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La relance de l’industrie passe par la mise sur pied d’une grappe métropolitaine

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Et pour mettre un frein aux pertes d’emplois et à l’exode des entreprises vers les régions, le CIBIM procède actuellement à l’ébauche d’une grappe métropolitaine afin de sensibiliser les autorités municipales à l’importance de conserver les PME de l’industrie à Montréal.

Depuis les deux dernières années, le CIBIM – un organisme créé en 1999 sur l’initiative des entreprises de transformation et de distribution alimentaire de Montréal pour favoriser l’entrepreneurship dans le secteur bioalimentaire – note des pertes d’emplois du fait que la vision du développement économique de la Ville de Montréal dans ce secteur n’est plus une priorité. C’est du moins ce que soutient la directrice générale du CIBIM, Anick Van Campenhout. «Les entreprises de ce secteur se font tasser et la politique de la ville n’est certainement pas axée sur les manufactures. Plus les entreprises de transformation sont éloignées de la ville, mieux elles vont se porter. À Montréal, les priorités tournent autour des arts et de la culture, du savoir et de la santé. À l’extérieur de ça, ce n’est pas important».

Selon Mme Van Campenhout, la création d’une grappe métropolitaine pourrait renverser la vapeur et créer un mouvement positif. Ce travail est réalisé conjointement avec la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et vise à donner un coup de pouce aux PME sur l’Île de Montréal.

«Bien que le maire soit d’accord avec les principes d’une saine alimentation, ce n’est pas une priorité pour lui dans sa ville. Nous avons donc à le convaincre d’agir autrement parce qu’il s’agit d’une industrie très concurrentielle, très individualiste; il n’y a pas véritablement de concertation. Or, avec la mise sur pied d’une grappe, l’objectif est de créer une synergie, une force qui va faire de Montréal une réelle différence par rapport à l’extérieur, à l’image d’autres secteurs comme l’aéronautique».

Diminution des coûts de transport

Pour Mme Van Campenhout, il est important que la politique municipale favorise l’industrie de la transformation alimentaire sur l’Île, puisque cela représente une diminution des coûts de transport et qu’au bout du compte, c’est le consommateur qui en obtiendra les avantages. À elle seule, Montréal représente le tiers de la population québécoise. Et présentement, selon le CIBIM, trop d’entreprises quittent le territoire, ce qui fait augmenter la facture pour les Montréalais.

«Depuis que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAC) a publié son étude intitulée «Le Québec dans votre assiette», la plupart des manufacturiers sont davantage conscients à l’importance de diminuer les coûts de transport. Malheureusement, Montréal ne se dirige pas en ce sens et nous avons un travail à faire».

Virage en 2008

Le CIBIM croit fermement que le projet sera complété d’ici la fin de l’année. «Le maire Tremblay nous a dit que nous devions établir la grappe dans un premier temps et qu’il était prêt à nous écouter par la suite. Il veut qu’on lui démontre qu’il y ait une concertation et une force économique importantes avant que la Ville agisse. Nous demeurons optimistes parce que nous allons dans le sens du maire et que les portes devraient s’ouvrir ensuite».

En 2006, l’industrie de la transformation alimentaire sur l’Île de Montréal comptait 631 entreprises de 20 employés et moins. La région représente la plus grande concentration géographique de l’industrie bioalimentaire au Québec.

Selon les dernières statistiques, l’économie bioalimentaire à Montréal représente 110 000 emplois directs et indirects et 25% des emplois de l’industrie alimentaire au Québec. Son produit intérieur brut (PIB) alimentaire équivaut à 28% du PIB alimentaire du Québec, c’est-à-dire 3,81 milliards de dollars.

Au Québec, en 2007, la croissance de la consommation fut de 6,1% au chapitre des viandes, de 5,3% pour les produits laitiers et d’environ 3% en ce qui concerne les produits frais tels les légumes et les fruits.

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