamment « le résultat d’un processus par lequel les parties concernées construisent ensemble les conditions minimales à mettre en place, pour qu’un projet, programme ou politique s’intègre de façon harmonieuse, et à un moment donné, dans son milieu naturel et humain », selon la définition de Caron-Malenfant, Julie et Thierry Conraud. L’acceptabilité sociale, c’est donc le fait d’aller chercher l’adhésion de la population, en travaillant avec le public. Cela passe entre autres par la diffusion d’information et l’évaluation des risques. Bien que l’on en parle de plus en plus comme un incontournable, ce phénomène ne date pas d’hier.

L’acceptabilité sociale passe par l’information et la consultation

2011. C’est l’époque de l’exploration des gaz de schistes. C’est aussi l’époque où l’on se pose l’épineuse question sur l’avenir de la centrale de Gentilly. Le gouvernement se demande comment la population va réagir et cherche à consulter celle-ci. C’est alors le début du baromètre Cirano, sur la perception des risques au Québec et qui est répété tous les ans. Le centre de recherches appliquées Cirano le fait dans le but de consulter la population sur leurs préoccupations. Avec cette information, Cirano produit des études et conseille tant les gouvernements que les entreprises dans leurs prises de décisions.

Cette méthode de consultation permet de connaître les projets plus à risque d’être socialement mal acceptés et d’anticiper les réactions. Selon Nathalie de Marcellis-Warin, directrice générale de Cirano, il est crucial que cette acceptabilité sociale soit entreprise en amont du projet, afin de minimiser les risques que celui-ci ne soit rejeté.

« Avant même de commencer un projet, l’on doit aller chercher l’acceptabilité sociale pour l’idée et le choix du projet. Autrement, cela devient un facteur de risque lorsque l’information sur le choix du projet devient soudainement publique et est reçu comme une surprise, et cela est particulièrement vrai lorsque la population est mal informée, car alors elle croit qu’on lui cache des choses. »

L’acceptabilité sociale passe donc d’abord et avant tout par l’information. Cela peut parfois s’avérer un défi de taille pour les entreprises, notamment en raison de l’aspect souvent très technique ou technologique de cette information, mais également parce que nous vivons dans une ère où l’information est très accessible, sans être pour autant toujours vraie. Elle reste tout de même une étape nécessaire, selon Nathalie de Marcellis-Warin.

« Les gens peuvent accepter certains risques liés à un projet s’ils comprennent bien que les bénéfices surpassent les risques et que les risques sont bien encadrés. Mais si les entreprises dissipent les problèmes, les conséquences seront dix fois plus graves et vont atteindre la réputation de l’entreprise. C’est pourquoi aujourd’hui plus personne ne se passe de l’acceptabilité sociale dans un grand projet. »

Et qu’en est-il des « petits » projets? Pour les petites et moyennes entreprises, la difficulté réside dans le fait que celles-ci ne disposent pas des mêmes moyens pour effectuer consultations, rencontres, focus groups, etc. Mais cela n’est pas toujours nécessaire non plus, selon Mme de Marcellis-Warin.

« Tout dépend plutôt du type de projet ou d’activité, ou encore des conséquences que le projet va avoir. »

Selon elle, il existe d’emblée une différence entre un projet comportant des risques inhérents à l’activité, un projet comportant des risques pour l’environnement par exemple, et un projet comportant des nuisances sociales, telle que pourrait l’être une activité bruyante comme le va-et-vient de nombreux camions lourds. Ces différents cas auront différents impacts, lesquels entraineront un différent degré d’acceptation sociale nécessaire.

Par Emmanuelle Gauthier-Lamer

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