Depuis l’avènement de la Route des Vins, en 2003, Brome-Missisquoi connaît un essor touristique fulgurant. Avec plus de 250 000 visiteurs par année, la popularité de la « Région viticole du Québec » rejaillit également sur l’ensemble de l’industrie agro-touristique locale.
C’est à 40 minutes de Montréal, tout près de la frontière américaine, que prend forme la Route des Vins de Brome-Missisquoi. Sur un total de 132 km de route, un parcours permet aux visiteurs de faire plaisir à tous leurs sens. Des dégustations de tous genres, avec en plus des ateliers d’artistes et des paysages à couper le souffle, confèrent à ce coin des Cantons de l’Est un cachet unique. On met ainsi en valeur les pittoresques villages de ce secteur, le plus souvent des symboles de la richesse des patrimoines britannique et américain.
«Notre circuit est la première Route des vins signalisée au Québec. Et ça ne cesse de se développer, avec cette année un total de 16 vignobles, dont deux qui viennent de s’y ajouter», mentionne Danièle Crevier, agente de développement de la Route des Vins.
Cette dernière souligne que les vignobles s’impliquent activement – avec notamment un comité de gestion – afin que la Route des Vins poursuive sa croissance. Plusieurs initiatives, dont le Marché de Noël, permettent d’encourager l’achat local. Et la saine concurrence contribue à augmenter la visibilité de ce circuit.
«Plus il y a de vignobles et de commerces de qualité, plus les touristes viendront en grand nombre visiter Brome-Missisquoi. Avec en plus nos 74 Amis de la Route des vins, un regroupement de boutiques, restaurants, maisons d’hébergement et producteurs agro-touristiques, il y a de quoi faire de belles découvertes. Nous espérons également que lors-qu’un résidant de Brome-Missisquoi invite par exemple des amis à souper, il développe le réflexe d’acheter une bouteille dans un vignoble de chez nous», lance Mme Crevier.
«Ici comme dans l’ensemble des vignobles québécois, je demeure convaincu qu’on peut réaliser d’excellents produits. Mais il faut bien sûr s’adapter à notre climat et utiliser les méthodes de vinification adéquates. Nos vignes sont cultivées dans les règles de l’art, grâce à un microclimat qui nous est très favorable. Et les prix que nous avons remportés depuis quelques années prouvent qu’on va dans la bonne direction», déclare M. Léon Courville.
Brome-Missisquoi mise, en plus de ses vins, sur la réputation de son entreprise agro-touristique en général.
La Fromagerie des Cantons, qui a vu le jour en 2005 à Farnham, représente un bel exemple d’ingéniosité et d’audace, alors que le marché du fromage fin se veut fort compétitif.
Cette petite industrie propose le premier fromage artisanal au lait cru développé à partir de lait Jersey à 100%. De quoi se démarquer rapidement, certes. Et pourtant…
«Il y a plus de 800 produits fromagers au Québec. Et ça augmente d’année en année. Mais on ne lâche pas, car nos fromages sont excellents», déclare avec fierté le propriétaire Hugues Ouellet.
En compagnie de son frère Benoit, de sa conjointe Marie-Claude Sirois et d’un affineur, Mario Castonguay, cet expert en transformation laitière a tout misé sur la Fromagerie des Cantons.
Deux fromages, le Zéphyr (à pâte ferme, avec en plus une version vinifiée) et la Brise des vignerons, se sont jusqu’à maintenant imposés dans des dizaines de points de vente à travers le Québec.
«Nous avons plusieurs produits dans la région de Montréal, de la Rive-Sud et de Québec. Les gens, heureusement, ont de plus en plus d’intérêt pour des fromages fins, comme on le voit par exemple avec le vin et la bière, où les goûts se développent de manière intéres-sante. Tant mieux si nos producteurs locaux en profitent», déclare M. Ouellet.
Ce dernier souhaite que la ferveur entourant les produits du terroir ne soit pas qu’un simple feu de paille. Il se dit d’ailleurs ravi de voir son entreprise davantage reconnue par sa communauté, avec récemment le titre de «nouvelle entreprise de l’année» au récent Gala excellence Brome-Missisquoi.
«Il faut privilégier le développement durable et maintenir la vitalité des entreprises agroalimentaires des régions. De notre côté, on est en quelque sorte un ambassadeur pour les Cantons-de-l’Est. Nous continuons de mettre les bouchées doubles afin de faire connaître notre fromage, avec par exemple cette année la participation à 130 événements et activités de dégustations. C’est un travail de longue haleine, mais le bouche à oreille fait le reste. J’ai confiance en l’avenir», conclut M. Ouellet.