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La survie des entreprises passe obligatoirement par l’innovation

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Des pays en émergence telles la Chine et l’Inde envahissent de plus en plus les marchés industrialisés et la solution réside dans le développement de produits à valeur ajoutée, haut de gamme et en petites séries. Et en ce sens, estime le directeur général de la Société de développement économique Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles-Montréal-Est (SODEC), Jean Gauthier, les chances pour les entrepreneurs de s’en sortir sont bonnes.

«Il faut que nos entreprises se transforment. Elles n’ont plus le choix, car autrement elles sont appelées à disparaître».

Produits haut de gamme

Dans l’Est de Montréal, de 400 à 500 entreprises se consacrent à la transformation des produits métalliques, ce qui donne de l’emploi à 14 000 personnes. C’est le secteur industriel le plus fort dans cette partie de Montréal: un travailleur sur deux relève des produits métalliques.

«Traditionnellement, ces entreprises ont toujours affiché un excellent bilan de santé. Mais ce n’est plus le cas. Non seulement les pays asiatiques sont-ils en train de s’accaparer du marché des produits traditionnels, mais d’ici cinq à huit ans, ils vont prendre le secteur des métaux de haute technologie ou haut de gamme en attaquant directement le Canada, les États-Unis et l’Europe. À l’heure actuelle, leur stratégie consiste à faire la razzia auprès des produits bas de gamme. Beaucoup de nos entreprises ne peuvent plus concurrencer. C’est une réalité».

Se démarquer

Selon Jean Gauthier, la situation est critique si les gouvernements n’agissent pas rapidement. Il cite en exemple le projet d’un centre d’innovation pour la PME qui devait voir le jour dans l’Est de Montréal. Ce projet avait pour objectif de mettre à la disposition des PME les ressources nécessaires à la recherche et au développement de nouveaux produits.

«Malheureusement, les gouvernements exigent encore des études et pendant ce temps des entrepreneurs sont en train de se noyer».

À la SODEC, on est convaincu que la réalisation d’un centre d’innovation permettrait à bon nombre de PME de survivre, de se démarquer par rapport à la production de masse qui vient des pays asiatiques. C’est une formule qui fonctionne déjà en Australie, en France, en Angleterre et en Colombie-Britannique. «Les entrepreneurs n’ont pas le temps d’analyser et de constater ce qui se passe. Ils sont trop préoccupés par leur production et leur gestion. Pour plusieurs, ça va être très difficile de s’en sortir si des ressources ne sont pas mises de l’avant. Bien sûr, nous allons avoir des ratés, mais nous allons aussi récolter des succès».

Taux de change

Avec un dollar canadien qui ne cesse de grimper par rapport à la devise américaine, bien des industriels perdent de l’argent dans l’exportation de leurs produits. Un problème auquel il n’existe pas véritablement de solutions. Toutefois, Jean Gauthier croit qu’en misant sur le développement de produits uniques et à valeur ajoutée, les chances qu’ils soient exportés diminuent d’autant. Ce qui vient mettre un frein à des pertes liées aux exportations américaines.

Programme régionsressources

Un troisième élément que dénonce Jean Gauthier est celui du programme des régions-ressources du Québec qui favorise, dit-il, les régions désignées par Québec ayant un faible taux de vitalité économique. «Ces régions jouissent d’avantages fiscaux avec un dégrèvement de 40% au chapitre de la main-d’oeuvre. Ces incitatifs défavorisent complètement des villes comme Montréal. Si les gouvernements ne donnent pas un coup de barre important d’ici cinq ans, ça va être la catastrophe ».

Bien que la situation ne soit pas reluisante dans l’Est de Montréal, il existe toujours la possibilité d’une relance économique si les gouvernements acceptent de contribuer à la réalisation d’un centre d’innovation et que les entrepreneurs orientent leurs activités vers une production haut de gamme. Présentement, la SODEC note qu’une certaine tendance se dessine vers la distribution de produits chinois. Ce qui, selon l’organisme, n’est pas une solution, mais un moindre mal seulement. «Cela ne crée pas d’emplois directs dans le secteur manufacturier. C’est du service seulement».

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