Sous la pression des enjeux du quotidien, beaucoup d’entreprises s’efforcent d’anticiper et planifier leurs opérations à court terme. Ce mode de gestion assure souvent une certaine flexibilité, mais tend à négliger le positionnement de l’entreprise à plus long terme. Si l’actualité récente nous rappelle que nous ne pouvons pas tout anticiper, elle souligne que l’adaptation au changement requiert la pleine conscience de notre environnement d’affaires. Maîtriser cet environnement, plutôt que le subir, passe par la veille stratégique.
Voici les principaux domaines dans lesquels cette veille doit s’exercer :
- La veille technologique : surveiller les informations scientifiques, techniques, et technologiques pouvant avoir impact sur votre stratégie.
- La veille concurrentielle : surveiller l’environnement concurrentiel de l’entreprise et prendre connaissance des pressions exercées par les fournisseurs, clients, nouvelles technologies, nouveaux concurrents, partenaires potentiels.
- La veille réglementaire : surveiller les changements de législation qui pourraient avoir un impact sur les activités de l’entreprise, ce qui inclut, également, les subventions ou programmes de financement disponibles.
Afin d’assurer un apport de qualité, il est souhaitable de documenter le processus de veille stratégique, de confier la responsabilité de chacun des domaines à des responsables et de structurer la collecte d’information. Ainsi, des comités (veille de marché, veille technologique, veille concurrentielle, etc.) peuvent être formés pour répartir l’effort de veille et d’analyse des environnements internes et externes pouvant influencer les stratégies de l’entreprise.
Pour réaliser cet exercice, il faudra définir des canaux d’acquisition d’informations, internes et externes, pertinents pour chaque domaine de veille, tels que :
- Les cibles de veille informationnelle, permettant d’acquérir de l’information en continu.
- Des sites Internet, banques de brevets, universités, sociétés de valorisation, pour la veille technologique.
- Une démarche structurée d’analyse comparative (benchmark) incluant, entre autres, des visites industrielles ciblant des leaders reconnus dans leur domaine, y compris dans d’autres secteurs d’activités, pour s’inspirer des meilleures pratiques.
- L’analyse et l’étude des marchés, des secteurs et des concurrents, ou l’acquisition d’études et rapports sectoriels.
- Les sites gouvernementaux nationaux et des marchés cibles, pour la veille réglementaire.
- L’implication de clients, partenaires et fournisseurs clés dans le processus de réflexion stratégique, au moyen d’entrevues structurées.
- La compilation et l’analyse d’informations internes sur les ventes, la productivité, et d’autres sujets permettant d’identifier vos enjeux d’affaires.
Afin de valoriser les informations collectées et alimenter efficacement la réflexion stratégique de l’entreprise, il conviendra aussi de formaliser un certain nombre d’éléments :
- Une vision stratégique communiquée aux responsables de la veille et à tous les employés;
- La formulation de questions précises issues des enjeux stratégiques, de manière à définir les besoins en information et les axes de veille;
- La définition d’une stratégie et d’outils de recherche : outils automatisés (fils RSS, alertes, etc.), sites Internet, base de données internes et externes, banques de brevets, réseaux d’affaires, etc. ;
- Une revue et sélection des informations collectées pour ne retenir que celles qui sont fiables et répondent aux enjeux stratégiques;
- La diffusion de ces informations aux personnes concernées, en temps opportun, par des moyens de communication formels;
- L’analyse de ces informations par des outils ou techniques prévus à cet effet (SWOT, matrice de décision, AMDEC, etc.) ;
- Un retour aux axes de veille et, lorsque requis, une prise de décision concernant d’éventuelles modifications au plan stratégique.
Les données collectées par la veille stratégique devront être utilisées comme intrants, aussi bien du processus de planification stratégique que des processus d’innovation et d’amélioration continue.
En terminant, il convient de souligner que la veille stratégique implique un processus continu de recherche, d’analyse comparative, d’adaptation et d’implantation et qu’il ne s’agit pas d’une activité ponctuelle.
Si ces efforts peuvent sembler importants, leurs bénéfices potentiels sont pourtant loin d’être négligeables : adaptabilité accrue, meilleur positionnement marketing, aide à la décision, renforcement des cultures d’innovation et d’amélioration continue.
Par STIQ
Chronique du Magazine MCI – édition février/mars 2021
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